Voir toujours plus grand et plus loin avec les Boys

Dans une année où Marine Monnet-Melocco et Nicolas Subrin, chefs de file de la filière Girls, ont choisi d’accroître leurs possibilités de sélections en ouvrant la porte à des profils de la catégorie U16, leurs homologues des Boys que sont Jean-François Lucquin et Pierre-Jean Cassagne entament, eux, leur deuxième saison avec un fonctionnement similaire. « On a initié ce nouveau projet l’an dernier, et la médaille d’argent que l’on a décrochée l’été passé (lors des Championnats d’Europe par équipe, ndlr) a permis de dégager un groupe fort, raconte le co-sélectionneur surnommé "PJ". D’une part, l’idée est d’améliorer ces joueurs qui passeront un jour chez les Messieurs, d’autre part de faire profiter ce niveau à un plus grand nombre de jeunes qui joueront les éditions Boys à venir. » Ainsi, à une époque révolue où une dizaine de joueurs étaient généralement sondés pour prétendre à la sélection annuelle des « Europe par équipes », comme aiment à les appeler leurs acteurs principaux, succède une nouvelle ère offrant à une trentaine de prétendants leur chance de faire partie des six jeunes retenus en juillet.

Pour cela, la traditionnelle danse des regroupements avant chacun des « sélectifs » reprend dès ce week-end. Derrière le terme se cache un total de sept échéances du calendrier, parmi les plus importantes de la saison. Pour les joueurs, ce sont des occasions de marquer le coup, de confirmer leur statut ou de se faire connaître aux yeux des sélectionneurs. Pour le staff, c’est l’opportunité de construire son futur groupe. Car, au terme de chacune de ces épreuves, les joueurs inscrivent un nombre de points en fonction de leurs résultats. En découle un classement de l’année parmi lesquels les trois premiers noms obtiennent automatiquement leur ticket dans l’équipe, quand les trois autres seront nommés par l’ensemble de l’encadrement.

Cette semaine, comme lors des prochains rendez-vous, l’encadrement des jeunes Bleus y voit deux autres bénéfices. « Non seulement on apprend à mieux connaître les joueurs potentiels, mais eux aussi gagnent en aisance et en confiance avec nous », avance de son côté le nouveau capitaine de l’équipe, Jean-Charles Gouvernaire. Le membre de l’équipe de France senior, en poste depuis la fin d’année 2023, a succédé à un Olivier Malcor contraint à un choix cornélien entre le tennis et le golf, que la première activité a fait basculer. « Son rôle a été prépondérant dans la cohésion du groupe et dans notre parcours des championnats d’Europe, donc ça a été une décision difficile, raconte Pierre-Jean Cassagne. Mais l’arrivée de Jean-Charles est une bonne nouvelle puisqu’il a un profil d’ancien joueur et est également proche de la fédération, donc il sera un lien parfait. » Malgré ce changement, cette saison est bien une continuité de la précédente. Une trame collective que l’on retrouve dans les motivations personnelles du nouvel arrivant : « Amener une génération de joueurs à la plus belle récompense par équipes est une mission excitante, c’est pour ça que j’ai saisi l’opportunité quand elle s’est présentée. »

Au-delà de l’intérêt propre à l’équipe de France, le vice-champion d’Europe seniors par équipes 2023 y voit l’évidence de forger les armes de futurs joueurs professionnels et de faire passer un message important. « Ce n’est pas parce qu’un jeune va être 15e de sa catégorie qu’on ne le regardera pas. L’exemple récent de Matthieu Pavon rappelle d’ailleurs que l’on peut être porte-drapeau du golf tricolore mais n’être jamais passé par une équipe de France. C’est aussi ça notre mission : leur faire comprendre qu’il n’y a pas qu’une voie. »