La joueuse de Saint-Germain prendra dimanche, en Floride, le départ du tournoi chapeauté traditionnellement chaque année par Annika Sörenstam. L’occasion de se mesurer à ce qui se fait de mieux dans sa catégorie d’âge, d’un côté comme de l’autre de l’Atlantique.
« C’est une très grande opportunité ! ». Pas franchement connue pour manquer d’enthousiasme lorsqu’il s’agit de golf, Carla de Troia en affiche tout naturellement, au moment de s’envoler pour la Floride, où elle disputera de dimanche à mardi l’édition 2023 du Annika Invitational version US. Enthousiasme de reprendre les clubs en compétition après trois mois sans ferrailler ? Certes. Enthousiasme de disputer le premier tournoi de sa jeune carrière aux États-Unis, avec les meilleures de sa catégorie d’âge ? Pour sûr. Et enthousiasme de faire la connaissance de la légende suédois Annika Sörenstam en personne ? Alors là, oui, assurément.
« Si on peut discuter un peu, et que je peux apprendre d’elle, ça va être une opportunité en plus, sourit celle qui, du haut de ses 16 ans, n’a pas connu l’ancienne n°1 mondiale du temps de sa splendeur. Même si je ne l’ai pas vue à sa grande époque, je sais ce qu’elle a fait, elle a gagné une centaine de tournois, on l’a surnommée "la Tiger Woods au féminin", elle détient quasiment tous les records. Pour moi, c’est une très grande personne, c’est un modèle. »
S'habituer aux États-Unis
Si Carla de Troia est sur le point d’avoir cette opportunité, c’est qu’elle a su se distinguer en 2022, avec notamment une 6e place aux Internationaux du Portugal et une 5e au German Girls. Elle a par ailleurs honoré ses premières sélections en équipe de France girls et dans l’équipe continentale du Junior Vagliano Trophy. Résultats : victoire dans les deux cas. « Ça fait plaisir d’avoir été invitée pour ce tournoi, ça confirme des choses », glisse Carla de Troia.
Sur le tracé de l’Eagle Creek Golf Club, à Orlando, la joueuse de Saint-Germain va pouvoir, au cours des trois tours de stroke play, connaître sa première expérience sur cette herbe si particulière des zones tropicales : le bermuda grass. L’habitude peut s’avérer bonne à prendre, étant donné qu’elle rejoindra les bancs des facs américaines à partir d’août 2024. « Il me reste deux saisons à vivre en Europe, et j’espère que je vais en profiter à fond », souligne-t-elle.
Une belle saison en ligne de mire
En l’occurrence, cette année 2023 peut offrir de belles récompenses en cas de résultats probants. En plus des sélections dans les différentes équipes nationales, une Ping Junior Solheim Cup (filles uniquement) et une Junior Ryder Cup (mixte) sont programmées au début de l’automne, en lever de rideau de leurs grandes sœurs respectives. « C’est quelque chose que j’aurais envie de faire, mais ça ne sera que le fruit de mes performances tout au long de la saison, recentre Carla de Troia. Donc ce n’est pas vraiment un objectif en soi. Je vais faire le maximum dans les tournois de qualification plutôt que d’avoir l’objectif d’être sélectionnée. »
Alors, pourquoi pas dès cette semaine, en Floride ? Même si elle y va « pour faire la meilleure performance possible », la championne d’Europe par équipe girls évite de placer la barre trop haut. « C’est la première fois que je vais jouer un tournoi aux États-Unis, et ça fait environ trois mois que je n’ai pas joué en tournoi », rappelle-t-elle.
Trois mois sans compétition au cours desquels elle n’a, cependant, pas chômé, bien au contraire. Priorité de l’hiver : travailler l’aspect physique, qu’elle jugeait perfectible. « Même si l’année dernière a vraiment été meilleure sur ce point », note-t-elle. Il n’empêche, rejoindre le peloton des meilleures frappeuses et mieux encaisser les enchaînements de tournois au cœur de la saison font partie de ses ambitions. Alors la salle pour le foncier et le practice pour rendre son swing plus athlétique ont été ses deux principales stations de sport d’hiver. « Je me vois au quotidien, donc ce n’est pas forcément facile de voir le changement. Mais quand je regarde mes vidéos de swing, je vois déjà que ma posture est différente. » La saison 2023 dira si la stature suit le même chemin.
