Le Jurassien est l'un des 13 Français au départ, ce jeudi en Afrique du Sud, du SDC Open, premier tournoi de la saison sur le Challenge Tour. À tout juste 20 ans, il lance officiellement sa carrière chez les pros, avec enthousiasme et ambition.

Maxence Giboudot a décroché ses droits de jeu sur le Challenge Tour lors de la finale des Cartes européennes 2023. © Octavio Passos / Getty Images - AFP

C'est aujourd'hui, mercredi 31 janvier, que Maxence Giboudot fête ses 20 ans. Et c'est demain qu'il prendra pour la première le départ d'un tournoi de golf avec le statut de joueur professionnel. Même si ce changement de statut est acté depuis novembre dernier, dans la foulée d'une 59e place à la finale des Cartes européennes qui l'a propulsé directement sur le Challenge Tour, une première fois génère forcément une certaine dose d'excitation. « Le fait que je sois passé pro, ça ne change pas grand-chose. Depuis que je suis rentré des États-Unis, en milieu d'année dernière, la plupart des tournois que j'ai joués étaient des tournois pros : des épreuves de l'Alps Tour, le Hopps Open de Provence à Pont Royal, l'Open d'Arcachon, les Cartes... Donc je n'ai pas tellement d'appréhension ou d'excitation par rapport à cela », tempère-t-il d'emblée. « En revanche, ce qui m'excite, c'est le fait de savoir que je vais faire toute une saison sur le même circuit, lutter contre les mêmes joueurs semaine après semaine, me battre pour un classement. Ce ne sont pas juste des tournois comme ça, de la préparation, de la prise d'expérience ; là, ça compte vraiment. »

« Changer le moins possible »

Pour préparer au mieux cette nouvelle vie qui commence, le jeune homme a opté pour une stratégie très simple : « J'ai essayé de changer le moins possible par rapport à l'an dernier ! » glisse-t-il malicieusement. Avant de développer, dans un discours d'une grande maturité : « J'ai déjà un staff très pro et puisque ça marche comme ça, il n'y a pas besoin de changer pour changer. J'ai donc gardé le même entraîneur, Mathieu Santerre ; le même coach mental, Cédric Coquet ; et le même préparateur physique, David Baudrier. Et je travaille avec eux de la même façon qu'auparavant. »

Toujours installé à Terre Blanche, dans le Var, il bénéficie à nouveau de l'accès au Centre de performance de la Fédération française de golf, lui qui en avait été sorti l'été dernier faute de résultats suffisants. « Je ne remplissais plus les critères des courbes de performance qu'ils utilisent pour évaluer les joueurs. Je ne trouvais pas ça très juste, mais j'étais bien obligé de l'accepter », admet-il avec lucidité. « Du coup, j'étais vraiment fier de réussir à retourner la situation en ma faveur lors des Cartes européennes. Ça m'a permis de revenir au Centre et de rester avec Mathieu, Cédric et David, qui sont tous employés par la fédération. C'est quand même une belle aide car pour un jeune pro, avoir son staff près de soi rend vraiment les choses plus faciles. »

J'arrive sur ce circuit pour être performant. Dès cette saison.

Un agent et un caddie

Les seules nouveautés, finalement, sont liées aux exigences du professionnalisme. D'un côté, son engagement avec JMC Sport, une agence de management sportif : « Pour moi, tout ce qui est administratif, recherche de partenaires, c'est la corvée complète !Tout ce que je veux, c'est jouer au golf et ne penser à rien d'autre », confesse-t-il dans un éclat de rire. De l'autre, l'embauche d'un caddie pour la saison : « Ça a été une décision importante, parce que ça m'aide énormément d'avoir quelqu'un avec moi, donc il fallait bien choisir », poursuit-il en retrouvant son sérieux. « J'ai opté pour Thomas Boulanger, qui est un ancien joueur ayant gagné sur l'Alps Tour (à Saint-Malo en 2017, ndlr), et qui est proche de moi. Il a caddeyé Paul Margolis sur le Challenge Tour en 2022, donc il connaît déjà quelques parcours. Et surtout, je sens que je peux évoluer avec lui sur plusieurs années. »

À fond sur le Challenge Tour

Le joueur formé au domaine du Val de Sorne, dans le Jura, est d'ores et déjà assuré de participer aux quatre tournois de début de saison co-sanctionnés avec le Sunshine Tour grâce à la catégorie 8 décrochée à la finale des Cartes européennes, et à tous les autres tournois réguliers du calendrier 2024. Une garantie non négligeable pour Maxence, dont l'intention est sans équivoque : jouer le Challenge Tour à fond. « J'ai aussi une caté 21 sur le DP World Tour, mais je ne compte pas l'utiliser car elle me permettrait de jouer seulement deux tournois dans l'année. Ma priorité est le Challenge Tour. Si je zappe un tournoi, ce ne sera pas pour aller jouer quelque chose d'autre, ce sera pour me reposer et m'entraîner. J'arrive sur ce circuit pour être performant. Dès cette saison », martèle-t-il avec conviction. « Je ne sais pas ce que va valoir mon niveau de jeu sur une saison complète, donc c'est difficile de définir des objectifs de résultats, mais j'ai des objectifs de moyens. Je sais ce que je dois mettre en place pour produire mon meilleur niveau le plus régulièrement possible, et on verra ce que ça donne sur les leaderboards », conclut-il. Premier élément de réponse ce jeudi, à Limpopo, où il sera même le premier à s'élancer, dès 6 h 30.