Le Golf Country Club de Cannes-Mougins a décroché le titre de champion de France, ce lundi, en remportant une finale accrochée jusqu'au bout face à Saint-Nom-la-Bretèche. L'année de son centenaire, le club azuréen remporte la Gounouilhou pour la deuxième fois de son histoire.

Cannes-Mougins remporte sa deuxième Gounouilhou, après 2011. © Alexis Orloff / ffgolf

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Après la Palme d'Or, la Croisette va voir défiler le Trophée Gounouilhou. Et à en juger par les visages radieux des Cannois, ce lundi au moment de la conclusion de la finale du Championnat de France par équipes messieurs 2023, ça n'a rien à voir avec du cinéma. Pas plus que les larmes de regret qui ont roulé sur les joues des joueurs de Saint-Nom-la-Bretèche, au moment de recevoir l'ovation de leur public, méritée après une finale livrée à son maximum, mais qui n'a pas suffi pour monter la dernière marche. Auparavant, les joueurs de Cannes-Mougins avaient pu se sauter dans les bras pour célébrer leur titre de champion de France, le deuxième de l'histoire du club après 2011, pile l'année de son centenaire.

Match nul à la mi-journée

Dans le soleil timide mais surtout dans une brise ô combien fraîche et intense en début de matinée, les deux foursomes ont lancé cette finale, mais davantage en luttant contre le parcours que contre leurs adversaires. Certes, dès le premier trou, Maxime Legros, associé à Edouard Cereto, boîtait un chip pour passer 1 up sans attendre face à Martin Couvra et Nicolas Muller, paire phare de Mougins. Certes aussi, dans le deuxième double, Paul Franquet plantait le mât au 3 pour permettre à son capitaine Nicolas Bauer de rentrer le birdie. Certes encore, Couvra et Muller répondaient au 9 par un joli birdie, pour ramener leur déficit d'alors à deux trous.

Mais pour le reste et pour l'essentiel, la matinée a surtout été une lutte de tous les joueurs contre eux-mêmes, le parcours et des conditions de jeu compliquées. D'où un niveau peu spectaculaire, mais un scénario qui l'était tout-à-fait. Devant d'un trou au 15, Couvra et Muller y abandonnaient leur avantage sur les rebords d'un drapeau aussi glissant qu'il fut éphémère. La paire de Saint-Nom prenait l'avantage sur le départ du 17, avant que son adversaire, tentant le tout pour le tout, ne se mette à l'eau au 18, concédant le match.

Le devoir de Mathieu Montagne et Rafael Bobo-Lloret était alors de remporter le deuxième foursome coûte que coûte, fût-ce en faisant moins de bogeys que leurs adversaires. Car même si le capitaine de Saint-Nom Nicolas Bauer avait rentré une belle ficelle au 9 pour passer devant, les Cannois, plus consistants au début du retour, se présentaient sur le départ du dernier par 5 du 17 en étant 1 up. À l'issue d'un trou pas avare en recentrages et balles provisoires, Montagne et Bobo-Lloret scellaient leur victoire sur un improbable double bogey.

Muller, le point pivot

Bien que les conditions de jeu n'aient pas vraiment changé entre matin et après-midi, à l'exception d'une température naturellement plus clémente, le niveau de jeu est incontestablement monté lors de la session des simples. Le premier d'entre eux, opposant Oscar Couilleau et Toméo Tissot, qui avaient tous les deux les jambes fraîches, a proposé un beau spectacle symbolisé par le partage du 5 au birdie. Mais les coups de marteau assénés par le joueur de Cannes ont peu à peu affaibli, avant de fendre, son adversaire. À égalité après 7 trous, Oscar Couilleau a perdu quatre trous entre le 8 et le 12, pour finir par s'incliner, 5&4.

Toméo Tissot a imprimé la bonne dynamique pour Cannes-Mougins. © Alexis Orloff / ffgolf

Le job était donc fait pour le champion de France minimes 2019, chargé d'imprimer la dynamique en faveur de Mougins. Une dynamique qui n'était pas favorable, loin de là, pour Martin Couvra dans le 4e simple, perdant le 2 et le 3 face à Tom de Herrypon sur des bogeys. Mais, conservant sa patience, le numéro 1 français est remonté peu à peu, revenant à égalité dès le 5, et prenant pour la première fois l'avantage sur le trou suivant.

Au début du retour, en l'espace de trois trous, celui qui disputait les Mondiaux sur ce même parcours il y a quelques mois a répondu présent dans les moments clés. D'abord en plantant son deuxième coup à deux mètres à peine du trou sur le par 5 du 12, s'assurant le gain du trou. Et ensuite en rentrant deux putts lourds de conséquence, au 13 et au 14, pour partager alors que son adversaire, déjà dur à cuire du haut de ses 15 ans, le mettait sous pression. Le deuxième point de l'après-midi pour Cannes-Mougins est ainsi arrivé au 16, sur le score de 3&2. Quelques secondes avant le dénouement. Mais n'allons pas trop vite.

Car en effet, depuis un bon moment déjà, le sentiment s'était diffusé parmi tous les spectateurs, de blanc vêtus car fidèles au dress code du jour chez les supporters de Saint-Nom : le match pivot allait être celui opposant Michaël Najburg à Nicolas Muller. Et ce indépendamment de l'excellente performance livrée par Edouard Cereto, 2 up sur Rafael Bobo-Lloret après 16 trous, et parti tout droit pour donner un point aux locaux, si son match n'avait pas été arrêté pour cause de titre déjà joué.

Mais l'histoire était ainsi écrite : Muller et Najburg avaient entre leurs mains une bonne partie du destin de la Gounouilhou 2023. Enfin, ce que Michaël Najburg avait entre les mains était plutôt un putter tirant sur le rouge tant il était chaud. Malgré un Nicolas Muller très solide, le joueur de Saint-Nom est resté dans le match en multipliant les chips distillés et les putts rentrés sous pression. Mais deux minuscules fissures dans cette muraille ont servi de marchepied à Muller. Tout d'abord au 15, où le Nonnais-Bretêchois connaissait son premier accident au putting, pour passer 1 down. Et enfin au 17, avec un trois-putts qui laissait quelques centimètres à Nicolas Muller pour conclure cette finale. Tâche accomplie dans la foulée.

La joie des Cannois, quelques secondes après la victoire. © Alexis Orloff / ffgolf

Les mots des protagonistes

Ultra-heureux. On ne peut pas être plus heureux qu'après une victoire en Gounouilhou avec une équipe comme ça, le staff qu'on a et les membres qui nous encouragent. C'est que du bonheur.

Martin Couvra, joueur de Cannes-Mougins

Beaucoup de joie, je ne peux même pas mettre des mots. C'était une semaine très dure et très éprouvante, mais avec un tel bonheur au bout, la sensation est magnifique.

Nicolas Muller, joueur de Cannes-Mougins.

C'était une super semaine pour Saint-Nom. On est ravis d'avoir fait découvrir cette compétition à certains de nos membres, qui sont peut-être moins sportifs, qui ont pu voir évoluer des jeunes du club. Le parcours était superbe, on a senti le public derrière. On est évidemment déçus d'avoir perdu, mais Cannes a été plus fort. Pour les trois ou quatre ans qui viennent, je pense qu'on est en bonne position, et on essaiera de franchir la marche qu'il nous reste.

Arnaud Verhaeghe, coach de Saint-Nom-la-Bretèche

2011

L'ANNÉE DU SEUL TITRE GAGNÉ JUSQU'À MAINTENANT PAR CANNES-MOUGINS. DOUZE ANS APRÈS, ANNÉE DU CENTENAIRE DU CLUB, EN VOILÀ UN DEUXIÈME.

Saint-Nom titré chez les équipes 2

Les membres de Saint-Nom-la-Bretèche ont réservé une émouvante et méritée ovation à leur équipe, sur le green du 17, quelques secondes après la conclusion de la finale. Ils ont pu récidiver, un peu plus tard, lors de l'arrivée de leur équipe 2, revenue du UGolf de Courson avec le titre de champion de France des équipes 2.