Le Golf Club de Lyon, vice-champion de France en titre, s'est imposé in extremis, ce samedi en barrages, contre Valcros pour rester dans l'élite. Biarritz, Fontainebleau et La Freslonnière ont également sauvé leur place dans l'élite, ce qui signifie que le Paris Country Club, Charmeil, Le Prieuré et Valcros redescendent en deuxième division.
Sauvées, les Lyonnaises, des eaux
Le titre national par équipes dames sera attribué lundi. Mais dès ce samedi, à Chantilly, le Trophée Golfers' Club a donné à voir toute sa dramaturgie, joyeuse comme effondrée, exaltée comme abattue, soulagée comme désespérée. Beaucoup disent que les rencontres de barrages sont le cœur et l'âme d'un Championnat de France par équipes, lorsque huit équipes doivent se battre pour seulement quatre places. À l'issue de cette cuvée 2024, leur donner tort est complexe. D'autant que cette année, les quatre confrontations ont trouvé leur dénouement sur les tout derniers trous.
La hiérarchie de la qualification, en tout cas, n'a absolument pas influé sur l'équilibre des forces sur le terrain, et la rencontre qui a opposé le Golf Club de Lyon, vice-champion de France en titre et 9e à l'issue de la phase de stroke play, à Valcros, qui avait terminé 16e et bon dernier la veille, l'a très bien prouvé. Les Lyonnaises se sont rapidement mises à une victoire du maintien, par la victoire 7&5 de Bénédicte Kerviel et Anaëlle Kirscht dans le foursome de tête, puis celle de Sara Brentcheneff, 6&5, dans le deuxième simple.
Mais le troisième point a mis tellement de temps à venir qu'il a été à deux doigts de ne jamais arriver, et tout le mérite en revient aux joueuses de Valcros, combattivité en bandoulière. Camille Min-Gaultier a, tout d'abord, débloqué le compteur en gagnant le troisième simple, 5&4. Puis les joueuses sudistes ont fait basculer le final dans la folie pure. Tout d'abord, Carla Bourdeaux a arraché le premier simple au 19e trou face à Aubane Statiotis, pour mettre les deux équipes à égalité. Ensuite, Léna Trémouille, engagée dans ce qui était devenu le match décisif face à Lisa-Marie Pagliano, et après avoir vu cette dernière passer de 3 down après 12 trous à 1 up après 17, a assuré un très joli birdie au 18 pour se rendre, elle aussi, sur le trou n° 1.
Là, la Lyonnaise, après avoir trouvé un bunker de fairway à droite sur la mise en jeu, a pris le taureau par les cornes, en sortant un fer 7 pour tenter de se rapprocher du green au maximum. Impeccablement tapée, sa balle est venue s'immobiliser quelques mètres avant la surface la plus rase, d'où elle a su assurer deux putts. Trémouille, de son côté, après une approche correcte, n'a pu rentrer le putt qui aurait prolongé le match. Pagliano ayant réussi à maîtriser ses émotions sur le dernier petit putt, elle a permis au soulagement de ses coéquipières de s'exprimer.
Fontainebleau a dû forer
Il n'a pas fallu aller aussi loin sur le parcours entre Fontainebleau (10e) et le Domaine de Charmeil (15e). Mais le dénouement s'est tout de même fait sur le green du 18, en faveur de la maison bellifontaine. Les joueuses iséroises avaient pourtant tiré le premier sang, en remportant le foursome de tête par l'intermédiaire de Marine Gambro et Céline Porchet, 3&2. Mais derrière, des victoires solides assurées par Margaux Bréjo puis Ashley Stevenson, toutes les deux par 2&1 dans les deux premiers simples, permettaient aux joueuses de Seine-et-Marne de se positionner à un point de la victoire.
Marie de Ferrier-de Montal, la capitaine de Charmeil, menant dans le dernier simple face à Christine Petit-Martin, le match entre Emma Leroy-Fabry et Chloé Lauer a pris des allures de confrontation décisive. Confrontation où la première donnait l'avantage à Fontainebleau en remportant le 17, pour se rendre sur le dernier par 5 en étant 1 up. Lauer se retrouvait contrainte de rentrer un long putt depuis le fond du green du 18, ce que, malgré la qualité de son coup, elle n'a pas pu réaliser. De son côté, Leroy-Fabry a réussi à assurer les deux putts de la gagne, et du même coup, le maintien de Fontainebleau. Le club francilien repart donc pour un tour, après être remonté de deuxième division l'an passé, tandis que le golf dauphinois redescend après avoir vécu, pour sa première escapade dans l'élite, trois Golfers' consécutives.
La Freslonnière fait son nid
Entre le Paris Country Club et La Freslonnière, respectivement 12e et 13e de la qualification, l'affiche sportive était équilibrée. Le contraste était grand, en revanche, entre un PCC arrivé pour la première fois en Golfers' il y a 12 ans, sur ce même parcours de Chantilly (en la gagnant, tant qu'à faire...), et quatre fois titré depuis, et le golf rennais, qui faisait cette semaine sa première apparition dans l'élite. Mais pour ce qui est de cette rencontre de barrages, c'est bien le dernier arrivé qui a été le premier servi.
En remportant le foursome de tête, Hedda Gauchard et Victoire Fouillet ont donné les premiers espoirs de maintien à La Freslonnière. Il faut dire que dans les simples, la main a plutôt été prise par le PCC, par l'intermédiaire de Manon Martin, 7&5 dans le match 4, et Sawssane Melhli, 3&2 dans le match 5. Dans le premier simple, Constance Fouillet, la leader de l'équipe bretonne, a eu toutes les peines du monde à venir à bout de Nadia Sanz Ouezzani, mais elle y est parvenue au 17. Le pivot s'est donc fait entre Louise Depadt et Emilie Radvanyi.
Cette dernière, qui a longtemps tenu l'avantage pour les Parisiennes, a vu le match revenir à égalité au 17, où elle se trouvait en difficulté dans un bunker de green. Sur le 18, malgré une mise en jeu lâchée à gauche, elle parvenait à s'extraire du gros rough, et à atteindre le green de ce par 5 en quatre, pour avoir une chance de faire le par. De son côté, Depadt a dû sortir un très solide coup de bois sur son troisième coup, après avoir trouvé un bunker à la mise en jeu. Bien lui en a pris, car cela lui permettait d'assurer le par, laissant à son adversaire un gros trois mètres pour poursuivre le match. Mais la joueuse du PCC ne trouvant pas la cible, la rencontre se terminait sur la victoire de La Freslonnière.
Biarritz a eu chaud aux basques
Seule la rencontre entre Le Prieuré, 11e, et Biarritz, 14e, a vu son dénouement se faire non pas sur le 18 et au-delà, mais sur le 17. Preuve du caractère serré de tous les barrages, celui-ci compris. Chose inédite en revanche : le match s'est clôturé par la conclusion du foursome de tête.
Il faut dire que trois des quatre simples ont trouvé une issue rapide. Carlotta Locatelli a apporté le premier point au Prieuré en gagnant le match 3 sur le score de 7&5, mais Florence Laforgue puis Anastassia Daudin ont remis les Basques devant, en remportant les deux derniers matches, chacune sur le 15e green. Les cartes étaient donc dans les mains biarrotes, en l'occurrence celles de Juliette Holé et Saya Schweitzer, associées en double. En tête depuis le début du retour, mais sur un mince avantage (1 up), elles profitaient d'un bogey de leurs adversaires sur le 17 pour remporter le match, et ainsi permettre au Phare de rester dans une première division que le club retrouvait cette année après une longue, longue absence.