Au terme de trois tours d'un tout nouveau format, l’équipe de France Paragolf s’est largement imposée avec un total de 470 coups (+44) et onze unités d’avance sur sa première poursuivante, l’Angleterre.
Voilà sept ans que ce n’était plus arrivé. En menant de bout en bout le tournoi grâce notamment à deux énormes premières journées où ils ont maîtrisé la gestion du parcours et des formules, les joueurs de l’équipe de France Paragolf ont décroché le titre européen par équipes en Allemagne. Ainsi, Charles-Henri Quélin, Mathieu Cauneau et Philippe Pee Dit Grabet se sont offerts une deuxième médaille d’or dans la compétition après 2017 quand leur équipière Mélody Roccaz a savouré le bonheur de la toute première.
Ça a pourtant été une semaine d’appréhension pour l’ensemble du groupe France. Pour le sélectionneur d’abord, Frédéric Cupillard, qui espérait que sa préparation à un nouveau modèle de compétition - trois formules de double en trois jours - soit payante. Pour les joueurs ensuite, qui en plus de découvrir le format, avait pour obligation de composer avec un tracé du Golfclub Hösel long, exigeant et une chaleur chronique qui allaient mettre leur handicap à rude épreuve.
« Une entame quasi-parfaite »
Mais le défi a été relevé haut la main. En ouverture de tournoi jeudi, les équipes se sont engagées dans la formule de jeu la plus redoutée : le foursome. En alliant Mathieu Cauneau et Philippe Pee Dit Grabet d’un côté et Charles-Henri Quélin et Mélody Roccaz de l’autre, le sélectionneur espérait faire fonctionner la complémentarité de ses paires. « Et ça a été une entame quasi-parfaite » s’est-il réjoui. Avec un score de 77 (+6) pour le premier duo et un autre de 84 (+13) pour le second, les Bleus ont réalisé la meilleure performance du jour pour s’emparer immédiatement de la tête avec six coups d’avance sur l’Angleterre. « Là où je suis le plus content, c’est que Charly et Mélody ont su passer au-dessus d’un fait de jeu survenu au 7 (une inattention qui leur a valu deux points de pénalité, ndlr) à merveille. Ils ont concédé un quadruple mais derrière, ils n’ont jamais fait pire qu’un bogey. » Car dans les circonstances du handigolf, qui plus est en foursome, le modo de l’équipe cette semaine était « un bogey c’est bien, le par c’est du bonus. » Et force est de constater qu’il a été respecté.
Rebelotte le lendemain. En appliquant de nouveau sa recette du succès avec les mêmes associations, le technicien de l’équipe de France, accompagné sur le parcours par l’ostéopathe Damien Grison pour permettre aux athlètes de sortir la tête de l’enjeu entre deux coups, a vu les siens creuser l’écart grâce à des cartes de 78 (+7) et 81 (+10) cette fois guidées par la paire Roccaz/Quélin ; preuve de l'homogénéité de l’équipe. Si le meilleur duo du jour a peut-être nourri une certaine rancoeur de sportif envers ses trois putts concédés sur trois greens différents le vendredi, les quatorze coups d’avance au général sur les voisins d’outre-Manche et sur les Néerlandais l'ont sûrement consolé à une journée du dénouement.
« On l’a fait »
Ne restait alors plus que le dernier tour. 18 trous sous une chaleur des enfers. Une difficulté qui venait s’ajouter à celles de la fatigue et des douleurs. « Les parties ont duré 6h40, le temps parle de lui-même » a illustré le coach tricolore. Mais ce samedi, l’objectif était de maîtriser l’avance. De tenir les ratés le plus souvent possible sur les fairways. Et là encore, la stratégie a été appliquée avec deux cartes identiques de 75 (+4). « J’ai deux paires qui ont joué sensiblement de la même manière toute la semaine et c’est ce qui a fait la différence. L’entraide était magique entre Mélody et Charly car elle l’a parfaitement relayé pour scorer quand il était moins bien. Mathieu et Philippe se sont accrochés comme des chiens, quitte à râler un peu parfois. Ce sont la solidité et la complicité du groupe nous ont permis de gagner facilement malgré les difficultés » a résumé Frédéric Cupillard dans un sourire de victoire.