Sous la houlette de Gwladys Nocera, cinq joueuses du groupe France Dames ont participé début janvier à un stage de reprise en Espagne. Là même où les Bleues disputeront cet été le championnat d'Europe par équipes.
À peine sorties des fêtes de fin d'année en famille, salutaire coupure après une première partie de saison passée à ferrailler dans les tournois universitaires américains, Adela Cernousek, Valentine Delon, Justine Fournand, Vairana Heck et Loïs Lau ont prolongé leur séjour de ce côté-ci de l'Atlantique par une escapade de six jours en Espagne. Pas pour des vacances entre copines, toutefois, mais bien pour un rendez-vous de travail sous la bannière de l'équipe de France Dames. Concocté par Gwladys Nocera, ce rassemblement dans les environs de Madrid a en effet été intense : « C'est le meilleur moment de l'année pour travailler dur. Elles étaient très motivées et prêtes à souffrir un peu ! » sourit l'entraîneur des Bleues. Au programme, six journées dédiées à la remise en forme physique, à l'entraînement dans tous les secteurs du jeu et à la performance sur le parcours.
Outre la présence bienveillante d'un encadrement inchangé et toujours aussi motivé (le préparateur physique Thomas Brégeon, le kinésithérapeute Philippe Vignon et la capitaine Véronique Smondack), ce stage de reprise a bénéficié du passage de Lee Sullivan, un spécialiste du putting qui fait partie du staff de Phil Kenyon en Angleterre. « C'était très intéressant. Il a passé deux jours complets avec nous, et les filles en ont retiré pas mal de choses : du travail à faire sur la technique, mais aussi sur la lecture des pentes. Sa présence a été très appréciée, et de mon côté j'ai apprécié l'investissement et la curiosité des filles », souligne Gwladys Nocera.
Reconnaissance du parcours des championnats d'Europe
Parmi les cases à cocher au cours de la semaine figurait également celle de la découverte du parcours de la Real Sociedad Hípica Española Club de Campo, où se joueront du 9 au 13 juillet prochains les championnats d'Europe par équipes. « On a eu l'opportunité de le jouer deux fois, ce qui était chouette. Et même si la deuxième fois c'était dur parce qu'il faisait très froid et qu'il y avait beaucoup de vent, ça nous a permis de nous rendre compte que c'est un tracé éprouvant, sur lequel l'aspect physique sera à prendre en compte », indique la coach des Bleues. « Il y aura aussi pas mal de réglages à prévoir au niveau du chipping », complète-t-elle.
En cette année sans championnat du monde, les « Europe » madrilènes seront le principal rendez-vous collectif pour les joueuses de l'équipe de France. « Elles ont toutes des objectifs assez élevés dans leur fac, où elles reprendront la saison au mois de février, avec comme but principal de se qualifier pour les NCAA Nationals, la finale du championnat universitaire au mois de mai. Après, ce sera retour en Europe avec la Gaveau, le British Ladies, les championnats d'Europe par équipes puis individuels », détaille Gwladys Nocera, qui voyagera à plusieurs reprises aux États-Unis lors du premier semestre pour évaluer les progrès de ses ouailles. Avant d'affiner sa sélection à l'approche de l'échéance « Début juin, j'organiserai un stage de trois jours au Golf National avec un groupe élargi pour le championnat. » Si une dizaine de filles sont pour l'instant dans son viseur, elles ne seront cependant que six à revêtir le polo bleu dans six mois en Espagne.
Une motivation toujours intacte
La première moitié de l'année 2024 s'annonce donc chargée pour Gwladys Nocera, qui avec son staff entame sa quatrième saison à la tête des Bleues. En attendant un automne potentiellement placé sous le signe de la Solheim Cup – la Junior, pour tenter de conserver le trophée brillamment remporté en septembre en Espagne, voire la grande, pour laquelle une casquette de vice-capitaine la comblerait – la championne aux 14 titres sur le Ladies European Tour conserve intacte sa motivation d'amener les meilleures Françaises vers le plus haut niveau : « Mon objectif est de leur faire comprendre qu'il faut toujours chercher à s'améliorer pour atteindre son plein potentiel. Et pour cela, il faut travailler et faire des sacrifices, comme Céline Boutier l'a très bien expliqué dans le documentaire. Comme disent les Américains : "no shortcut to success". Mon but est donc que les filles aillent au bout d'elles-mêmes, et peu importe si ça les amène n° 1, n° 10 ou n° 50 : je veux qu'elles aient zéro regret, qu'elles aillent à fond et qu'elles repoussent leurs limites. Qu'elles soient leur propre championne ! »