Le Challenge des Écoles de golf se refait un nom

Il fallait au moins une petite armée de polos rouges pour marquer le coup. Ce mercredi 18 décembre, le golf de Bussy organisait comme chaque semaine, une journée consacrée à ses pupilles de l’école de golf, toutes habillées aux couleurs du club. Comme souvent dans l’enceinte de cette structure de Seine-et-Marne, on a aperçu depuis le club house une dizaine de petites gens s’activer sur le premier fairway du parcours 9 trous, La Gondoire, quand d’autres s’étaient réunis sur le green voisin, celui du 9. C’est ici qu’un premier indice a attesté du caractère exceptionnel de la journée. Sur une petite pancarte plantée à quelques mètres du drapeau, un titre imprimé en caractère gras appelait à la convoitise, à l’esprit de compétition et à la précision, putter en mains : « Jeong weon Ko Challenge. » Figure de proue du club pour avoir fait ses classes sur ces lieux, l’actuel pensionnaire du DP World Tour a fait parvenir plusieurs de ses clubs aux encadrants des jeunes pour que l’un d’eux, un chipping wedge ce jour-là, revienne à un heureux élu. À tour de rôle, les candidats ont alors brûlé l’une de leurs trois chances, jusqu’à trouver la cible et s’octroyer le droit d’inscrire leur nom au tirage au sort. À chaque mise à l’adresse, le regard se concentrait, les doigts s’agitaient autour du grip avant de laisser s’exprimer l’envie de revanche ou la joie de la réussite.

Voilà une vingtaine d’années que l’attractivité a opéré dans les rangs de Bussy. Reprise par Johan Chauvet en 2001, l’école est passée d’un effectif de 140 enfants à près de 190 en l’espace de deux printemps. « On a rapidement mis en place une vie de club au sein de celle qui existait pour les adultes, explique le coach du club ; Ça a commencé par des animations simples, puis par des rassemblements, suivis de la création d’un groupe WhatsApp pour faciliter la communication avec les parents. Ça a rapidement fonctionné mais on a fait le constat que l’on ne créait pas de golfeurs. Alors on a modifié l’offre des jeunes en donnant un accès illimité aux parcours et aux infrastructures moyennant une augmentation de 30 euros sur le prix de l’inscription. » Dès lors, la part d’élèves obtenant un index est passée de 25% à 50%, une réussite en phase avec la politique du club qui cherche à pérenniser son vivier de l’association sportive. « J’espère que parmi toutes les petites têtes blondes, nous continuerons à sortir des champions. Notre richesse est la diversité des swings, des caractères et des intentions de chacun et l’ensemble contribue à cette belle ambiance de l’école de golf » s’est réjoui le vice-président de l’association sportive, Henri Luc.

Dans la continuité d’un travail inscrit sur la durée, le club a vu ses efforts être récompensés pour la deuxième année consécutive par le trophée du Challenge des Écoles de golf. « Ce trophée est aussi un symbole de remerciement au club de Bussy. De nombreux champions son issus de cette infrastructure depuis sa création. Il a contribué à enrichir de mille façons le palmarès du golf français alors un grand bravo aux équipes du club et en particulier aux pros qui participent au plus près à la formation des champions, Franck Schmid, Johan Chauvet, Bruno Rapacciulo et Sébastien Minassian » a soulevé le directeur général de la fédération française de golf, Christophe Muniesa. Outre l’occasion pour les enfants de clôturer l’année par quelques becquées sucrées, le cérémoniel organisé par la fédération française de golf en cette fin d’après-midi-là était également l’opportunité de rendre officiel son nouveau nom : Challenge Acadomia des Écoles de golf. Le nouveau partenaire de la ffgolf, leader de l’accompagnement éducatif en France, s’est en effet associé à une récompense dans laquelle il a un lien direct : « L’entraînement prend beaucoup de temps et souvent il faut choisir entre réussir sa scolarité ou vivre sa passion du sport, a posé en amorce Philippe Coléon, président-directeur général d’Acadomia. Mais on fait en sorte que les jeunes arrivent à concilier les deux. Pourtant, je sais que nous avons encore à faire car les jeunes sont capables de répéter 1000 fois un geste en quête de perfection mais aussi d’abandonner un problème de mathématiques lorsqu’il n’y arrivent pas après deux tentatives (rires). »