Dans cette nouvelle série, nous vous emmenons à la découverte de cet univers complexe mais très formateur du golf universitaire aux États-Unis, au sein duquel évoluent actuellement de nombreux Tricolores. Premier épisode aujourd’hui : entre les différentes associations, les divisions et les conférences, c’est à s’y perdre. Comment tout cela s’organise-t-il ?
Avec 1318 universités développant un programme de golf masculin et 996 un programme féminin dans l’ensemble des États-Unis, il devient très vite évident qu’un minimum de structuration est requis pour offrir la moindre lisibilité aux compétitions qui les opposent. Certes, le système régissant le golf universitaire américain est rempli de cas particuliers et autres astérisques, mais principalement, le "rangement" de chaque université se fait en trois temps : dans une association, une division puis une conférence.
Les associations sportives
Première chose à regarder, donc, concernant une université américaine : l’association sportive interuniversitaire à laquelle elle appartient. Beaucoup parmi vous connaissent sans doute la colossale NCAA (National Collegiate Athletic Association), la plus grande d'entre elles, et par la même occasion la plus puissante organisatrice de sport amateur au monde. Pour le golf comme pour toutes les autres disciplines sportives, la NCAA regroupe la grande majorité des universités du pays (814 des 1318 programmes de golf masculin, par exemple), et abrite les formations les plus prestigieuses.
Elle n’est pas seule au monde pour autant, puisqu’elle cohabite notamment avec la NAIA (National Association of Intercollegiate Athletics) ou la NJCAA (National Junior College Athletic Association), qui hébergent elles aussi des Tricolores. Petite particularité pour cette dernière : elle regroupe des universités proposant des cursus de deux ans, contre quatre par exemple en NCAA.
Mais cela n’empêche nullement un éventuel succès, plus tard, dans les rangs professionnels : Paul Azinger (Brevard), Andrew Coltart (Midland), Carl Petterson (Central Alabama) ou encore Bubba Watson (Faulkner State), avant d’être vainqueurs sur le PGA Tour et/ou le Tour européen, ont évolué en NJCAA (même si Watson a ensuite effectué un second cursus en NCAA). D’autres associations encore plus restreintes en termes de nombre de membres existent, comme la USCAA (United States Collegiate Athletic Association), ou encore la NCCAA (National Christian College Athletic Association).
Les divisions
Chacune de ces associations sportives peut ensuite être organisée en plusieurs divisions. "Peut", car la NAIA, par exemple, n’en compte qu’une seule et unique. Mais pour prendre l’exemple de la NCAA, elle compte trois divisions, numérotées en chiffres romains (I, II et III). Et là vous vous dites : « Chic, c’est tout simple, c’est comme au foot, les meilleurs sont en première division et les autres dans les divisions en-dessous, avec un système de montée et de descente. » Bien essayé.
Les divisions ne sont pas basées sur les performances sportives pures des universités, mais sur le nombre de programmes sportifs qu’elles abritent et développent. Par exemple, une université qui veut figurer en division I de NCAA doit être présente dans six sports chez les messieurs et huit sports chez les dames. Il n’existe pas, à proprement parler, de système de montée et de descente, même s’il est possible pour une institution de rejoindre la division supérieure. Mais pour cela, elle doit mettre sur pieds de nouveaux programmes sportifs, ce qui demande par définition un effort financier important et plusieurs années de structuration.
Comme pour les associations, rien n’empêche d’anciens étudiants des divisions II et III de percer plus tard chez les professionnels. Certains peuvent même faire le choix d’évoluer en division II, afin de vivre au sein d’une université à taille plus humaine, ou être sûrs d’obtenir une place dans leur équipe à chaque tournoi, là où un cursus en division I aurait pu se transformer en relation suivie avec le banc de touche.
Malgré tout, une hiérarchie sportive se crée de fait entre les divisions. Regroupant les universités les plus développées, et donc ayant le plus de moyens tant financiers qu’infrastructurels, ainsi que les staffs d’entraîneurs les mieux fournis, elles attirent logiquement les talents les plus prometteurs. À noter une autre différence importante : en NCAA, les universités peuvent verser une bourse "athlétique" à leurs étudiants dans les divisions I et II, alors qu’en division III, cette bourse ne peut être que purement académique.
Les conférences
Troisième et dernier niveau de découpage : chaque division est organisée en plusieurs conférences. Ces dernières sont des groupements, généralement d’une dizaine ou d'une quinzaine d’universités, toutes de taille et d’envergure similaires. C’est d’ailleurs la condition pour accéder à l’une d’entre elles, car là encore, la répartition ne se fait pas sur des critères purement sportifs. Par exemple, la division I de la NCAA compte 32 conférences.
Certaines d’entre elles (mais pas toutes) se fondent également sur un critère géographique, en regroupant des universités situées dans une même région des États-Unis. Mais rien n’interdit de constituer une conférence avec des facs séparées par des milliers de kilomètres. Les conférences ne sont pas immuables, une université pouvant tout-à-fait quitter une conférence pour en rejoindre une autre. Mais comme pour les divisions, cela suppose une transformation structurelle relativement importante, et le changement s’anticipe de plusieurs années.
Lors des tournois réguliers, les conférences ne sont pas une délimitation absolue, les équipes présentes pouvant parfaitement appartenir à des conférences différentes. Cela change uniquement vers le mois d’avril, lorsque se tiennent les championnats de conférences, qui marquent le coup d’envoi de la partie la plus importante de la saison (à lire dans l’épisode 2). La conférence est en revanche le lieu où se créent les rivalités historiques entre certaines facs, chacun tenant à s’imposer en premier lieu sur ses plus proches voisins.
La chose est particulièrement vraie et visible dans certaines conférences qui, au vu des succès répétés de leurs membres au niveau national, au golf comme ailleurs, sont parmi les plus en vue du pays : l’ACC, la Big East, la SEC, la Big 12 ou la Pacific-12, entre autres.