Lois Lau fait partie des dix Françaises engagées cette semaine au Women’s Amateur Championship. La joueuse de TCU y arrive pleine d’assurance pour un tournoi déterminant pour la suite de sa saison.

Lois Lau dispute son deuxième Women's Amateur Championship après un cut manqué l'an dernier. © Tomas Stevens / ffgolf

La semaine passée, elle aurait pu être à Montauban à jouer un tournoi du LET Access Series aux côtés de sa pote et partenaire d’équipe de France, Marine Griffaut. Mais à la place, de son propre chef, Lois Lau a bataillé dans les transports parisiens. Entre deux arrêts de bus de la ligne 114, plusieurs coupures de réseaux dans le RER et des montées d’escaliers qui lui donnaient bien du mal avec sa valise, la joueuse de Fontainebleau retournait justement vers son golf de toujours lorsqu’elle n’est pas de l’autre côté de l’Atlantique à représenter les couleurs de la Texas Christian University. Là-bas, elle a retrouvé son coach pour « récupérer un peu, travailler la technique et surtout les balles basses. » Car ce type de trajectoire sera effectivement son quotidien dès cette semaine à l’occasion du Women’s Amateur Championship. Dans son périple sous-terrain de Paris, elle explique avoir hésité à jouer le LETAS avant de décider avec son entraîneur qu’une nouvelle semaine de compétition pourrait constituer celle de trop. Et puis, « un British, ça se prépare. »

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ELLES SONT DIX FRANÇAISES À AVOIR REMPORTÉ LE WOMEN’S AMATEUR CHAMPIONSHIP DEPUIS SA CRÉATION EN 1893.

Au moment d’arriver ce lundi en terre promise du côté de Sandwich, dans le Sud-Est de l’Angleterre, Lois Lau n’était pas en totale découverte du Prince’s Golf Club, hôte d’un unique British Open masculin - en 1932 - et de plusieurs équivalents amateurs, dont celui de cette semaine. Car sept jours plus tôt, c’est entre ces mêmes murs de briques et ces mêmes toits de chaume que la joueuse de 21 ans s’est rendue : « Je m’étais engagée au St Rule Trophy à St Andrews et en y allant avec mon père, on a fait un arrêt ici pour me permettre de faire une reconnaissance. » Sur place, elle a observé un « pur links » en bord de mer, où la hauteur des roughs et la profondeur des bunkers offrent des abris idéaux face à un vent qui ne s’essouffle que rarement. « Il faut y avoir une très bonne stratégie de jeu, garder la balle basse et éviter de trop s’égarer », confie-t-elle.

Confiance et conférence

Ce plan en apparence logique n’est pourtant pas le plus simple. « Taper des stingers demande un gros travaille sur la balle, je trouve que c’est révélateur du niveau de jeu d’une personne puisque c’est un golf totalement différent qui requiert constamment de prendre plus données en considération comme la roule de la balle ou l’influence du vent », lâche-t-elle. Preuve en est : sa réussite au St Rule Trophy. Sur le tracé de l’Old Course comme celui du nouveau, la joueuse s’est sentie en totale confiance avec son swing, la menant à produire un « très bon golf » et à décrocher une place de première dauphine ô combien précieuse avant une échéance comme le British Women’s Amateur. « Depuis toute petite, je joue des tournois de ce genre-là, comme le Scottish Open U14 à l’époque, donc je suis habituée aux links. Mais ce résultat m’a confirmée que j’étais prête », s’est-elle réjouie. Une réussite que la 236e joueuse mondiale amateur a construite sur un grande partie de sa saison universitaire américaine. Avec deux top 5, trois top 20, une excellente 6e place lors des Regionals et l’expérience d’un premier British disputé l’an dernier, l’appréhension se fait donc moins grande qu’à la même époque en 2022. « L’année dernière, je n’avais pas passé le cut. Donc pour cette année, je me suis dit que je ne devais pas penser au résultat, juste m’appliquer à jouer mon jeu et à organiser mon plan », livre-t-elle en guise de justification. 

Si j’arrivais à jouer les Mondiaux, je serais la plus heureuse.

L’Angleterre, l’Europe et « les Mondes »

Outre le prestige d’une semaine ou les meilleures joueuses internationales se réunissent, Lois Lau a fait de cette semaine l’une des plus décisives sur le plan individuel en marge des championnats d’Europe par équipes (11-15 juillet en Finlande) et de leurs équivalents mondiaux (25-28 octobre à Abou Dhabi). Car en Angleterre, la responsable de la filière féminine des équipes de France, Gwladys Nocera, sera présente. « Ça rajoute un peu de pression mais c’est une bonne tension. Je pense que j’ai une chance d’être sélectionnée mais comme il y a de très bonnes joueuses dans le groupe, j’évite de prendre la chose pour acquise. Et par la suite, si j’arrivais à jouer les Mondiaux, je serais la plus heureuse. Gwladys le sait, je lui ai dit, ça fait partie de mon projet avant de passer pro. » Pour l’occasion, Lois Lau retrouvera bon nombre de ses compatriotes exilées au divers recoins des États-Unis parmi les 10 Tricolores présentes que sont Adela Cernousek, Clémence Martin, Justine Fournand, Gala Dumez, Mathilde Delavallade, Marine Griffaut ou encore Emily Mollard, Carla De Troia et Carla Bourdeaux. L’une d’elles aura peut-être l’occasion de succéder à Céline Boutier, dernière Bleue à avoir remporté le tournoi, en 2015.