L’Amundi Evian Juniors Cup et l’Amundi Evian Kids Cup, disputés cette semaine en Haute-Savoie, sont des incontournables pour les jeunes U14 et U12. Dans les rangs fédéraux, ils sont aussi un excellent moyen de comparer la formation tricolore à celle des autres grandes nations.

Cette semaine, Évian reçoit deux grands rendez-vous des circuits jeunes : la Kids Cup et la Juniors Cup. © The Amundi Evian Juniors Cup

Pour l’élite des catégories U14 et U12, l’Amundi Evian Juniors Cup (17-19 septembre) et l’Amundi Evian Kids Cup (21-22 septembre) sont des jours de grande inspiration. L’occasion de marcher dans les pas des plus grandes joueuses mondiales, appelées chaque année pour disputer le 4e Majeur des circuits féminins au sein même de l’Évian Resort Golf Club. Durant trois jours pour le premier événement, et un week-end pour le second, les meilleurs jeunes golfeurs du monde se retrouvent tandis que leurs encadrants opèrent des rondes d’observation. Cette année encore, le responsable de la filière U14, Alexandre Bosseray, y est à la fois pour suivre les espoirs à venir du golf français, et pour faire le point sur la position de la formation tricolore dans le paysage international.

 

En quoi l’Amundi Evian Kids Cup et l’Amundi Evian Juniors Cup sont-ils des incontournables dans le calendrier des U12 et U14 ?
Ce sont des tournois importants car d’une part, ils ont lieu sur un parcours très formateur, avec des greens rapides, et c’est un atout. D’autre part, ils réunissent les meilleurs jeunes issus des nations phares du golf. On retrouve l’Espagne, l’Italie, l’Angleterre bien sûr mais aussi les États-Unis ou le Japon. Si le champ de la Kids Cup se construit sur un système de qualification, celui de la Juniors Cup est basé sur la sélection faite par chaque fédération. Et toutes les nations jouent le jeu en envoyant leurs meilleurs éléments, donc le niveau est très élevé chaque année. C’est un excellent moyen de se mesurer à de très bons adversaires, c’est pourquoi on prépare les futurs sélectionnés toute l’année avec un calendrier animé par les Grands Prix Jeunes, les quatre GP Jeunes Majeurs, les championnats nationaux ou internationaux. Se comparer aux meilleurs joueurs du monde dans sa catégorie est une belle expérience pour les U12, et c’en est une essentielle pour les U14.

L’Amundi Evian Juniors Cup en bref

Où : Evian Resort Golf Club

Quand : du 17 au 19 septembre

Qui : 18 nations (2 filles et 2 garçons sélectionnés par nation)

Les Français : Lana Guyot, Margaux Poissonnier, Louis Le Sager et Tao Pemerika

Formule : Stroke play (classement individuel et par équipes)

De gauche à droite : Margaux Poissonnier, Louis Le Sager, Tao Pemerika et Lana Guyot. © ffgolf

Pendant que joueurs et joueuses se mesurent sur le parcours, est-ce que les encadrants et les coachs se comparent également à leurs homologues ?
Oui, il y a évidemment beaucoup de comparaison, et c’est très utile. Car dans la formation, on a tendance à vouloir appliquer immédiatement chez les tout petits ce que font les professionnels sur les circuits ; mais ce que l’on oublie, c’est qu’un pro de 20 ou 25 ans a été formé un moment dans sa jeunesse avant d’en arriver là. Et c’est ce parcours, ce cadre dans lequel il a été entraîné, qu’il faut scruter pour avoir des repères ou des idées nouvelles.

Est-ce que certains pays sont davantage observés que d'autres ?
Les joueuses et les joueurs français sont amenés à être confrontés toute l’année aux Européens à l’occasion des rendez-vous internationaux, ce qui permet de plutôt bien connaître ces modèles et de pouvoir situer la France par rapport à ces pays-là. À titre d’exemple chez les garçons U14, sur les quatre années qui ont suivi l’interruption liée au Covid, on a enregistré sept victoires françaises et neuf podiums sur quinze tournois internationaux ; on sait donc qu'on se place plutôt bien en Europe. Mais c’est une perspective que l’on a moins vis-à-vis des États-Unis - qui sont une référence - puisqu'il y a peu de tournois en commun. Donc on observe beaucoup leurs joueurs durant cette semaine : leur stratégie, leur appréhension du parcours et donc leur niveau.

L’Amundi Evian Kids Cup en bref

Où : Evian Resort Golf Club

Quand : 21 et 22 septembre

Qui : 120 jeunes de 8 à 12 ans

Formule : Stroke play (classements par catégorie et par sexe)

Quel bilan en tirez-vous ?
Il y a deux différences principales. La première est le caractère offensif de leur jeu. De manière générale, les Américains cherchent à se mettre plus près des drapeaux là où, en Europe et France, on a tendance à jouer davantage dans des zones ou au milieu des greens. Et ce caractère offensif amène la deuxième différence qui est double : la capacité à mieux accepter le fait de manquer les coups ainsi que la qualité du chipping puisque, lorsqu’ils manquent un drapeau, ils sont amenés à chipper et donc à répéter ce geste. C’est quelque chose que l’on voit aussi chez les Espagnols, d’ailleurs. Depuis un peu plus d’un an, on a mis l’accent sur cet aspect qui est important selon nous, et on va continuer à travailler là-dessus pour que les jeunes aient le même état d’esprit.

La formation française est-elle également scrutée ou prise en élément de comparaison ?
Ce qui revient souvent dans les échanges avec nos confrères voisins, c’est la qualité de notre protocole. La préparation, les reconnaissances, les échauffements, les récupérations… Ce sont des choses sur lesquelles on travaille depuis dix ans et qui, je pense, ont pu être reprises par d’autres. Et les centres nationaux, les centres de performance, sont aussi au cœur des discussions puisqu'ils sont reconnus. C'est toujours une satisfaction, mais il ne faut pas s'en contenter et toujours travailler pour améliorer le niveau de nos jeunes.