Les Benjamins et Benjamines engagés au CFJ évoluent cette semaine sur le mythique parcours de l'Albatros, un test qu'ils appréhendent avec autant de respect que d'excitation.
« C'est un parcours de légende ! À chaque fois qu'on arrive au 18, ça fait rêver : on se dit waouh, comme les champions ! » Avec toute la spontanéité de leur jeune âge, Céleste Darloy et Jeanne Couvreur ne peuvent s'empêcher d'afficher un large sourire à l'évocation de l'Albatros. Le parcours vedette du Golf National, hôte de l'Open de France depuis 1991 et de la Ryder Cup en 2018, s'offre en effet aux 58 Benjamines et 85 Benjamins en lice cette semaine au Championnat de France des Jeunes. « C'est un parcours magnifique qui a accueilli de super compétitions. Quand j'entends ce nom, j'ai juste hâte d'y jouer ! » leur fait écho Tao Pemerika, en lice chez les garçons. « On est gâtés de jouer ce CFJ ici. »
Les commentaires élogieux sont de rigueur chez ces graines de champion, qui n'en sont pourtant pas à leur première partie sur « l'Alba ». Évoluant au plus haut niveau national dans leur catégorie d'âge, beaucoup d'entre eux ont pu découvrir les lieux à l'occasion du Grand Prix Jeunes Majeur, organisé mi-mai en 2022 et début juin cette année. « J'avais bien joué le premier jour, mais beaucoup moins bien le deuxième à cause de la pression de la compétition, et c'était même très mauvais sur les cinq derniers trous. J'avais rendu +2 et +11 », lâche le sociétaire du Golf de Cornouaille. « J'avais fait +8 et +11 et fini troisième, ce qui donne une idée des scores... Et moi j'avais fait +19 et +12... », rigolent de concert les deux licenciées du Mérignies Golf et Country Club.
Une admiration mêlée de respect
« On commence à le connaître un peu. Mais sincèrement, que ce soit la première ou la dixième fois qu'on le joue, il faut toujours le respecter », poursuit Céleste. Le respect est en effet le maître-mot à l'évocation d'un tracé qui, même s'il n'affiche « que » 5791 mètres pour les garçons et 5076 pour les filles, n'a rien d'une promenade du dimanche. « Dès que tu sors de la zone, dès que tu sors du fairway, faut y aller pour rattraper ! Il n'y a pas vraiment de trou facile, il faut rester concentrée et s'accrocher du 1 au 18 », détaille Jeanne.
Un avis partagé par Tao, champion de France U12 l'an dernier au Domaine du Gouverneur : « Il est difficile, et c'est clairement l'un des parcours les plus durs que j'ai jamais joué. Les fairways sont étroits, les attaques de greens sont compliquées même si certains greens sont assez larges. Il faut bien placer la balle au départ parce que si t'es dans le rough, ce n'est pas évident d'attraper le green. Là, je trouve que ça va encore, comparé au Majeur. Il est peut-être un poil plus facile, mais ça reste exigeant. »
Se challenger pour développer d'autres habiletés
Le choix du Golf National comme hôte de ce CFJ 2023 satisfait en tous cas Alexandre Bosseray, le responsable de la filière U14 à la Fédération française de golf. « C'est un cadeau pour les jeunes car ce n'est pas évident de libérer un tel endroit pendant une semaine. Mais c'est surtout une opportunité qui répond à notre besoin de les challenger, pour leur permettre de développer des habiletés qui leur seront utiles pour progresser », explique-t-il. « C'est ça, avant tout, qui a motivé notre venue ici. Car l'enjeu, à cet âge-là, c'est d'alterner entre des parcours plutôt faciles sur lesquels ils vont pouvoir s'habituer à faire beaucoup de birdies, voire des eagles, et développer leur aptitude à scorer bas ; et des tracés sélectifs pour acquérir des habiletés dans le petit jeu, la lecture des greens, d'analyse du grain ou encore les choix stratégiques. »
Alors, à quoi peut-on s'attendre cette semaine sur l'Albatros ? À des avalanches de birdies, ou à des ouf de soulagement à chaque par arraché au parcours ? « C'est un test juste car le parcours est juste. Il n'est pas piégeux, mais effectivement il est difficile car il y a de l'eau, et pour des jeunes qui portent la balle moins loin que des adultes ou même des minimes et des cadets, ça va être dur quoi qu'il arrive, surtout avec les conditions météo difficiles du moment », avance Alexandre Bosseray. « Même s'il paraît un peu moins dur qu'au Grand Prix Jeunes Majeur car les roughs sont un peu moins hauts, ça reste complexe. Mais comme tout le monde, on a envie de bien faire et on est motivées comme jamais ! » concluent Jeanne et Céleste.