Le demi-finaliste du dernier British Boys est, depuis bientôt un an, l’un des jeunes Français les plus en vue. Il tâchera d’en donner une nouvelle preuve, à partir de ce jeudi aux Internationaux de France U18.
De son propre aveu, le milieu et la fin de la saison lui sont d’ordinaire bien plus propices que le début. Un chemin de performance presque logique, pour un jeune joueur attaché depuis toujours à son club de Villarceaux, aux confins du Val-d’Oise, de l’Eure et des Yvelines. Mais cette année, Louis Anceaux, malgré une scolarité classique ne lui laissant que peu d’après-midis en semaine, a décidé, accompagné de son coach Franck Aumonier, de pousser l’effort un peu plus loin. Le Golf National, notamment, a reçu plusieurs fois sa visite ces derniers mois. « J’ai vraiment essayé de jouer un maximum sur des golfs différents, souligne celui qui a fêté ses 18 ans début janvier. L’objectif, c’est de me maintenir à un bon niveau. »
S’il évoque plus spécifiquement ce qu’il a montré à partir de juin 2022, il serait même plus précis de parler de très bon niveau. Après une victoire lors du relevé Grand Prix de Mérignies, il a engrangé deux bons résultats, coup sur coup, lors de l’habituelle tournée estivale dans le Sud-Ouest : 3e à la Biarritz Cup, puis 4e, la semaine suivante, au Grand Prix des Landes, à Hossegor.
À deux doigts de manquer le British Boys
La fin de saison n’a pas fait exception, avec une médaille de bronze lors du Championnat de France cadets puis une deuxième place au Grand Prix Paca. Mais le point d’orgue est incontestablement arrivé à Carnoustie, au mois d’août, lors d’un British Boys où il atteignait la demi-finale. « J’ai dû recevoir mon passeport trois jours avant de partir, j’étais à deux doigts de ne pas y aller, sourit celui qui a vécu, à cette occasion, sa première expérience sur les links écossais. C’était assez long comme tournoi, car il y avait deux parties de reconnaissance avant la qualification en stroke play, qui se jouait sur deux parcours, puis un jour de pause pour la reconnaissance de Carnoustie où se jouaient les matches. Résultat : j’ai enchaîné plus de dix parcours en une dizaine de jours. Le jour de ma demi-finale, j’avais l’impression que les strokes, c’était il y a un mois, avec tous les coups de pression à travers lesquels j’avais dû passer en une semaine. »
Le plus important de ces coups de pression est intervenu lors du premier match, après une qualification terminée à la 8e place. Mais après ce succès au 22e trou, Louis Anceaux a réussi, à chaque fois jusqu’en demi-finale, à prendre l’avantage en début de match, et à bien assurer derrière. « Mon point fort c’est plutôt la régularité, précise-t-il. J’ai rarement des parties où je vais faire des scores catastrophiques, j’arrive tout le temps à m’accrocher. Depuis petit, j’ai un bon driving et un bon jeu de fers. »
Cette performance, couplée à toutes les autres, permettent aujourd’hui à Louis Anceaux de frapper à la porte du top 20 au mérite amateur messieurs français. Un classement où il est actuellement le deuxième U18 le mieux classé, derrière Diego Lourenço, alors que débute sa dernière année chez les jeunes. Sa préparation hivernale plus rigoureuse a porté ses premiers fruits lors des Internationaux d’Espagne, il y a un mois. À la 11e place après la qualification, le Francilien s’est hissé jusqu’en quart de finale, le meilleur résultat cette année pour un Tricolore à la Copa SM El Rey.
Les Europe Boys dans le viseur
De manière logique, Louis Anceaux a fait son entrée dans les différents groupes France, que ce soit en février lors du Match octogonal ou ce mercredi, à Saint-Germain en lever de rideau des Internationaux de France U18 (Trophée Michel Carlhian), dans l’équipe des Boys qui affronte l’Allemagne. « On a un œil sur lui depuis quelques mois, bien évidemment, indique Jean-François Lucquin, l’un des sélectionneurs de l’équipe de France boys. Il joue bien, il tape fort, et il a une très bonne attitude. Là, à la Carlhian, il va pouvoir se frotter à quelques très bons joueurs de son âge. »
En portant le regard plus loin, le Championnat d’Europe par équipes boys de juillet, forcément, apparaît à l’horizon. Mais s’il désire ardemment y faire sa première apparition sous le maillot tricolore, Louis Anceaux prend soin de ne pas transformer la chose en obsession. « Pouvoir représenter son pays donne forcément envie de s’entraîner et de faire de son mieux, confie-t-il. Après, je ne me focalise pas uniquement là-dessus. Si je joue bien et que je fais de bonnes performances, ça viendra tout seul. » Cette semaine à Saint-Germain apportera son lot de réponses.