Performant sur le circuit français depuis le début de saison, avec notamment une victoire à Roissy, Franck Daux est présent cette semaine sur la deuxième division européenne, à l’occasion du Blot Open de Bretagne. Un Challenge Tour qu’il aimerait bien rejoindre de manière permanente l’année prochaine.
Battu d’un coup par Julien Guerrier et son putter magique au Golf du Médoc, début avril, lors du Championnat de France professionnel MCA. Écarté d’un play-off, encore une fois pour un seul coup, la semaine suivante (où il fêtait par ailleurs ses 32 ans) lors de l’Open PGA France de Mont-de-Marsan, épreuve qu'il avait remportée en 2023. Et vainqueur, enfin récompensé de sa constance, lors du Grand Prix PGA France à Roissy, début mai.
Depuis le début de l'année, le circuit français bruisse du nom de Franck Daux, l’un des abonnés des hauts de classement. « Sur des parcours différents, avec des coups à taper qui ne sont pas les mêmes », souligne-t-il, pour montrer à quel point la qualité de son jeu l’a satisfait lors des étapes tricolores du début de saison. Cette semaine, le natif des Landes est de nouveau engagé sur un parcours hexagonal, mais cette fois au niveau au-dessus.
Possédant la petite catégorie 16 sur le Challenge Tour (joueurs classés entre les places 122 et 151 de la Road to Mallorca 2023), il a intégré le champ du Blot Open de Bretagne qui débute ce jeudi non pas par ce biais, mais par celui du champ national. Qu’importe, il sera bien au départ à Pléneuf, pour ce qui sera l’une de ses quelques opportunités de jouer sur la deuxième division européenne cette saison. Laquelle est son but principal.
« Mon objectif, c’est surtout le Challenge Tour, campe-t-il. Je ne vais pas jouer beaucoup de tournois, surtout avec le nouveau calendrier, Pont Royal annulé, la République tchèque décalée en fin de saison, ça va donner des semaines de repos à pas mal de joueurs. »
Depuis le début de l’année, Franck Daux a eu l’opportunité, par des invitations fédérales, de jouer sur le Challenge Tour à trois reprises : au NMB Championship en février (86e), au Danish Golf Challenge fin mai (37e) et au Challenge de Cadiz (63e). Il va pouvoir s’en offrir deux autres, cette semaine en Bretagne, puis la semaine prochaine, lors du Vaudreuil Golf Challenge. Du point de vue purement mathématique, forcément, chacun de ces tournois aura du poids sur la balance, en fin de saison.
« Je vise d'abord le top 110 du Challenge Tour en fin de saison, et derrière, pourquoi pas, le top 80, le top 50… On sait qu’avec la performance, ça va vite, indique-t-il. Mais déjà, j’aimerais, l’année prochaine, me projeter sur une saison avec beaucoup plus de tournois. Sur le Challenge Tour, il y a des joueurs qui ratent un cut sur quatre, et qui finissent dans le top 50. Moi, un cut sur quatre, c’est mort, parce que je ne fais pas assez de tournois. Donc l’idée c’est d’augmenter mon nombre de départs, et j’ai de bonnes opportunités cette semaine et la semaine prochaine. »
« On n'a pas tous les mêmes schémas »
S'il connaît l'importance de chaque sortie, il tâche de ne pas emporter cette pression sur le parcours. « Sur le terrain, je ne pense qu’à moi, à ce que je fais, j’essaie de me juger moi, et pas par rapport aux autres, souligne-t-il. On n’a pas du tout les mêmes schémas. » Il cite ainsi en exemple l'un de ses partenaires de jeu à Cadix, début juin, titulaire d'une petite catégorie sur le DP World Tour, et faisant un passage sur le Challenge Tour pour cause de champ réduit au Scandinavian Mixed. « Il venait jouer sur le Challenge Tour pour s’entraîner, constate-t-il. Il n’a quasi pas fait de reco, et il ne jouait pas du tout le même jeu que moi en termes de prise de risques et d’engagement. »
Pléneuf : l'importance du tirage
L’avantage, sur le Challenge Tour comme sur les autres circuits, c’est qu’une seule cartouche peut suffire, à condition qu’elle trouve le plein cœur de cible. Et pourquoi pas cette semaine, à Pléneuf, parcours que Franck Daux a déjà arpenté une bonne demi-douzaine de fois depuis son arrivée chez les professionnels, en 2014. « Plus ça va, plus j'apprécie ce parcours, sourit-il. Si dans le contenu, je fais mon truc, je ne serais pas surpris de bien scorer. Mais je sais que ce qui va m’aider à scorer, c’est ce que j’ai mis en place. Si cette semaine je gagne, je ne serai pas surpris, parce que je sais que je peux taper les coups qui permettent de gagner. Après, est-ce que c’est mon niveau de gagner, c’est autre chose, il y a peut-être un mec qui va nous mettre dix coups. »
L’expérience du vainqueur de Roissy dans l’épreuve bretonne lui permet également d’appréhender l’un de ses aspects particuliers : les horaires, et surtout les emplacements de départ. À Pléneuf, en effet, la différence est notable entre le trou n° 1, habituel par 5 raccourci en par 4 pour les pros, et qui leur offre un aimable coup de driver, et le trou n° 10, par 4 très court mais faux ami par excellence, entre son fairway en goulet, son dénivelé vertigineux et son cerclage de buissons. Surtout si, comme annoncé cette semaine, le vent s’en mêle. « Il y a toujours la loterie de partir du 1 ou du 10, confirme-t-il. Ça change vraiment les choses. Je sais que je suis un peu stressé de partir du 10 avec un vent qui vient de la gauche. Ça serait autre chose si c’était en trou 11 ou 12. Mais l’expérience me dit que ça reste juste un coup de golf, il faut essayer de taper son meilleur coup. Mine de rien, sur ce parcours, il y a des trous très durs, mais il y a aussi des opportunités. »
Pour autant, le parcours ne devrait pas offrir sa configuration la plus compliquée. Si les hauts roughs sont bien présents, ils ne collent pas les fairways, et de l’aveu des joueurs, gobent les balles sans les digérer. Sa consistance plutôt souple devrait offrir moins de rebonds capricieux que lors d’années plus sèches. De quoi saisir sa chance au maximum.