Après une année sur le Challenge Tour, Alexander Levy lance officiellement ce jeudi à Leopard Creek, en Afrique du Sud, sa saison 2024-25 sur le DP World Tour. Ambitieux, le Varois, qui s’est installé depuis peu à Dubaï, vise la victoire.
Il devait débarquer dimanche à Leopard Creek, hôte de l’Alfred Dunhill Championship, mais des problèmes de visa pour quitter les Émirats arabes unis ont retardé son arrivée ce mardi en Afrique du Sud. C’est sur une aire de repos, entre Johannesburg et Malelane, qu’Alexander Levy nous a consacré un bon quart d’heure par téléphone. En toute décontraction.
Dans quel état d’esprit êtes-vous avant votre grand retour cette semaine sur le DP World Tour ?
J’ai hâte de jouer ! Je suis évidemment très heureux de revenir sur le DP World Tour. J’ai fait un break durant un mois et cela m’a fait énormément de bien. Je suis content. Tout simplement !
Vous disputez cette semaine votre cinquième Alfred Dunhill Championship à Leopard Creek, jouxtant le fameux parc Kruger. Il y a pire comme endroit pour retrouver l’élite…
C’est vrai. J’adore cet endroit. J’adore ce parcours. Il est magnifique. Là aussi, j’ai hâte de pouvoir m’exprimer sur ce parcours. J’avais plutôt bien performé une année (Ndlr, 6e en 2020).
Qu’avez-vous appris sur vous-même durant cette année passée sur le Challenge Tour ?
Beaucoup de choses ! J’ai appris qu’il fallait être patient. J’ai appris beaucoup de choses aussi sur l’aspect mental. Je suis resté plus de douze ans sans interruption sur le Tour européen, et me retrouver sur le Challenge Tour en fin d’année dernière a été difficile. C’est un circuit très compliqué. À ce titre, je suis fier de ce que j’ai fait cette saison (Ndlr, il a terminé à la 12e place de la Road to Mallorca avec notamment sept top 10, dont deux 2es places). J’ai réussi à faire vite tourner la chose en ma faveur, et c’est ce qui a été le plus important pour moi. C’est ça que je dois retenir. Tout peut aller très vite dans le golf. En étant solide mentalement, ça peut donner de belles choses.
Justement, vous sentez-vous plus fort aujourd’hui qu’il y a un an ?
En tout cas, je me sens plus fort mentalement. Je suis mieux armé à ce niveau-là. Je pense que mon état d’esprit est bien meilleur aujourd’hui. Je sais ce qu’il faut faire, et ne pas faire… Je sais dans quel genre de piège il ne faut pas tomber. C’est très important.
Combien de temps avez-vous mis pour digérer cette relégation sur le Challenge Tour ?
Pas mal de temps… Cela a été dur. À partir du moment où j’ai accepté cette situation, ça a été très vite. J’ai enchaîné avec de très bons résultats et c’était parti (Ndlr, trois top 7 en trois tournois entre la mi-mars et la mi-avril).
Benjamin Hébert nous disait récemment que c’était plus difficile de monter sur le DP World Tour que de conserver sa carte. Êtes-vous d’accord avec lui ?
Complètement d’accord ! Le Challenge Tour est un circuit qui prend de plus en plus d’ampleur. C’est de plus en plus dur, je trouve…
Seize des 21 joueurs promus de 2023 pour 2024 sur le Tour européen ont gardé leur droit de jeu pour 2025. Cela vous étonne-t-il ?
Non. Et cela vient quelque part corroborer ce que je viens de dire… Et puis trois d’entre eux ont gagné en 2024 (Manassero, Svensson, Lacroix). Manassero et Svensson montent sur le PGA Tour… C’est de plus en plus le très haut niveau. Sur le Challenge Tour, si tu ne finis pas chaque semaine dans les cinq premiers, tu ne marques pas de points. Cela entraîne les gens à se surpasser, à être bon tout le temps. Et ça, j’aime beaucoup.
Savez-vous combien de tournois vous allez pouvoir disputer cette saison avec votre catégorie 15 ?
Normalement, à part Wentworth (BMW PGA Championship) et peut-être Dubaï (Hero Dubaï Desert Classic), je vais pouvoir tout jouer. En termes de cadence, comme je viens de déménager à Dubaï, et avec les nombreux tournois de début de saison prévus au Moyen-Orient, cela élimine un vol. Au moins. Ce sera donc plus rapide pour la récupération et donc ça me donne la perspective d’enchaîner régulièrement.
Quel va être votre programme après cette semaine à l’Alfred Dunhill Championship ?
Je vais à l’île Maurice pour l’AfrAsia Bank Mauritius Open (19-22 décembre). Je retourne ensuite en France retrouver ma famille et je repars le 1er janvier à Dubaï pour préparer les tournois dans les Émirats… Durant cette période, je verrai Jérôme Theunis pour travailler techniquement. Raphaël Jacquelin sera là aussi. Il y a une dernière chose que je dois régler au sein de mon staff, c’est le caddie. Tout est prêt, sinon. J’essaie de mettre toutes les chances de mon côté. Aller vivre à Dubaï est une bonne décision. La vie là-bas est très facile. Pour le golf, c’est incroyable. Pour ce qui est de s’entraîner, c’est le top. Le seul petit bémol, c’est qu’il y a de plus en plus de monde…
Quel sera votre camp de base à l’année ?
Il y a déjà celui où Jérôme exerce, à Jebel Ali. Cela se situe entre Abou Dhabi et Dubaï. Et puis je vais prendre un membership à l’académie de Tommy Fleetwood, au Jumeirah Golf Estates, où se joue chaque année la finale de la Race. C’est un endroit que j’aime beaucoup.
Quel objectif vous êtes-vous fixé pour 2025 ?
Continuer sur cette même lancée. J’ai encore envie de me prouver que je suis capable de faire de grandes choses au plus haut niveau. J’ai envie de me mettre en position de gagner des tournois. C’est mon objectif numéro un. Il y a une vraie dynamique au sein du groupe des joueurs français. Antoine Rozner qui a validé son droit de jeu sur le PGA Tour, Romain Langasque qui enchaîne les excellentes performances, Julien Guerrier qui a gagné récemment en Andalousie, David Ravetto et Frédéric Lacroix qui ont gagné aussi un peu plus tôt cette année. Cela attire forcément tout le onde vers le haut. Et cela donne évidemment des idées.
Son staff rapproché
Jérôme Theunis et Raphaël Jacquelin (coaches technique et performance)
Guillaume Chaubron (préparateur physique)
François Teissedre-Dalou (ostéopathe)
Jérémy Da Silva (kinésithérapeute)