Le golf était présent aux Jeux olympiques de 1900 à Paris. Ouvrons la boîte à souvenirs.

Deux compétitrices lors du tournoi féminin. © CIO

Les « Jeux de l'Exposition »

C’était comment ? Eh bien, c’était un grand et joyeux bazar ! À tel point que certains athlètes participèrent à cette deuxième édition des Jeux modernes, après Athènes en 1896, sans même avoir connaissance de quoi il s’agissait vraiment : « Il y régna un grand dilettantisme, avec des participants qui ne s’étaient jamais inscrits et des inscrits qui ne vinrent jamais », peut-on lire sous la plume d’André-Jean Lafaurie dans son Dictionnaire amoureux du Golf (Plon, 2006).

Organisés sous le nom de « Jeux de l’Exposition », pendant l’Exposition universelle, ces Jeux s’étirèrent tant dans le temps – cinq mois ! – que beaucoup finirent par perdre le fil. Et ce malgré la présence sur site du grand journaliste sportif, Géo Lefèvre, qui couvrit les épreuves de golf et de rugby, avant d’inventer deux ans plus tard le concept du Tour de France à vélo.

Le golf de Compiègne comme hôte

Le « concours de golf » fut organisé sur l’un des quinze parcours existants à l’époque dans l’Hexagone, celui du golf de Compiègne, à 70 kilomètres au nord de Paris, car le plus proche de la capitale, le golf du Mesnil-le-Roi, ne comportait que 9 trous. Créé en 1896, le tracé picard avait l’avantage, même s’il était extrêmement court (3851 mètres), de proposer 18 trous aux 43 participants. Ceux-ci, qui disputèrent quatre épreuves et représentaient cinq nations, comprenaient 30 hommes et 13 femmes… Oui, les golfeuses (et les joueuses de tennis) peuvent s’enorgueillir d’avoir été les premières femmes à participer aux Jeux olympiques modernes, remis au goût du jour par le baron Pierre de Coubertin !

43

LE NOMBRE DE PARTICIPANTS : 30 HOMMES ET 13 FEMMES.

Quatre compétitions au programme

Quatre épreuves de golf figuraient au programme : le Championnat d’amateurs hommes sous l’appellation Grand Prix de l’Exposition, le Handicap d’amateurs hommes, le Prix de la ville de Compiègne pour le Championnat de dames, et le Handicap d’amateurs dames (cette dernière n’eut finalement pas lieu, nous apprend Georges Jeanneau dans Le Golf et les Jeux Olympiques (Atlantica, 2003). On sait que les Américains ne tarirent pas d’éloges sur le lieu et l’organisation de l’épreuve, qui ne dura pourtant que deux jours.

Et puisque l’essentiel était de participer, l’histoire retiendra la présence de deux futurs rassembleurs du golf en France : Albert de Luze, président du Golf Bordelais entre 1900 et 1934, et Pierre Deschamps à l’origine de l’Union des Golfs de France en 1912, qui deviendra la Fédération française de golf en 1933.

Les vainqueurs

Finalement, le mardi 2 octobre 1900, après 36 trous disputés en une seule journée, l’Américain Charles Sands s’impose comme le vainqueur du Grand Prix de l’Exposition, considéré par la suite comme épreuve olympique attribuant une médaille d’or. Sands, âgé de 24 ans, ne joue au golf que depuis quatre ans. Mais bien lui en a pris car ayant participé également aux épreuves de lawn tennis en simple, double messieurs et double mixte, en cette même année 1900, il y fut battu au premier tour dans les trois épreuves ! En 1908, il tentera à nouveau sa chance, cette fois en jeu de paume, sans résultat.

Le mercredi 3 octobre, l’Américaine Margaret Abbott, de Chicago, remporte le Prix de la ville de Compiègne. Vêtue d’une robe longue blanche et d’un chapeau à voilette, elle s’impose avec élégance dans une compétition à laquelle participait également sa mère.

Le bilan selon le rapport officiel

Dans la grande manifestation sportive à laquelle a donné lieu l’Exposition universelle de 1900, il était de toute importance de faire connaître davantage ce jeu si intéressant et si sain, et qui s’adresse à toutes les classes de la société, aux messieurs comme aux dames.

Lieutenant Fournier-Sarlovèze, organisateur des épreuves de golf