Partout dans le monde, la ressource en eau est de plus en plus menacée. Les golfs français tentent depuis des années de s'adapter à cette pression grandissante et s'organisent pour accentuer leurs efforts.
La France ne fait pas exception
Les tensions sur la ressource en eau y sont exacerbées par le changement climatique. Si chaque année les quantités d’eau provenant des précipitations restent stables, leur fréquence devient plus aléatoire, alternant entre longs épisodes de sécheresse et pluies intenses (orages, tempêtes…). Cela a une incidence sur les nappes phréatiques qui peinent de plus en plus à se recharger et se retrouvent parfois à des niveaux anormalement bas. Les mesures de restrictions d’usages de l’eau sont par conséquent de plus en plus fréquentes et d’année en année, de plus en plus sévères pour les usagers, y compris sur des territoires naturellement et historiquement privilégiés. Ces signaux sont le reflet d’une dynamique alarmante pour laquelle il est impératif de se mobiliser et d’agir collectivement tant la survie de la biodiversité, dont nous faisons partie et celle de nos activités, dépendent de la bonne gestion et d’une juste répartition de notre capital en eau.
Les golfs face à la menace d'une situation précaire
L’eau est un élément vital pour la pratique du jeu de golf car la préparation et le maintien des gazons en bonne santé et d’une bonne couverture végétale impliquent des apports d’eau que les précipitations ne peuvent complétement satisfaire. En France, plus de 70% des golfs prélèvent l’eau pour l’arrosage dans les milieux naturels (eau souterraine et de surface) et près de 10% utilisent l’eau du réseau public faute d’autre solution disponible. Ceux-ci sont très dépendants de l’évolution du climat et de la disponibilité de la ressource. Ils sont directement concernés par les mesures de restriction visant à partager de façon solidaire la ressource entre les différents usages, assurer le maintien des éco systèmes aquatiques et leur biodiversité, et prioritairement garantir la fourniture d’eau potable pour tous. Seulement 20% des golfs bénéficient d’approvisionnements que l’on peut considérer « durables » : eaux pluviales collectées et stockées dans des réserves, eaux brutes issues de grands canaux d’irrigation, eaux recyclées par des stations d’épuration. 80% des golfs français pourraient donc se retrouver dans une situation de plus en plus précaire si l’évolution du climat continue d’accentuer la pression sur les ressources en eau.
Vers une gestion durable de l'eau
Pour éviter ce scénario et rendre nos golfs indépendants de possibles mesures de restriction d'usage, la filière golf poursuit sans relâche ses efforts en faveur de la réduction de la consommation d'eau et se mobilise pour accélérer le développement des projets alternatifs aux prélèvements dans le milieu naturel et au recours à l’eau potable. Il s'agit de réponses ambitieuses et nécessaires pour l’avenir du jeu de golf. Elles participeront à démontrer aux pouvoir publics, mais aussi à l'opinion, que les golfs agissent massivement, dans l'intérêt commun, pour plus de sobriété et de progrès.
Des restrictions volontaires
Il n’est plus rare de voir en été des parcours de golf dont les gazons des fairways sont secs et jaunis. Si cet état peut s’expliquer par la parution d’un arrêté, il est aussi le résultat d'une décision prise par un nombre grandissant de clubs qui restreignent volontairement l’arrosage des fairways pour réduire leur impact sur la ressource. L'état passager sec et jauni du parcours implique d’appréhender le jeu de golf de manière différente. Mais il s'agit de l'essence même du du golf de savoir apprivoiser les conditions changeantes et développer ses facultés d’adaptation et de décision sur les parcours : choix de club, type de trajectoire, sécurité ou prise de risque, coup roulé, attaque plus courte pour le drapeau…