Quelques jours avant le début du match octogonal, les regards se tournent sur l’une des sept Françaises appelées sous la bannière nationale : Manon Petitcolas. Une joueuse dont la percée fulgurante s’explique, finalement, très simplement.
![](https://medias003.ffgolf.org/var/ffgolf/storage/images/_aliases/thumb_article_1128x635_webp/0/0/9/4/524900-1-fre-FR/9e4f7ca698a5-Capture-d-ecran-2024-08-14-083730.png.webp)
Cette semaine, la sélectionneuse de l’équipe de France Girls, Marine Monnet, et le sélectionneur et référent U16 de la filière Girls, Nicolas Subrin, ont convoqué sept joueuses en Espagne pour disputer le match octogonal Dames au Costa Ballena Ocean Golf Club (12 -15 février). Au programme pour elles, quatre matchs par équipes disputés en match play face à des nations parmi lesquelles l’Espagne, l’Allemagne ou encore la Suède. Un premier test en 2025 qui entre, comme à l’habitude, dans la préparation du championnat d’Europe par équipes prévu cet été, et au bon développement des jeunes athlètes à titre individuel. Dans ce groupe, elles sont plusieurs à retrouver le groupe France, quelques mois après leur baptême en fin de saison passée. Manon Petitcolas en est un exemple. Appelée pour la première fois en novembre pour le duel France/Espagne, celle qui a fêté ses 17 ans en janvier est de retour cette semaine sous la bannière tricolore pour valider son statut de figure montante.
Reculer pour mieux sauter
Car un an plus tôt à la même période, la Mosellane était à l’orée d’une saison bourrée de succès. Trois victoires en Grand Prix, un podium, un top 10 en qualification du championnat de France Dames et, surtout, une victoire à la qualification d’une épreuve internationale de renom : le R&A Girls Amateur Championship. « C’était ma première participation à l’événement et ma première victoire à l’étranger, c’était inattendu », relate-t-elle dans un souvenir. Dès lors, son nom et son visage sortent de l’ombre jusqu’à faire l’objet de ladite première sélection à l’automne qui suit.
Ce palier passé a été le résultat d’un tournant dans sa jeune carrière amateur. Alors qu’elle avait postulé quelques mois plus tôt pour intégrer l’un des Centres de performance de la Fédération française de golf, la n° 3 de l’ordre du mérite jeunes 2024 a vu sa candidature refusée. « Je pensais vraiment que ça passerait donc j’étais très mal », ajoute-t-elle. Encore dans les rangs d’une Golf Academy 57 (Metz) qui a été le théâtre de ses débuts dans le golf huit ans plus tôt, elle s’est alors questionnée sur son avenir. « Je savais que mon emploi du temps scolaire ne me permettait pas de m’entraîner beaucoup et donc d’évoluer comme je le souhaitais, précise-t-elle. Et mon coach de ligue, Nicolas Subrin, m’a alors parlé de la Whales Biarritz Academy. »
Située au Pays basque sur les infrastructures du golf d’Ilbarritz, l’académie créée par Pierre-Jean Cassagne, également coach de l’équipe de France Boys, est devenue le nouveau domicile de la gauchère. « J’étais un peu réticente parce que c’est à l’opposé de chez moi, mais j’y suis quand même allée. Je voulais tester mes limites, voir si ce sport me plaisait vraiment et si j’étais prête à y consacrer beaucoup de temps. » Et le déclic s’est fait : motivée par les mots de son nouveau coach référent et par l’encadrement des autres techniciens que sont Romain Douard et Teremoana Beaucousin, elle s’est armée de confiance pour finalement réaliser un premier objectif personnel : porter le polo France.
Le mérite d'une place en équipe de France
Pour sa deuxième cape cette semaine, Manon Petitcolas ne s’est pas fixé de preuve particulière à faire, et donc pas de pression : « Je me sens toute nouvelle, mais je sais que je suis à ma place car si je suis là, c’est que je l’ai mérité. » À l’aise driver en mains, cette grande blonde dont les équipières - et même la sélectionneuse - rendent quelques centimètres a énormément travaillé sur son putting pour équilibrer ses qualités. Un compartiment qui avait pourtant été son arme principale, à sa surprise, lors du British Amateur. Encore ce dimanche, à la veille du départ, elle a eu la possibilité de passer sous le regard d’Antoine Schwartz, spécialiste de ce compartiment du jeu, lors du rassemblement du groupe au Golf National. « C’était assez nouveau pour moi d’avoir un expert qui n'intervient que pour nous le temps d’une après-midi, c’est génial. »
De chacune de ses expériences, elle espère tirer le meilleur pour combler l’un de ses grands désirs de l’année : participer au championnat d’Europe par équipes Girls (8-12 juillet en Angleterre). « Dans tous les cas, je suis déjà très fière de porter les couleurs de la France. Ça me conforte dans l’idée que je fais les choses bien et que ce sera aussi le cas pour la saison qui arrive. Si le travail est fait, il n’y a pas de raison que ça se passe mal. »