Le joueur de Mionnay rentre d’une tournée sud-africaine où il a engrangé deux succès en trois tournois. À 19 ans, il continue de récolter les fruits du travail entrepris avec l’aide de son staff, surtout sur l’aspect mental.

Noa Auch-Roy, ici avec son coach Renaud Gris, a commencé sa saison 2025 de la meilleure des manières, en gagnant deux fois en Afrique du Sud. © Lucas Hélin / ffgolf

Il y a un an presque jour pour jour, sur ce même site et à l’occasion de la même tournée de début d’année en Afrique du Sud, Noa Auch-Roy l’affirmait : « Je ne suis plus le mec qui vient faire top 30 ». À l’issue des trois tournois qu’il a joués durant ce mois de février, et qui se sont soldés par des victoires dans deux tiers des cas, il est devenu impossible de le contredire.

Surtout, en février 2024, le joueur de Mionnay soulignait l’importance d’avoir constitué un staff autour de lui, et d’avoir changé d’approche, notamment mentale, à propos du jeu de golf. En triomphant lors du Cape Province Open 2025, puis surtout, la semaine suivante, au South African Stroke Play Championship, il a apporté de nouvelles preuves que la méthode porte ses fruits. Quand bien même l’ouvrage doit constamment être remis sur le métier.

Car la fin de l’histoire a tendance à occulter le fait que l’escapade sud-africaine de Noa Auch-Roy n’avait pas si bien démarré que cela. « J’avoue que j’ai pas mal douté après le premier tournoi que j’ai joué », admet-il, faisant référence au Golf RSA International Amateur Championship, début février, où il s’est classé 34e. « J’y allais très confiant, poursuit-il, je jouais vraiment bien, mais pendant le tournoi, je ne tapais vraiment pas bien la balle. Et donc j’ai beaucoup douté. »

La solution ? Se tourner vers son staff. Même à distance. Même tous les jours s’il le faut. En particulier son coach depuis huit ans, Renaud Gris, et sa psychologue de la performance, Émilie Chamagne. Sans oublier ses parents. « Franchement, sans eux, je n’en serais pas là, constate-t-il. Tout mon entourage m’a vraiment remonté le moral. J’étais au plus bas, et ils m’ont remonté tout en haut. » Ce qui n’est pas une façon de parler, lorsque l’on sait que deux victoires ont suivi.

Une fin 2024 compliquée

Dès le premier tour du Cape Province Open, en effet, celui qui avait fêté ses 19 ans le 7 février a senti le changement dans sa tête. Confiance, calme, acceptation y compris des mauvais coups… tout est allé dans le bon sens. « La patience et la confiance en moi m’ont porté, confie-t-il. Il faut toujours être patient. »

Une leçon qu’il connaissait sans doute déjà, mais que la deuxième partie de l’année 2024 lui a rabâchée. Après avoir participé au triomphe de l’équipe de France Boys au Championnat d’Europe par équipes de la catégorie, Noa Auch-Roy a eu, en effet, très peu d’occasions de retourner sur le terrain en compétition. Une seule fois, à vrai dire, lors des Internationaux des Pays-Bas, du 15 au 18 août. Sinon, il lui a fallu attendre décembre et le South Beach International Amateur, en Floride, pour jouer de nouveau avec une carte dans la poche. Résultat : un premier tour en 73 a débouché sur un cut loupé le lendemain. « Ça venait clairement du manque de tournois joués, diagnostique-t-il. Quatre mois de break, c’est long. » Surtout, celui qui a été deux fois champion de France chez les jeunes (U12 en 2017 et cadets en 2023) le sait : « Mentalement, c’est la petite faille que je peux avoir. » Le contrepoint étant que, lorsque cet aspect là fonctionne, le reste est au diapason.

26 Bleu(e)s en Espagne

Les scores messieurs Les scores dames

Les Internationaux d'Espagne, l'une des plus importantes épreuves amateurs du Vieux continent, démarrent ce mardi, pour les messieurs comme pour les dames. À Guadalhorce, près de Malaga, 11 Français sont engagés, parmi lesquels Noa Auch-Roy.

Les dames, quant à elles, évoluent au Real Club de Golf El Prat, près de Barcelone, avec pas moins de 15 Françaises au départ. Dans les deux cas, la formule est similaire : deux tours de qualification en stroke play, avec pour mission de prendre l'une des 64 premières places pour intégrer le tableau final en match play.

Ainsi, la digestion de sa victoire au Cape Province Open s’est effectuée façon "réchauffé, c’est vite cuit". Bien placé à trois coups du leader avant la dernière journée du South African Stroke Play Championship et ses 36 trous, le joueur français s’est envolé, avec des scores de 66 (-6) et 65 (-7). De quoi succéder au palmarès à Ugo Coussaud, Edgar Catherine et Martin Couvra, les autres Tricolores à avoir déjà remporté cette épreuve. Le souvenir de Couvra, vainqueur il y a deux ans, était d’ailleurs particulièrement vivace dans l’esprit des suiveurs sud-africains, qui ne manquaient pas d’interroger Auch-Roy sur le point de mire offert par celui qui, depuis le début de l’année, évolue sur le DP World Tour. « J’aimerais évidemment suivre la même voie, livre-t-il. C’est l’exemple qu’on suit avec Renaud : jouer des tournois pros, pourquoi pas en gagner un, et monter. Je vais tout faire pour y être, mais il ne faut pas brûler les étapes. »

En effet, s’il songe évidemment à une carrière professionnelle à terme, et si son mode de vie et d’entraînement est désormais totalement tournés vers le golf, comme le serait celui d’un pro, le franchissement de la barrière n’est pas pour cette année, a priori. « Il y a peu de chances que je passe les Cartes européennes cette année, sauf si je gagne un gros truc », campe-t-il. Son calendrier, qu’il espère nettement plus complet qu’en 2024, sera davantage tourné vers les gros tournois européens amateurs de l’été. Ce qui ne l’empêchera pas de s’aligner sur de potentiels tournois professionnels, à l’instar de ce qu’il avait pu faire l’an dernier, au Vaudreuil Golf Challenge. « J’aimerais beaucoup avoir une invitation pour le FedEx Open de France, ce serait mon premier », espère-t-il.

Dans l’immédiat, lui qui est rentré d’Afrique du Sud le 15 février s’est de nouveau envolé, cette fois vers la Péninsule ibérique, le 22. À partir ce mardi, il dispute les Internationaux d’Espagne. Toujours vêtu du rouge de Mionnay, mais couleur mental haut.