Le pensionnaire du Centre de performance du Golf National fait partie des jeunes Français qui disputent le trophée Michel Carlhian, cette semaine à Courson. Après un top 10 aux Internationaux du Portugal et une victoire au Grand Prix de Saint-Donat cette année, il espère franchir un palier.
Un parcours que le ciel a rendu humide, du vent, des températures fraîches, et possiblement des grains de mois de mars en file indienne… À partir de ce jeudi et jusqu’à lundi, à l’occasion des Internationaux de France U18 garçons (trophée Michel Carlhian), le Golf de Courson-Stade Français s’annonce comme un solide test. De quoi mettre en application plus qu’ailleurs les préceptes travaillés à l’entraînement, ce que compte bien faire Callixte Alzas.
À 15 ans, le joueur licencié à Saint-Cloud est au cœur de sa troisième année au sein du Centre de performance du Golf National, où il travaille sous la houlette de Kenny Le Sager pour la technique, et de Cédric Coquet pour le mental. Et les axes de préparation qu’il y développe semblent aller comme un gant à une semaine rude comme celle qui vient : « Taper les bonnes zones, rester dans le présent, et faire des bonnes routines », comme l’énumère lui-même le Clodoaldien, qui regroupe le tout sous une locution devenue courante à haut niveau : « Les objectifs de moyens ».
Des rendez-vous sous bannière tricolore
Seul chiffre présent à son esprit, au moment de s’attaquer, ce jeudi, au trophée Michel Carlhian : faire partie du top 32 à la fin des deux tours de qualification, afin de rentrer dans le tableau à élimination directe. Les chiffres, justement, tirent plutôt ses courbes vers le haut, depuis le début de la saison. Dès le début du mois de février, pour sa première sortie de 2024 en compétition, Callixte Alzas a terminé 7e et meilleur Français des Internationaux du Portugal. Deux semaines plus tard, il s’est imposé au Grand Prix de Saint-Donat, avant de prendre la 8e place, mi-mars, lors du Grand Prix de Moliets. « J’ai fait quatre tournois, je joue bien, et je suis surtout excité pour ce qui est à venir, confie-t-il. L’été, c’est là qu’il y a les plus gros tournois. »
Pour lui, l’été va démarrer tôt. Dès le 17 avril, il sera à Sotogrande, en Espagne, pour disputer la European Nations Cup, avec Noa Auch-Roy, Darren Strachan et Hugo Le Goff à ses côtés au sein de l’équipe de France. Puis viendra le trophée Gounouilhou, du 22 au 26 mai avec son équipe de Saint-Cloud, le Championnat de France individuel messieurs du 5 au 9 juin, et pourquoi pas le Championnat d’Europe individuel messieurs, au Danemark du 26 au 29 juin.
Mais l’échéance la plus importante à ses yeux se situe bel et bien sous la bannière tricolore, puisqu’il vise une nouvelle sélection pour le Championnat d’Europe par équipes Boys, qui se tiendra du 9 au 13 juillet en Autriche. Et là, forcément, le sentiment de revanche intervient, puisqu’il faisait partie de l’escouade qui est passée si près du titre, l’an passé à Genève. Il avait, en effet, fallu un très long putt rentré par les Suédois au bout du suspense, pour ravir la médaille d’or aux Français.
« On souffre ensemble »
« Je me souviens, j’étais avec Tom de Herrypon, et on suivait le match décisif d’Oscar Couilleau, livre Callixte Alzas. Moi, je venais de rentrer 12 m pour terminer mon match, alors qu’il y avait 150 joueurs à côté, c’était dingue. Et puis ce putt des Suédois qui tombe… On a senti la victoire nous passer sous le nez, alors qu’on pensait qu’on allait être champions d’Europe. J’ai juste envie d’y retourner cette année, et qu’on donne tout. »
Le souvenir est vivace, et constitue sans le moindre doute le moment le plus intense vécu par ce groupe dans sa jeune carrière. Mais le lien fort qui unit en particulier Callixte Alzas avec Hugo Le Goff, Oscar Couilleau et Tom de Herrypon, pour ne parler que de ses coéquipiers de l’été dernier qui sont aussi ses camarades au Centre de performance du Golf National, existe depuis beaucoup plus longtemps. « L’équipe, elle est née bien avant le Championnat d’Europe, appuie Callixte Alzas. Avec Oscar, Tom et Hugo, on est ensemble depuis l’âge de 6 ans avec la ligue, on est ensemble au Centre de performance, on passe nos journées ensemble. Et puis avec Raphaël Bobo-Lloret, on se connaît bien aussi, et Louis Anceaux, c’est lui qui a porté cette équipe. C’était juste dingue. On n’avait jamais vécu une intensité pareille. »
Cette cohésion, le jeune Clodoaldien n’en ressent pas les bénéfices qu’en compétition. Au quotidien aussi, au sein de la structure fédérale du Golf National, l’émulation tire tout le monde vers le haut. Lui compris. « Avec Oscar, Hugo et tous les autres, on se tire vraiment vers le haut tout le temps, souligne-t-il. C’est ça qui nous pousse à être meilleurs tout le temps, et à nous amuser. C’est beaucoup d’entraînement dur, ça bosse, mais on souffre ensemble. »
Pour la suite à plus long terme, Callixte Alzas a déjà décidé qu’après la fin de sa scolarité, il suivrait un cursus dans une université américaine. Et s’il n’aura formellement le droit de discuter avec des entraîneurs d’outre-Atlantique qu’à la fin de son année de seconde (donc en juin prochain), il n’est jamais trop tôt pour se faire remarquer. « J’ai envie de jouer des gros tournois, et prendre beaucoup d’expérience, campe-t-il. Sur les tournois avec les meilleurs, je sens que je deviens de plus en plus fort, et que je me rapproche. Et si je veux aller dans une grosse fac, c’est déjà important de me montrer. » Ça peut même être dès cette semaine.