Auteur d’un solide début de saison sur le Challenge Tour, Alexander Levy vise forcément un retour parmi l’élite en 2025. Et qui sait retrouver bientôt son ami Matthieu Pavon sur le PGA Tour…
Alexander Levy va bien. Très bien même ! Malgré la perte de son droit de jeu complet sur le DP World Tour en fin d’année dernière, le Français revit sur le Challenge Tour, la deuxième division européenne. Il reste ainsi sur deux très solides tops 7 obtenus en Inde. Septième au Delhi Challenge le 17 mars, il a enchaîné la semaine dernière avec une excellente quatrième place au Kolkata Challenge. Une entame de saison ô combien convaincante (quatre cuts franchis en cinq départs) qui lui permet pour le moment de pointer à la 13e place de la Road to Mallorca.
Si on ajoute à cela plusieurs incursions probantes sur le Tour européen (six tournois joués, quatre cuts franchis) comme par exemple ce top 10 (8e) signé le 3 décembre au ISPS Handa Australian Open, on se dit que la saison 2024 pourrait bien être celle du retour au plus haut niveau pour l’ancien 49e joueur mondial, son meilleur classement obtenu le 1er février 2015. Pour transformer l’essai, il va ainsi se consacrer quasi exclusivement à son calendrier sur le Challenge Tour. Et laisser de côté ces éventuelles apparitions à l’étage supérieur qui peuvent constituer un piège si les résultats ne s’enchaînent pas rapidement dans le bon sens. Rappelons qu’il est également en possession d’une catégorie 19 sur le DP World Tour.
« C’était encore un peu indécis jusque-là, souligne-t-il doucement. Mais au fur et à mesure des semaines, et des résultats, je me suis fait à l’idée que je devais jouer le Challenge Tour à fond. Les premières bonnes sensations m’ont super bien motivé, j’ai pris ça comme une opportunité de me reconstruire tranquillement sans avoir trop de pression non plus. On a fait un gros travail là-dessus avec mon staff et c’est en train de payer. Au-delà de ça, on remarque que la régularité et le niveau de jeu son bien présents… »
On devrait néanmoins le revoir pour la toute dernière fois de l’année sur le DP World Tour à l’occasion du Volvo China Open (2-5 mai), à Shenzhen, là où il avait décroché sa première victoire le 27 avril 2014. C’était au Hidden Grace Golf Club…
« J’ai envie d’aller en Chine car c’est là-bas que j’ai gagné mon premier tournoi sur le Tour européen, explique-t-il. On n’y est plus retourné depuis 2017 ou 2018, je ne sais plus (depuis 2019). J’ai envie de me faire plaisir en jouant ce tournoi. Ce sera, je pense, mon dernier petit plaisir avant de me consacrer uniquement au Challenge Tour. Je n’ai aucun égo pour dire que ma place n’est pas sur le Challenge Tour. Je suis content, il y a une bonne ambiance au sein du clan français, ça fait du bien de croiser de nouvelles têtes… J’ai vraiment envie de me servir de ça pour me relancer et revenir encore plus fort. »
Absent au Championnat de France professionnel MCA
Au repos pour les trois semaines à venir, il va en profiter pour rejoindre le nord de l’Europe et retrouver l’un de ses deux coachs techniques, le Belge Jérôme Theunis. Il ne sera donc pas au Championnat de France professionnel MCA (250 000 euros de dotation) prévu du 5 au 7 avril au Médoc.
« Durant cette période off, je vais en profiter pour mettre le paquet, annonce-t-il. Je ne jouerai pas le Championnat de France MCA au Médoc. Je m’en excuse. Je sais que le sponsor a mis beaucoup de moyens pour que ce tournoi ait lieu, avec une belle dotation. Mais malheureusement, je suis parti de la maison depuis le 8 janvier. Je ne suis rentré que cinq jours depuis… Donc, là, c’était important pour moi de profiter de cette période de break. Je vais aller voir deux, trois jours mon coach en Belgique et aux Pays-Bas. Cela tombe pendant la semaine au Médoc. Il faut être parfois un peu égoïste pour obtenir ce que l’on veut. »
Alexander Levy qui avoue justement vivre avec grande sérénité le travail accompli avec ses deux coachs techniques, Jérôme Theunis donc, et Raphaël Jacquelin. Une complémentarité qui porte clairement ses fruits.
« Cela se passe super bien, confirme-t-il. Jérôme, j’adore son aspect technique, très simple, très efficace. Jérôme m’amène beaucoup de calme, beaucoup de sérénité technique. Raph ? On a une forte relation. Il m’amène plus de choses sur l’aspect mental. Avec lui, on ne parle jamais de technique. On parle de psychologie sur le terrain, d’attitude, de tempérament, de stratégie mentale et état d’esprit. Le tout forme un très bon équilibre. »
Un nouveau caddie depuis janvier
Après avoir testé les caddies expérimentés Sam Bernard et Basile Dalberto lors des derniers tournois du mois de décembre sur le DP World Tour (respectivement à Leopard Creek puis à l’île Maurice), Alexander Levy a trouvé un nouveau co-pilote depuis le mois de janvier. Et ça semble plutôt bien fonctionner.
« Je suis actuellement avec Rudy Thuillier, qui a caddeyé notamment Benjamin Hébert et qui est passé un moment par le coaching, précise-t-il. Mon projet l’a séduit. Même sur le Challenge Tour. On a décidé de partir ensemble. On a commencé à travailler à Dubaï tous les deux. On ne s’est plus quittés depuis, comme un vrai couple. On a fait de bons résultats. C’est très intéressant, ce que l’on vit ensemble. »
À 33 ans, son objectif final pour l’exercice 2024 est bien évidemment de retrouver l’élite. Cela passera par le meilleur classement possible à la Road – « le top 5 final, ce serait bien » confesse-t-il – pour avoir ainsi les meilleures chances d’entrer dans les plus gros tournois du DP World Tour en 2025. Mais l’ambition est plus forte encore.
« Pour l’instant, il faut que je me concentre sur le concret, à savoir le Challenge Tour, et revenir là où j’ai envie d’être pour rejoindre notre ami Matthieu Pavon sur le PGA Tour… Je l’ai croisé à l’escale de Dubaï, ce lundi. On a discuté tous les deux pendant une bonne heure… Cela m’a fait plaisir de le revoir. On ne s’était pas revus depuis ce qui lui est arrivé récemment. C’est tellement mérité. Matthieu a commencé sur l’Alps Tour, il n’a jamais rien lâché. Il a été mon caddie au Schweppes en 2013 au Médoc (Ndlr, le Grand Prix Schweppes PGA France). Il venait de passer pro. Ou il allait le faire. Et voilà où il en est aujourd’hui. C’est un exemple à suivre pour les jeunes. Il ne faut jamais désespérer ! »