Conscient de réaliser certainement sa meilleure saison depuis son arrivée sur le Challenge Tour en 2021, Félix Mory, domicilié à Munich, en Allemagne, vise la montée sur le DP World Tour en 2025.
Quand nous l’avons joint par téléphone en fin d’après-midi ce dimanche 21 juillet, Félix Mory était en train de franchir en voiture la frontière séparant l’Autriche de l’Allemagne. Quelques heures auparavant, le Français domicilié à Munich, en Bavière, avait accroché la 8e place de l’Euram Bank Open remporté par l’Anglais Frank Kennedy. Soit son quatrième top 10 de la saison sur le Challenge Tour, après ceux signés à l’Abu Dhabi Challenge (7e) le 28 avril, au Challenge de España (7e) le 12 mai et au Danish Golf Challenge (6e) deux semaines plus tard.
Lors de ses neuf derniers départs depuis la mi-avril, le Nordiste, membre du Golf du Sart (59), a franchi à huit reprises le cut, n’échouant qu’une seule fois du côté de Pléneuf-Val-André, au Blot Open de Bretagne à la mi-juin. Quatre top 10, un top 15, trois top 20 durant cette période. Solide ! « J’enchaîne les bons résultats, mais je suis un peu frustré quand même sur ce dernier tournoi en Autriche, lâche-t-il doucement. Je sentais qu’il y avait mieux à faire. Même si je passe le cut sur la ligne vendredi, je me suis bien remis en selle avec un 62 (-8) le lendemain. Pour être franc, je sens que j’ai mieux dans les mains qu’une 8e place. Mais bon, c’est le golf. Parfois, ça ne tourne pas du bon côté. Mais je joue bien, c’est une évidence. Je me sens plus fort que l’an dernier. Et c’est le plus important. »
Papa depuis le 9 février
Pourtant, le début de saison 2024 fut très loin d’être aussi accompli. Quatre tournois joués, trois cuts manqués dont les deux étapes en Inde, et une 34e place en Afrique du Sud au Dimension Data Pro-Am, son tout premier rendez-vous de l’année. Ce coup d’envoi pour le moins poussif a toutefois une explication. Félix Mory est devenu le 9 février papa d’un petit garçon. Une arrivée qui a quelque peu bouleversé son plan de marche habituel…
« J’ai loupé les deux premiers tournois de la saison en Afrique du Sud car mon petit est né le vendredi du tournoi organisé au Cap, explique-t-il. Je suis parti pour le Dimension Data Pro-Am le dimanche soir. J’ai d’ailleurs longtemps hésité à jouer ce tournoi. J’avais envie de profiter du petit qui venait d’arriver, d’être là avec ma femme. Mais il fallait quand même lancer la saison. Je suis donc parti deux semaines là-bas. C’était un peu spécial comme début de saison. Normalement, je vais m’entraîner à Dubaï, je reviens une semaine chez moi à Munich pour retrouver ma femme, et je pars ensuite en Afrique du Sud. C’est toujours comme ça que j’ai procédé. Pas cette fois. Mais à partir des Émirats (fin avril), j’ai eu l’impression de me remettre dans le rythme. C’était jusque là une mise en jambe alors que cela n’aurait pas dû l’être. Mais c’est comme ça. »
Vingt-sixième de la Road to Mallorca, l’ancien étudiant en urbanisme diplômé de California State University Northridge n’accuse actuellement que 34,37 points de retard sur la 20e place qui lui permettrait de grimper sur le DP World Tour en 2025. Certes, la saison est encore longue, mais l’envie de gagner de nouveau un tournoi (après le Dormy Open le 22 mai 2021) se fait de plus en plus forte. « L’objectif, c’est évidemment de gagner et me retrouver le mieux placé au sein de la Road, confirme-t-il. Mais on sait tous qu’il faut être patient. Quand on accroche un top 10, on sait qu’on n’est pas loin de la victoire. Cela se joue à peu de choses… Je dirais que l’objectif principal, c’est de continuer à progresser, de bien bosser de semaine en semaine, d’être de plus en plus clair sur ma façon de travailler, sur ma technique aussi. Après, si je m’occupe de ça comme il faut, les résultats viendront. »
« Le top 20 ? Ce serait bien évidemment, mais on ne contrôle pas tout, ajoute-t-il. Ce que l’on peut contrôler, c’est la façon dont on bosse chaque jour, comme l’attitude à avoir sur le parcours, les décisions que l’on prend aussi. Après, il n’y a pas de secret : si t’es bon, tu montes. »
C’est sa quatrième saison consécutive sur la deuxième division européenne. Arrivé un peu sur la pointe des pieds, avec, comme il le précise encore, cet esprit amateur, il avoue aujourd’hui proposer certainement son meilleur golf. Indéniablement, c’est sa meilleure saison et il entend clairement transformer enfin l’essai. « Au début, je jouais au golf pour payer mes études aux États-Unis, admet-il. Je me sentais encore très amateur dans la démarche, notamment lors de ma première année sur le Challenge Tour. En fait, je n’ai jamais fait de golf de façon très sérieuse jusqu’à il y a trois ans. Aujourd’hui, j’ai des objectifs plus clairs et j’ai vraiment envie d’y arriver. Je mets tout en place pour y parvenir. Je me sens vraiment pro maintenant alors qu’il y a quatre ans, ce n’était pas le cas. »
Robin Cocq, un rouage ô combien important
Cette approche, cette attitude, cette philosophie aussi, il la doit très certainement à son coach, Robin Cocq. Un homme du Nord, comme lui. « Je travaille exclusivement avec lui depuis le début de la saison 2023, précise Félix Mory, qui soufflera ses 30 bougies le 11 septembre prochain. Avant, j’étais avec Jérôme Theunis mais je bossais déjà un peu avec Robin. Notamment sur le petit jeu… Je le connais depuis que je suis tout jeune. Il m’a beaucoup apporté… Sur la trajectoire de la balle dans le jeu, la lecture de pente sur les greens, comment s’entraîner, mettre plus de structure à l’entraînement… Il est aussi hyper précieux au niveau des statistiques. Avec lui, je sais où je vais. Alors qu’avant, c’était un peu au feeling. Bref, on bosse bien ! On est consistants dans le travail, on est sur la bonne direction. Je ne suis donc pas surpris par ma régularité. »
Reparti ce lundi pour l’Irlande du Nord, il enchaînera ensuite avec l’Irish Challenge (1er-4 août) avant de faire l’impasse en Écosse. On le retrouvera après en Suède, en Finlande puis en Pologne. Avant de breaker de nouveau au début du mois de septembre. « Trois semaines de tournoi et du repos ensuite, c’est bien », conclut-il.