Le RCF La Boulie et le Golf Club de Lyon se disputeront le titre du Championnat de France par équipes dames, dimanche à Omaha Beach. Le Racing a renversé la situation face à Saint-Cloud, tandis que les Lyonnaises, face à Saint-Germain, ont qualifié leur club pour sa toute première finale de Golfers’.
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L’histoire particulière de cette Golfers’ 2023 doit encore accueillir son dernier chapitre, qui s’écrira dimanche, lors d’une dernière rencontre qui opposera le Racing Club de France La Boulie au Golf Club de Lyon. Mais les 18 trous du parcours du Manoir d’Omaha Beach ont déjà servi de théâtre à des demi-finales qui, si elles servent de calque au scénario de la finale, offriront une conclusion splendide.
Le Racing a terminé en trombe
La météo depuis la première journée de cette Golfers’ a beau être éclatante, Inès Archer et Alexandra Vilatte-Farret ont dû avoir la ferme impression de ramasser un orage, ce samedi matin. La faute à Clotilde de Lembeye et Morgane Bazin de Jessey qui, dans le premier foursome, ont immédiatement donné un gros avantage à Saint-Cloud, en rentrant cinq birdies à la suite du 2 au 6. La balle de la paire du Racing ayant trouvé l’eau sur le 8, l’avantage était de six trous à la fin de l’aller. La suite du match a été équilibrée, mais avec une telle avance, les joueuses en vert se sont imposées, 5&4.
Les tenantes du titre n’avaient pas de quoi s’affoler pour autant, sauf que dans le deuxième foursome, Mila Jurine et Vairana Heck ont, à leur tour, été mises en difficulté par Alix François-Poncet et Quiterie Guignard. Le birdie de ces dernières au 11, le troisième en quatre trous, les faisait passer 3 up. Sans réussite sur les greens, la paire du Racing s’est inclinée au 16, 4&2.
La mission de l’après-midi consistait donc pour la tête de série n° 1 à gagner quatre des cinq simples pour se hisser jusqu’en finale. Sur l’aller, les Racingwomen ont jeté les bases d’une telle remontée, en menant assez rapidement dans quatre matches. Seule Amandine Vincent, opposée à Inès Archer, parvenait à allumer du vert sur le leaderboard, au point d’empocher le point, sur le score de 4&3. Mais pour le reste, Vairana Heck face à Quiterie Guignard, Mila Jurine face à Clotilde de Lembeye, puis Alexandra Vilatte-Farret face à Alix François-Poncet ont toutes rapporté leur propre point à La Boulie avant la limite.
Restait tout de même à rentrer au grenier le point décisif, tâche qui a incombé à Lehane Louis-Dumond, joueuse la moins expérimentée de l’équipe. Cette dernière information vaut la peine d’être notée, car sur le terrain, l’impression était à l’exact opposé. Face à Morgane Bazin de Jessey, la joueuse de 16 ans a mis à profit les occasions de prendre l’avantage, et surtout fait preuve d’un calme impeccable en fin de partie.
Alors qu’elle avait concédé deux bogeys de rang au 14 et au 15, divisant par deux son avantage de quatre trous, elle se trouvait face à une délicate sortie de bunker au 16, qu’elle distillait avant de glisser le putt pour le par. Dormie sur le 17, il lui fallait tout de même négocier un putt tordu depuis l’extérieur du green, pour obliger son adversaire à tenter le tout pour le tout sur son occasion de birdie. Même l’obligation de rentrer 70 cm environ pour la gagne ne l’a pas fait trembler.
Lehane Louis-Dumond, après la victoire du RCF.
Lyon ne s’associe plus avec le cafard
Enfin, le Golf Club de Lyon tient sa finale. Et avec elle l’occasion de glaner son premier titre national par équipes chez les dames. Un stade de la Golfers’ que le club basé à Villette d’Anthon n’avait encore jamais atteint. Et auquel il ne compte pas s’arrêter, tant la formation rhodanienne affiche confiance et enthousiasme.
Face à Saint-Germain, la session de foursome a occupé l’intégralité de la matinée. Mais que ce soit dans le premier ou le deuxième double, les Lyonnaises ont réussi à faire la différence. Après avoir constitué un avantage de trois trous sur Béryl Giletti et Eugénie Varet sur l’aller, Sara Brentcheneff et Aubane Statiotis ont savamment géré ce capital dans la deuxième partie du match. Malgré une réaction des Saint-Germanoises pour emmener le match au 17, le point tombait dans l’escarcelle du GCL, 3&1.
Les débats ont été plus serrés dans le foursome de tête, où chacune des deux équipes a eu l’occasion d’occuper le fauteuil de leader. Pauline Collenot et Marion Ricordeau ont compté jusqu’à deux longueurs d’avance pour Saint-Germain après dix trous. Mais après le par 5 du 15, Ariane Klotz et Tsara Ralamboarison avaient, à leur tour, les commandes du match par la plus fine des marges. Sur le green du 16, Marion Ricordeau a montré des nerfs solides, en rentrant un putt pour ramener le match à égalité. Mais sur le trou suivant, où le putt pour birdie de Pauline Collenot était mal payé d’une virgule, et après un chirurgical coup de wedge de Ralamboarison, Ariane Klotz glissait le putt du retour à la marque de 1 up. Sur le green suivant, sa coéquipière ne tremblait pas au moment de conclure le match.
Saint-Germain s’élançait ainsi dans la session de simples de l’après-midi avec la même mission que le RCF : gagner quatre des cinq points. Dans le match n° 1, Perrine Gouin-Petit, qui signait notamment un eagle sur le par 4 du 8, a rempli le contrat en disposant d’Ariane Klotz, 4&3. En revanche, les Lyonnaises ont fait un pas de plus vers la victoire quelques minutes plus tard, par la victoire de Sara Brentcheneff sur Carla de Troia, 5&4.
La victoire en maîtrise de Chloé Lauer sur Aubane Statiotis 3&2, synonyme de deuxième point pour Saint-Germain, a fait de la confrontation entre Tsara Ralamboarison et Béryl Giletti le match pivot. Menée de deux trous au départ du 14, la joueuse de Saint-Germain a, de très peu à chaque fois, laissé échapper deux occasions de raboter son déficit sur les greens du 14 et du 15. La joueuse lyonnaise, pour sa part, n’a pas laissé filer sa première opportunité de mettre fin à la rencontre, sur le green du 16 : son putt de 8 m en descente trouvait le fond du godet, au même moment où les joueuses du GCL trouvaient leur bonheur.
Tsara Ralamboarison, après le succès des Lyonnaises