Le Championnat de France professionnel MCA se dispute cette semaine, de vendredi à dimanche, au Golf du Médoc Resort près de Bordeaux. Relancé l'an dernier, ce tournoi historique se pose comme une grande réunion familiale des pros de l'Hexagone.
Relancé l'an dernier après dix ans d'absence par le promoteur Kalika, le sponsor-titre MCA (Maisons de la Côte Atlantique), et le Golf du Médoc Resort, le Championnat de France professionnel est de retour au calendrier, dix mois après la victoire de Robin Roussel sous la canicule du dernier mois de juin. Créé en 1911, ce tournoi historique du golf hexagonal a beau avoir derrière lui une histoire mouvementée - en 112 ans d'existence, on ne s'apprête à jouer « que » la 54e édition - il semble néanmoins bien parti pour retrouver son lustre d'antan. C'est en tout cas la volonté de Bernard Pascassio, son promoteur : « Mon objectif est de faire de ce championnat un rendez-vous incontournable pour les golfeurs français. Ça dépendra avant tout des joueurs, car sans acteurs on ne peut pas avoir de spectacle, mais je suis persuadé qu'on peut en faire l'un des plus beaux tournois de France, la fête du golf français. »
Nouvelle date, dotation revue à la hausse, parcours de très haut niveau et plateau réunissant la quasi-totalité des meilleurs pros du pays, tous les ingrédients sont réunis pour installer durablement ce tournoi dans les agendas des membres du DP World Tour, du Challenge Tour et des circuits satellites européens. « Le plus important, c'est Serge Melchiorre (le patron de MCA, ndlr) qui est passionné de golf et qui a bien voulu parrainer un tournoi français via sa société. Tout cela n'aurait pas été possible sans lui », pose l'organisateur. « Après, je crois que la date y est pour beaucoup : cette semaine du Masters a déjà montré par le passé, à l'époque du Grand Prix PGA France (organisé ici même de 2009 à 2015, ndlr), qu'on pouvait avoir une excellente participation. Enfin, je tiens à remercier aussi le rôle qu'ont joué Raphaël Jacquelin, Grégory Havret ou Grégory Bourdy, qui avaient déjà soutenu le tournoi par leur présence l'an dernier et qui sont là à nouveau cette semaine. Ils font honneur à leur profession et je les en remercie », souligne Bernard Pascassio.
« Toutes les cases sont cochées »
« Je n'ai eu besoin de convaincre personne », lui fait écho Grégory Havret dans un grand sourire, « puisque tout le monde a très vite inscrit ce tournoi à son calendrier. » Le résident bordelais, qui savoure l'opportunité rare de disputer à la maison, énumère les raisons du succès de cette nouvelle édition, qui rassemble 78 pros et 6 amateurs d'élite pour trois tours stroke play et une dotation de 250 000 euros près de deux fois supérieure à celle de l'an dernier (150 000 €). « Le parcours est fabuleux et les greens vont être exceptionnels. Le temps est top. Et au-delà de la dotation et du plateau, la facilité d'accès et le fait d'avoir un hôtel sur place font que tout le monde a envie de jouer ici. »
Mais par-dessus tout, le vétéran (22 saisons en tant que professionnel) apprécie la remise en jeu du titre de champion de France, un honneur historiquement très prisé dans les rangs amateurs mais nettement moins valorisé chez les pros au cours des dernières décennies : « Ce titre a d'autant plus de valeur cette année qu'on est quasiment tous là, à quelques exceptions près (seuls Victor Perez, Paul Barjon, Victor Dubuisson et Joël Stalter manquent à l'appel, ndlr). À la fin du week-end, celui qui aura gagné pourra vraiment afficher ce titre de champion de France, contrairement à certaines éditions passées où le plateau était de moins bonne qualité. Là, ça va être vraiment représentatif du haut niveau français, et c'est la meilleure des choses pour crédibiliser ce tournoi », indique-t-il.
Une affaire de famille
Le tournoi est également un moment de retrouvailles entres les membres des différents circuits, qui n'ont guère d'occasions de se côtoyer durant la saison. « Je vois quelques pros du Tour européen à l'entraînement, mais en compétition ça n'arrive quasiment jamais, donc ça va être chouette de se confronter à des joueurs comme Matthieu Pavon, Julien Brun, Romain Langasque ou Antoine Rozner », apprécie le néo-professionnel Julien Sale, qui participe à l'épreuve pour la première fois. « En plus, on est tous logés au même endroit, on va se voir tous les jours du matin au soir, donc ça va être une semaine vraiment conviviale ! »
« C'est quelque chose qu'on a beaucoup ressenti dans les années où le Grand Prix Schweppes PGA France se jouait ici, avec une très bonne ambiance entre nous tous, des soirées sympas, une ambiance vraiment spéciale », renchérit Havret. « Et je pense que le sponsor et le promoteur étaient un peu nostalgiques de cette ambiance, et qu'ils ont voulu la recréer. Et c'est ce qui se passe, puisque tout le monde avait hâte d'arriver à cette semaine, à la fois ceux qui avaient les souvenirs du Schweppes il y a quelques années et ceux qui en ont entendu parler. »
Comme l'an passé, cette grande réunion de famille du golf hexagonal sera honorée de la présence du patriarche Jean Garaïalde, 12 fois vainqueur de ce tournoi entre 1968 et 1985, qui remettre dimanche après-midi au lauréat le trophée... qui porte son nom, naturellement !