Pourquoi faut-il s’échauffer au golf ?

Y.H.d.F. : « Le problème de ça, c’est que si on a 20 ans, on ne risque peut-être pas grand-chose, mais si on a 50 ans ou plus, on prend des risques. Dans ces cas-là, sur les premiers trous, on peut se claquer, on peut se faire un accident des tendons ou des muscles. Ce qui arrive régulièrement, ce sont des problèmes au niveau des coiffes des rotateurs des épaules, qui sont des petits tendons avec de fortes contraintes dont la dégradation est manifeste avec l’âge. On voit aussi beaucoup de problèmes au niveau des tendons d’Achille, des mollets et des quadriceps, si le parcours est plus vallonné. »

« C’est une question d’élasticité, et on sait que l’élasticité est un facteur de la chaleur. Donc dans l’équation mathématique qui augmente l’élasticité de ces structures, la température est un paramètre. C’est très exactement pour cela qu’il faut s’échauffer : plus la température est optimale (37 °C pour le corps humain), moins on a de probabilité de se blesser. C’est aussi pour ça que les gens se blessent surtout l’hiver, car c’est une saison où il faut augmenter encore plus la température corporelle. Il faut aussi cibler les groupes musculaires mis en jeu. Donc si on veut jouer au golf, ça va être les épaules et les membres supérieurs, les quadriceps s’il y a du dénivelé, ainsi que les muscles qui servent à marcher, c’est-à-dire les mollets et les ischios-jambiers. »

Y.H.d.F. : « Certes, la puissance musculaire diminue avec l’âge, mais chez les gens qui s’entraînent régulièrement, la force musculaire se maintient à un bon pourcentage très longtemps. Ce qui ne se maintient pas, ce sont les qualités d’élasticité du couple musculo-tendineux, et donc les qualités de transmission de la force. On en revient à la même problématique. Donc plus on prend de l’âge, plus il faut s’échauffer et s’étirer. »

Y.H.d.F. : « Ce n’est pas faux. Si on s’entraîne régulièrement, on va diminuer la probabilité de se blesser. Mais d’abord, l’âge est un facteur indépendant, sur lequel on ne peut pas faire grand-chose. La moyenne d’âge des licenciés de la ffgolf, c’est 54 ans. Et à cet âge-là, les qualités d’élasticité ne peuvent pas être celles que l’on a à 25 ans ou 30 ans. On considère qu’elles commencent à se dégrader à partir de 30 ans. Donc bien sûr, la puissance et la force diminuent aussi, comme on le disait, mais pas aussi vite que l’élasticité. Il ne faut pas se dire qu’en prenant de l’âge, on va taper moins fort et swinguer moins vite. On a un peu moins de force, mais l’entraînement (qui est quand même indispensable) permet de conserver des qualités de force, et donc les contraintes. Donc ce n’est pas parce qu’on s’entraîne qu’on ne va pas se blesser. Il faut tout faire : s’entraîner et se préparer. »

Y.H.d.F. : « Au sein de l’équipe de France de judo (qui est un sport très contraignant et très global au niveau musculo-tendineux), on avait l’habitude de dire que s’échauffer, ça veut dire être en sueur. Si vous vous échauffez en tapant des balles au practice, et qu’à la fin vous êtes en sueur, vous êtes chaud. Mais je ne suis pas certain qu’on soit en sueur après avoir tapé dix balles au practice. Sachant que taper des balles au practice, c’est déjà faire un geste complexe, et donc prendre des risques. Un échauffement avec des étirements, ça n’est pas que taper quelques balles. »

« Il faut s’échauffer sérieusement avant l’effort spécifique (le golf) et s’étirer un peu. Après l’effort il faut s’étirer plus profondément et plus complétement avec des mouvements de type stretching, sans douleur et sans à-coups, combinant des phases de contraction et de relâchement. »

Y.H.d.F. : « Oui, surtout si on ne joue pas régulièrement. Les courbatures, c’est quoi ? Quand on utilise nos muscles, on casse des fibres. C’est normal, ça se mesure même dans le sang, et c’est comme ça que le muscle se reconstruit et se renforce. Et ça se fait groupe musculaire par groupe musculaire. Si on utilise un groupe musculaire de manière inhabituelle et plus intense, on va avoir des courbatures. C’est-à-dire qu’on va casser plus de muscle que d’habitude, et il y a un seuil d’utilisation où ça se ressent. Que faut-il faire dans ces cas-là ? Diminuer l’intensité de l’entraînement sans arrêter totalement, et ça passe en quelques jours. »