Championne de France en individuel et par équipes, Chloé Salort a décroché, avec le RCF La Boulie, la victoire lors de la Coupe d’Europe des clubs, la semaine passée. Un triplé dont elle espère faire un tremplin vers sa carrière pro, qui débutera en fin d’année par les cartes du Ladies European Tour.
« C’était mon dernier tournoi avec l’équipe, donc ça fait plaisir de le ramener. » Comme d’autres ayant rejoint les rangs professionnels, Chloé Salort ressentira peut-être, dans le futur, la nostalgie des compétitions par équipes. Elle pourra malgré tout se remémorer que, pour sa dernière sous le maillot ciel-et-blanc, elle est repartie avec une ultime médaille.
Aux côtés de ses camarades Vairana Heck et Mila Jurine, Chloé Salort a amené au RCF La Boulie le cinquième succès de son histoire en Coupe d’Europe des clubs dames. Une victoire surtout acquise lors du second tour d’un tournoi fortement perturbé dans sa première phase par de fortes pluies sur le tracé slovène du Cubo Golf : un 67 (-4) pour Chloé Salort et un 66 (-5) pour Vairana Heck, toutes les deux sans le moindre bogey, pour une première place à -11 total, 13 coups devant les dauphines du Hamburger Golf Club. « Le premier tour était correct, mais dur avec les conditions, détaille Chloé Salort. Mais le deuxième jour, on a joué le niveau qu’on s’était fixé. »
Le Racing s’adjuge donc le titre européen après le titre national français, décroché au mois de mai lors du Trophée Golfers’ Club (et qui lui avait d’ailleurs validé son billet pour la Slovénie). Pour Chloé Salort, peu ou pas de doute : la seconde médaille d’or est une conséquence de la première. « Le fait de gagner la Golfers’ nous a mises en confiance, constate-t-elle. C’était presque dommage de n’être que trois joueuses à la Coupe d’Europe, alors qu’on a gagné la Golfers’ à sept, mais c’est la formule qui veut ça. »
« Globalement une bonne saison »
La moisson de bons résultats s’est également faite dans les épreuves individuelles cette saison pour Chloé Salort, qui a notamment remporté son premier titre de championne de France amateur, au mois de juin à Granville. Celle qui est sortie diplômée de Kent State au printemps avait, auparavant, décroché trois podiums en individuel, en début de saison, lors d’épreuves universitaires. « La deuxième partie de la saison était meilleure pour moi, mais globalement c’est vrai que c’était une bonne saison, livre la championne de France. J’aurais aimé faire un petit peu mieux aux États-Unis, mais dans l’ensemble c’était bien. »
La principale échéance de son année 2022 est, malgré tout, encore à venir. Le 10 décembre prochain, au moment de fêter ses 24 ans, elle s’élancera pour le premier tour de l’épreuve européenne des Pre-Qualifiers du Ladies European Tour (LET). Un tournoi sur quatre tours, disputé au Real Golf La Manga Club, en Espagne, et dont les meilleures joueuses (le nombre n’est pas encore déterminé) se qualifieront pour l’étape finale de ces cartes européennes, dans la foulée, du 17 au 21 décembre, sur cinq tours et sur les mêmes parcours.
Déjà dans sa nouvelle vie
Autrement dit, même si Chloé Salort va demeurer amateur encore quelques semaines (en allant notamment disputer le French American Challenge avec la Ligue Paris Île-de-France à New York, du 24 au 26 octobre), la pendule commence tout doucement à sonner l’heure du passage professionnel. Pour ce qui est de l’adaptation à ce qui sera, de toute manière, une nouvelle vie, sa préparation a déjà commencé. Elle vient ainsi de s’installer au Pays Basque, auprès de son entraîneur Pierre-Jean Cassagne et de son préparateur physique Robert Froissart, avec lesquels elle travaille tous les jours. « C’est déjà une grosse étape pour moi, souligne Chloé Salort. Aux États-Unis, on est assistées en permanence, on fait ce que le coach nous dit de faire. Là, je suis très responsabilisée. »
Forcément, la période est encore au calage de tous les aspects de cette nouvelle vie qui commence. En plus de l’entraînement et du travail du soir dans la restauration pour subsister, Chloé Salort entreprend des démarches pour trouver de futurs partenaires. « Le fait de "se vendre", ce n’est pas simple quand on n’a pas l’habitude de le faire, constate-t-elle. Ce n’est pas naturel chez moi, mais comme il faut le faire, je le fais. Il y a beaucoup de choses à gérer, mais j’ai la chance d’avoir mes parents pour m’aiguiller, même si je prends beaucoup de choses en charge. » Pour tout le reste, les réponses viendront du terrain.