L’actuel n° 1 amateur français participe cette semaine, avec l’équipe du Continent européen, au St Andrews Trophy, au Pays de Galles. Une nouvelle étape dans un été chargé, à l’issue duquel il espère, pourquoi pas, une accession directe au DP World Tour.
La chose est connue, et, régulièrement, rappelée par les événements : au golf, tout peut aller très vite. Quel que soit le sens, quel que soit l’aspect concerné dans la vie du golfeur. Ainsi Bastien Amat, actuel n° 1 amateur français, portait au printemps ses ambitions vers la voie américaine. L’été venu, et sans avoir aucunement renoncé à ses rêves d’outre-Atlantique (ni à la possibilité technique de leur donner réalité), il doit se tourner un peu plus vers l’Europe. À quoi cela a-t-il tenu ? Pas grand-chose, en réalité.
Au cours de sa quatrième année d’études à l’Université du Nouveau-Mexique, le natif du Pas-de-Calais comptait, entre autres, sur le PGA Tour University, système mis en place par le circuit américain pour intégrer, en son sein ou sur ses divisions inférieures, les meilleurs joueurs de première division de NCAA. En début d’année 2024, Bastien Amat est monté jusqu’au 27e rang de ce classement, le top 25 prenant les places disponibles. « Mais j’ai eu quelques résultats un peu moyens qui m’ont mis vers la 35e place », narre-t-il.
Il y eut également, du 4 au 7 juin, les qualifications du PGA Tour Americas, circuit américain de troisième division, né de la fusion du PGA Tour Canada et du PGA Tour Latinoamérica. À l’issue des quatre tours, sur le tracé californien de Soboba Springs, son score total de -11 lui fait louper le play-off pour la dernière place qualificative pour un seul coup. « C’était une bonne semaine, ça a échoué à pas grand-chose. C’est énervant, mais ça donne de l’espoir, on se dit qu’on n’est pas loin de réussir », souligne-t-il, comme d’habitude sans jamais s’apitoyer sur son sort. Et en effet, dès la phrase suivante, il lance, souriant : « Il y a de belles choses à venir ».
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Bastien Amat : C’est l’AmériqueÀ commencer, pour ce qui devrait constituer les dernières échéances de sa carrière amateur, par un été très chargé. Depuis son retour en Europe, courant juin, le joueur licencié à Chantilly a disputé le Championnat d’Europe individuel au Danemark, puis l’Arnold Palmer Cup en Irlande, avant de participer, deux jours plus tard à Turin, au Championnat d’Europe par équipes messieurs. Cette semaine, il est de retour dans les îles britanniques, gros pull et bonnet inclus, à l’occasion du St Andrews Trophy. Cette épreuve, disputée au Royal Porthcawl, au Pays de Galles, propose un format analogue à la Ryder Cup, et oppose les neuf meilleurs amateurs du Continent européen à leurs homologues de Grande-Bretagne et d’Irlande.
Puis il sera temps de retourner aux États-Unis, afin de disputer l’U.S. Amateur, du 12 au 18 août à Hazeltine, dans le Minnesota. Un tournoi qu’il avait déjà disputé l’an dernier, et où il a obtenu sa place automatiquement, en figurant dans les 50 premiers joueurs amateurs mondiaux. « On est très proche d’un tournoi professionnel dans l’organisation et la préparation, livre-t-il. Quand j’ai joué l’an dernier, les greens étaient les plus fermes que j’ai vu de ma vie. C’est très proche d’être plus dur que l’U.S. Open, ça teste vraiment le jeu. » Bastien Amat sait de quoi il parle en ce qui concerne l’U.S. Open, puisqu’il était parvenu à s’y qualifier, l’an passé, pour sa première apparition en Majeur.
À cette occasion, il avait notamment partagé une partie de reconnaissance avec Matthieu Pavon. Un profil avec lequel Bastien Amat présente quelques similitudes : sans grandes références dans ses années chez les U18, et recruté tel quel par sa fac du Nouveau-Mexique, le jeune Français est devenu en quatre ans le meilleur amateur de l’Hexagone, et un membre incontestable de l’équipe de France messieurs. « Matthieu Pavon, c’est un chemin que j’essaie de suivre, confirme-t-il. Il montre que ce qui est important au golf, c’est de faire bien les choses simples, de les travailler le plus possible. Après, les choses compliquées, il faut faire en sorte qu’elles deviennent faciles. »
Ce séjour aux États-Unis sera également l’occasion, pour Bastien Amat, de tenter sa chance à la PGA Tour Q-school, autre voie d’accès vers les circuits américains. « Ça reste le chemin le plus facile vers le PGA Tour, même si ça sera compliqué dans tous les cas, que ce soit aux États-Unis ou en Europe », constate-t-il. Car justement, l’Europe, à ce stade, pourrait également constituer son tremplin le plus efficace vers la carrière professionnelle.
En effet, en juin dernier, le R&A, le DP World Tour et le PGA Tour ont annoncé la création du Global Amateur Pathway (GAP). Le but est analogue à celui du PGA Tour University : permettre aux meilleurs amateurs de jouer directement sur les circuits professionnels de première division. Sauf que justement, le GAP se concentre uniquement sur les joueurs évoluant en-dehors de la NCAA… ce qui est le cas de Bastien Amat, puisque son cursus universitaire est désormais terminé.
Les critères à remplir pour avoir son nom dans le classement du GAP sont simples : avoir 20 ans ou plus, et figurer dans les 200 premiers au WAGR, le classement mondial amateur. Pour Bastien Amat, pas de problème : son âge (22 ans) est le même que son actuel rang mondial (22e), qui n’est autre que son meilleur jusqu’à présent. La récompense, elle, est autrement plus dure à obtenir, mais alléchante : le 13 octobre prochain, à la clôture du GAP, un droit de jeu sur le DP World Tour dès 2025 pour le premier joueur éligible à figurer dans le top 20 mondial amateur. Des places seront également données sur d’autres circuits partenaires, comme par exemple le Challenge Tour.
Pour Bastien Amat, le top 20 mondial semble donc atteignable. D’autant que l’Arnold Palmer Cup de début juillet, puis le St Andrews Trophy de cette semaine, vont l’aider. Ces matches donnent à tous leurs participants des points mondiaux automatiques, et sans appliquer de diviseur supplémentaire. « Ce sont un peu des points gratuits », illustre-t-il. Mais aussi tellement mérités.