Trophée Golfers' Club : Cannes-Mougins, première projection

Une Golfers' qui débute, c'est une ambiance qui change. Un silence de point du jour, qui tranche soudainement avec les deux journées de reconnaissances, et qui vient enrober le club-house et ses pourtours. Seuls les impacts de balles venus du practice et les bruits rocailleux de sacs et de chariots que l'on arrache à leur immobilité viennent accompagner le fond sonore de la faune. Seules quelques voix s'élèvent, prodiguant derniers encouragements et paroles rassurantes aux joueuses qui sautent, les premières, à l'assaut du parcours. Épisode immuable de lancement de Championnat de France par équipes, rituel implacable qui a déroulé une nouvelle fois sa liturgie, ce jeudi matin au Golf de Chantilly.

La première vague de joueuses représentant les 16 équipes du Trophée Golfers' Club 2024, si elle a été la plus impressionnée par l'enjeu, ne l'a pas traduit sur la carte de score, avec deux des quatre cartes sous le par de la journée à compter dans ses rangs. Mais comme elle, les cinq autres vagues ont dû faire face à un Old Course de Vineuil qui n'a pas pardonné grand-chose, surtout sur un retour qui a fait se serrer plus d'une mâchoire, et fait apparaître quelques démarches traînantes. Les premières.

Première, l'équipe de Cannes-Mougins l'est, au classement, à l'issue de la première des deux journées de qualification en stroke play. Les joueuses de la Côte d'Azur ont terminé ce premier acte avec le total de +10, ce qui leur donne six coups d'avance sur leurs dauphines. Céleste Bobo-Lloret, deuxième de son escouade à s'être élancée, a posté une première référence, en signant une carte de 71 (par). Une petite heure et demie plus tard, cette marque a été battue d'un coup par Marine Griffaut, fraîchement revenue des États-Unis, et malgré la fatigue induite par le voyage, seule à réaliser la performance de ne commettre aucun bogey sur les neuf trous du retour. 

En fin de journée, Victoria Levy a ajouté un 73 (+2) au compteur cannois, qui a enregistré en outre un 75 (+4) de la capitaine Charlotte Guilleux. Diane Bailleux et Tracy Rodriguez ont signé la même carte de 76 (+5), l'une d'entre elle étant, comme pour chaque équipe, "gommée" du total final.

Cannes-Mougins a donc monté une première marche, mais dans le sillage du club qui a fêté son centenaire l'an passé, le RCF La Boulie, tenant du titre, n'est pas loin. Les Racingwomen ont bouclé la journée avec le total de +16. S'il est un scénario auquel elles ne s'attendaient sans doute pas, et la principale intéressée non plus, c'est de devoir au premier chef cette performance à leur capitaine. Remplaçant au pied levé une Justine Bayle tombée malade, l'expérimentée Evangeline Prévot a pris les clubs pour s'élancer dans la première vague. Résultat : une carte dans le par (71), la meilleure de la journée pour les Ciel-et-blanches. 

« Elle a tenu le choc, elle a fait une partie incroyable, souriait à l'issue de sa propre partie Alexandra Vilatte-Farret. Elle est toujours hyper motivée pour jouer, et c'est génial d'avoir ce genre de possibilités. »

L'ancienne joueuse professionnelle n'a pas démérité, de son côté, avec une carte de 72 (+1), signée à une heure où le vent avait renforcé sa présence sur Chantilly. À noter, également, le solide 73 (+2) de Mila Jurine, contribuant à la deuxième place provisoire de La Boulie.

Un seul coup sépare le Racing de Saint-Germain, qui occupe le troisième rang à +17. Carla de Troia et Eugénie Varet ont poussé leur camaraderie jusqu'à la similitude de leurs scores, 72 (+1), l'expérimentée Perrine Gouin-Petit signant pour sa part un 73 (+2). Demi-finalistes l'an passé, les Saint-Germanoises montrent ainsi leur capacité à, de nouveau, faire partie des écuries de pointe de la Golfers'.

Un peu plus inattendue, sur le papier en tout cas, était la performance réalisée par les jeunes joueuses de Mionnay, qui pointent au 4^e rang, à +19. Préciser "sur le papier" est important, car le contenu, lui, a été en corrélation impeccable avec les chiffres. À commencer par la partie livrée par Amély Bochaton, dans la matinée, et conclue sur un 69 (-2). La lauréate du dernier Grand Prix de l'Isère a été l'animatrice principale de tout le début de journée, débouchant du trou n° 14 en ayant rentré cinq birdies pour aucune faute. Un bogey sur le délicat trou 15, puis un double sur le par 3 suivant l'ont ramenée à -2, marque toutefois suffisante pour signer, ex æquo, le meilleur score individuel de la journée.

Avec le 72 (+1) de Jeanne Pagnier, et le 73 (+2) d'Emma Falcher, les joueuses rhodaniennes sont donc, pour le moment, accrochées au wagon de tête, à deux coups de Saint-Germain. Derrière, un chapelet de six équipes ramassées en autant de coups fait figure de préface à ce qui devrait être, vendredi, une lutte de tous les instants (et principalement les derniers) pour intégrer le top 8 et les quarts de finale. Saint-Cloud et Toulouse affichent ainsi le même score de +23, les Clodoaldiennes ne tenant la corde que par le départage à la sixième carte. Les Toulousaines, de leur côté, ont enregistré le 70 (-1) de Lily Reitter, partenaire de jeu de Bochaton dans ce qui a été, comptablement, la plus belle partie de la journée.

Juste derrière, à +25, Valescure tient également, pour le moment, sa place dans le top 8, tout comme le Golf Club de Lyon, finaliste l'an passé, et qui occupe le 8^e rang, à +27. Or donc, les rétroviseurs lyonnais sont colorés, principalement par le club hôte, Chantilly, qui a enregistré le deuxième 69 (-2) de la journée : celui rendu par la championne d'Europe mid-amateur 2022 Ane Urchegui Garcia. Les Cantiliennes sont en 9^e position à +28, un coup devant les nouvelles venues dans l'élite de La Freslonnière, qui débuteront la deuxième journée avec l'objectif d'une qualification en quarts. 

Le top 8 est encore atteignable, mais d'un peu plus loin, pour le Paris Country Club, 11^e à +34, Fontainebleau, 12^e à +35, Biarritz, 13^e à +37, et Le Prieuré, 14^e à +39. L'entame a été plus compliquée pour Charmeil, 14^e à +51, et Valcros, qui ferme la marche à +57. Mais on n'ose presque plus préciser, de peur de sombrer dans les lapalissades et autres souverains poncifs, que cette hiérarchie peut être entièrement bouleversée, vendredi lors de la deuxième journée.