En constante amélioration au cours d'une deuxième année universitaire réussie, Ugo Malcor a passé le cap de la première victoire outre-Atlantique pour ramener sur le Vieux continent une confiance galvanisante pour ses prochains grands rendez-vous.

Ugo Malcor en veut encore. Ça rime ! © Virginia Commonwealth University

De retour en Europe après la fin de la saison universitaire américaine, Ugo Malcor a confirmé dès son premier rendez-vous, au golf du Médoc, à l’occasion du championnat de France par équipes Messieurs fin mai, que l’année 2024 était un bon cru pour lui. Au-delà d’une victoire collective avec Cannes-Mougins qui l’a réjoui en tous points, sa performance individuelle ponctuée par un -10 lors du premier tour, par une victoire dans la qualification en stroke play au terme du second, et par cinq points rapportés aux siens sur six possibles dans les phases éliminatoires, a prouvé que son travail hivernal effectué avec son coach Jean-François Lucquin en valait la peine. « Aux États-Unis, je suis globalement livré à moi-même sur le travail technique, annonce-t-il en préambule. Les coachs ne sont pas vraiment là pour bosser sur ce secteur, mais plus pour la logistique et le suivi de la performance en général. Et forcément, il peut y avoir des choses qui se perdent. » Alors en janvier, le temps d’une semaine passée sur le parcours azuréen, il a repris les basiques - alignement, posture - et a retrouvé « [s]on identité de joueur de fade. »

Le travail a provoqué chez lui un déclic qui a amené un premier succès individuel outre-Atlantique, lors de la finale de sa conférence fin avril, le plus gros rendez-vous de son calendrier. « Avant cette victoire, je jouais bien mais je n’arrivais jamais à concrétiser l’effort. Et là, j’ai matérialisé le fait que j’en étais capable. » De quoi confirmer son statut de joueur phare au sein de l’équipe de Virginia Commonwealth University (VCU) et ce titre de meilleur rookie de la conférence décerné l’année précédente. Cette prise de galon a d’ailleurs marqué la fin de son passage dans la faculté de l’Est des États-Unis. Car avec ses bons résultats, le joueur aux cheveux de feu s’est positionné sur le marché des transferts pour intégrer une équipe plus forte. Et les propositions se sont vites accumulées. « J’en ai eu une cinquantaine, toutes d’universités classées entre le top 10 et le top 100 du ranking national » lâche-t-il non sans une certaine fierté. Mais plutôt que de foncer vers celles de Virginie ou de l’Illinois - 8e et 13e du pays - le joueur de 21 ans a donné son accord à Mississippi State. « De la même manière que j’avais choisi VCU pour être sûr de jouer les tournois chaque semaine en étant un peu au-dessus du niveau moyen de l’équipe, j’ai préféré intégrer une équipe de mon niveau pour ne pas rester sur le banc. »

Un joueur estival

Son intégration se fera à l’été prochain, au moment de la reprise de la pré-saison. En attendant, il s’est offert une courte pause méritée après le trophée Gounouilhou, durant laquelle il a troqué son temps sur les fairways pour quelques journées autour de la terre battue parisienne de Roland-Garros. Un milieu familier pour lui puisque ses parents, Olivier Malcor et Sarah Pitkowski, y ont évolué à haut niveau pour aujourd’hui graviter en périphérie des courts dans leur après-carrière. Le tennis a d’ailleurs été le premier sport du jeune Malcor jusqu’à l’âge de 13 ans. « Je n’aimais pas le fait de perdre contre un adversaire, donc j’ai préféré me concentrer sur le golf », explique-t-il avant d’immédiatement justifier qu’il ne voit pas le golf comme un sport où l’on perd contre les autres mais davantage contre soi.

D’une balle à l’autre, le voilà donc cette semaine dans le lieu le plus emblématique du golf pour disputer le St Andrews Links Trophy, de vendredi à dimanche. Une présence qui se fait au détriment du championnat de France Messieurs organisé dans le même temps à Baugé, mais qui trouve sa logique dans la programmation du joueur. « Parmi mes objectifs de l’année, il y avait une victoire aux États-Unis, mais aussi la participation aux championnats d’Europe par équipes avec l’équipe de France Messieurs. Et je sais que la sélection prend en compte les performances de The Amateur Championship, juste avant. Donc pour bien préparer le British, St Andrews me paraissait pas mal. » D’autant plus que l’évènement a déjà souri à l’intéressé avec une 14e place en 2022.

Un contingent tricolore à St Andrews

En plus d’Ugo Malcor, le temple du golf verra également Hugo Le Goff, Louis Anceaux, Quentin Debove, Alexis Leray, Darren Strachan et Gaspar Glaudas prendre part à l’événement.

Pour parvenir à ses fins, l’ancien Racingman espère profiter d’un surplus de confiance qui l’habite à chaque arrivée d’été. Galvanisé par les grands tournois et parcours de prestige, il estime y performer mieux qu’ailleurs. Mais comme il l’a mentionné, jusque-là, il n’a jamais converti ses opportunités de victoires. Alors là sera sa principale quête, dès cette semaine au St Andrews Links Trophy. Il y trouvera peut-être un nouveau déclic à ramener aux États-Unis pour passer à chaque mi-saison de nouveaux caps.