Vainqueur en 1981, 82, 91, 95 et 2002, le n° 1 européen amateur a établi un nouveau record dans ces Internationaux de France détenu depuis 1984 par Alexis Godillot, victorieux à trois reprises (1966, 77 et 84).
À l’origine, en 1945, année de la première édition, la coupe Murat, du nom du prince Louis Murat, petit-fils du président du Golf de Chantilly entre 1909 et 1932, récompensait le vainqueur du Grand Prix de Chantilly disputé une année sur deux en alternance avec les Internationaux de France. Ce tournoi se jouait en stroke play, une formule novatrice à une époque où la plupart des grandes compétitions nationales et internationales se disputaient en match play : « Il y avait trente-six trous le samedi et autant le dimanche, se souvient Laurent Bailly, le président de Chantilly, vainqueur en 1980. À l’issue des deux premiers tours, le cut était déterminé en effectuant la moyenne des trois meilleurs scores à laquelle étaient ajoutés douze coups. Un peu comme au Masters où ce n’était que dix coups. Il y avait également deux classements : un net et un brut. »
En 1981, seul le brut fut pris en compte et il couronna François Illouz pour la première fois : « Cette année-là, j’étais intouchable, assure-t-il. J’ai terminé premier des Internationaux de France au Touquet devant David Frost et Gordon Brand. J’ai gagné la qualification du championnat d’Europe par équipes. Le parcours de Vineuil me convenait bien. Il était long, mais ça ne me gênait pas car je tapais plutôt fort. J’étais précis sur mon jeu de fers et très régulier. Je me souviens qu’avec Hervé Frayssineau, nous nous étions livré un gros mano a mano. En 1981, je partageais la chambre de Philippe Ploujoux au British Amateur, (premier Français vainqueur du tournoi). J’avais perdu en quarts de finale contre Malcom Lewis tout comme l’année suivante, face à Richard Boxall qui avait scoré - 8 et moi, - 5 ! » Mais, en 1982, François Illouz inscrivit pour la deuxième fois son nom au palmarès de la coupe Murat, un doublé qu’il fut le seul à réaliser dans l’histoire de l’épreuve avec Tim Planchin en 74-75 !
« 2002, ma victoire la plus étonnante »
Le Racingman ne renoua avec le succès à Chantilly que neuf ans plus tard, en 1991 : « J’avais prêté mon serment d’avocat trois ans plus tôt et je travaillais, précise-t-il. Je ne jouais pas au golf tous les jours. Mais, pour conserver un niveau de jeu très compétitif, je m’entraînais beaucoup au practice. Je tapais 2 à 300 balles. Je pense qu’en quinze années de participation à la coupe Murat, j’ai rarement été classé hors du top 10. J’ai fini quatre fois deuxième avec une défaite en play-off. » En 1995, François Illouz a battu le record de trois victoires établi en 1984 par Alexis Godillot en le portant à quatre : « J’avais très bien joué », se rappelle-t-il.Et, à 41 ans (en 2002), vingt-et-une années après sa première, il s’est offert un magnifique bonus en devançant Grégory Bourdy et Olivier Chabaud : « Je travaillais beaucoup et j’étais père de cinq enfants, déclare-t-il. Aussi, ce cinquième succès reste, pour moi, le plus étonnant, un feu d’artifice avant de mourir. J’étais moins entraîné que par le passé. J’étais moins performant au putting. D’ailleurs, j’avais adopté un grand putter Ping comme celui de Sam Torrance. Et, du coup, j’avais enfilé pas mal de putts. »
Ses résultats lui valurent une invitation au Trophée Lancôme où il figura dans le top 20 pendant trois tours (71, 68, 72) avant de flancher sur les difficiles derniers trous de Saint-Nom-la-Bretèche. En 2010, le Grand Prix, doté de la coupe Murat, et les Internationaux de France messieurs fusionnèrent pour ne plus faire qu’un seul et même tournoi attirant, chaque année sur le parcours de Vineuil, les meilleurs amateurs européens. Deux années plus tard fut créé le Challenge Jean-Louis Dupont, président de Chantilly entre 1980 et 2001, attribué au joueur classé en tête à l’issue des deux premiers tours des Internationaux de France. Place à la 76e édition (la compétition n’a pas eu lieu en 1948 et en 2020) qui est programmée du 27 au 29 mai.