En amont des Interligues U12, qui débutent ce mercredi au Golf National, environ 130 des meilleurs jeunes Français de la catégorie se sont prêtés à une série de tests standardisés. Explications.
De quoi parle-t-on ?
Qui sont les meilleurs jeunes Français dans les différentes catégories d’âge ? Où se situent leurs performances par rapport à celles de leurs congénères ? Et surtout, comment évaluer et améliorer leurs méthodes d’entraînement ? Trois questions auxquelles les tests fédéraux, mis en place depuis 2020 par la Fédération française de golf, tentent d’apporter des réponses.
« Dans le haut niveau, nous sommes focalisés sur la performance, pose d’emblée Jean-Luc Cayla, directeur national de la performance au sein de la ffgolf. Et plusieurs facteurs peuvent venir l’influencer. Il ne faut pas considérer un seul aspect, par exemple la technique. D’autres éléments entrent en ligne de compte : l’alimentation et l’hydratation, le mental, le physique, la qualité de sommeil, l’hygiène de vie, etc. Tous ces éléments, il faut les appréhender le plus tôt possible. »
Mis en place en collaboration avec les ligues, les tests fédéraux ont pour principe général de mettre les jeunes dans un certain nombre de situations : putting, petit jeu, wedging, grand jeu, tests physiques… L’idée est de standardiser ces tests au maximum, afin de constituer une base de données.
Comment cela s’est-il déroulé ?
Les tests fédéraux concernent toutes les catégories de jeunes jusqu’aux U16. Mais cette semaine, l’occasion était belle de pouvoir les faire passer aux meilleurs jeunes de la catégorie U12, qui disputent à partir de ce mercredi les Interligues, sur le parcours de l’Aigle du Golf National. Ainsi, les deux journées consacrées aux reconnaissances ont aussi permis aux quelque 130 jeunes présents de passer toute une série de tests, encore plus standardisés que d’ordinaire.
« On a pu profiter des installations du Centre national de performance, ce qui est une grande chance, note Alexandre Bosseray, responsable fédéral de la filière U14. Ça nous permet d’avoir du matériel à disposition, comme les radars pour le grand jeu, ou les plaques de force. »
Chaque jeune présent s’est ainsi prêté à un test de ses aptitudes physiques, ainsi qu’à trois tests au petit jeu (putt long, putt court, chipping), ainsi qu’un test permettant de récolter des données au grand jeu. Le processus n’est pas complètement terminé, puisque durant les Interligues U12 (lire ci-dessous), deux radars vont être installés sur des départs, l’un au départ d’un par 5 et l’autre au départ d’un par 3. Histoire d’avoir encore plus de données à disposition à l’issue de la semaine.
Les Interligues U12, comment ça marche ?
De mercredi à samedi, le parcours de l'Aigle du Golf National accueille l'édition 2024 des Interligues U12. Au total, 13 équipes régionales sont représentées, chacune étant composée de dix joueurs et joueuses. Cette épreuve, entièrement mixte, se déroule systématiquement en formule greensome, et sur des tours de 9 trous.
Ce mercredi, deux tours de stroke play (deux fois neuf trous) vont déterminer un premier classement, en prenant les sept meilleures cartes parmi les huit rendues par chaque équipe. Les cinq équipes du bas de classement disputeront jusqu'à la fin du tournoi une poule, qui déterminera les positions 9 à 13. Les huit équipes du haut, elles, seront réparties dans deux poules de quatre. Les deux premiers de chaque poule se qualifieront pour les demi-finales, ce qui débouchera sur la finale.
Dans les différentes poules, chaque équipe affrontera une fois l'une des autres en face à face, chaque rencontre proposant quatre greensomes en match play sur 9 trous. Mais attention, car la plus grosse particularité des Interligues U12 est celle-ci : la victoire lors d'un duel entre deux ligues ne se décide pas en fonction de l'équipe qui gagne le plus de matches, mais en fonction de l'équipe qui, sur l'ensemble des quatre matches, gagne le plus de trous. Imaginez une équipe qui boucle les neuf trous dans les trois premiers greensomes avec seulement un trou d'avance. Elle ne gagnera qu'à condition que son adversaire ne remporte par le dernier greensome avec plus de trois longueurs d'avance. Tous les matches vont donc quoi qu'il arrive jusqu'au bout des neuf trous, et peuvent décider du sort d'une rencontre.
Dans les différentes poules, une victoire dans un duel entre deux ligues vaut deux points, chaque équipe marque un point en cas de match nul. Lorsque chaque équipe de la poule a rencontré tous ses adversaires une fois, celle avec le plus de points est classée première, et si besoin, le départage se fait au nombre total de trous gagnés.
Et ensuite ?
Récolter les données standardisées est une chose, mais le plus important est de voir leur évolution dans le temps. C’est en tout cas l’analyse de Jean-Luc Cayla : « Ce qui est très important, c’est le monitoring, souligne-t-il. Le fait de répéter ces tests permet de suivre l’évolution du jeune. On ne peut pas entraîner quelqu’un sans évaluer régulièrement l’impact de la méthodologie au cours du temps. »
Le directeur national de la performance en est convaincu : s’entraîner, c’est le plus souvent être confronté à l’échec. « Quand on est entraîneur, on s’intéresse à ce que le sportif ne sait pas faire, explique-t-il. Et à comment lui faire faire, demain, quelque chose qu’il n’est pas capable de faire aujourd’hui. Donc il faut organiser des situations où il va échouer dans une majorité de cas. Puis, avec l’entraînement, il échouera moins souvent, puis dans une minorité de cas, puis ça deviendra facile. » Le processus va donc se poursuivre bien au-delà de cette semaine au Golf National.