Vainqueur le 23 avril de l'Open de Roissy, Edgar Catherine a remporté son troisième succès en carrière chez les pros, le deuxième en huit mois. À 23 ans, l'Aixois entraîné par Benoît Ducoulombier peut nourrir de légitimes ambitions d'accéder au Challenge Tour en fin d'année.
Avez-vous eu le sentiment de réaliser une semaine parfaite lors de l'open de Roissy ?
Oui, ou pas loin en tous cas ! (rires) Ça a commencé par un très gros premier tour où j'ai joué -6 : c'était bien, mais j'aurais pu scorer encore plus bas car le jeu était vraiment super. Le lendemain, j'ai fait un 7 sur un par 4 qui m'a pénalisé, mais j'ai super bien réagi derrière en rentrant deux birdies, et j'en suis ravi car ce triple bogey aurait pu tout changer à la dynamique du tournoi. Et le troisième jour, surtout la fin de partie, a été incroyable... Ça a été très bon, très solide. Je me sens bien depuis le début de la saison, et même si j'avais quelques problèmes avec mon wedging et mon petit jeu qui font que je ne scorais pas très bien, ces dernières semaines ont été meilleures, et j'ai réussi à monter mon niveau dans ces secteurs et à rentrer des putts.
Quelles émotions avez-vous ressenti en vous imposant ?
Beaucoup de fierté, car j'ai été en tête dès le début, avec parfois quelques coups d'avance, mais dès le début du dernier tour j'ai été dépassé et je me suis retrouvé dans l'obligation de rattraper mon retard. Ce n'est pas pour ça que j'ai changé quoi que ce soit, car ça peut arriver que les choses ne se passent pas tout de suite comme on le voudrait. J'ai fait confiance à ce que j'avais sur le moment, au jeu que je produisais, et j'ai réussi à faire décoller ma partie au 9. C'était un par 5 sur lequel j'avais fait bogey les deux premiers jours, et là j'ai été un peu plus offensif : j'ai attaqué le green, et j'ai posé un super coup de bois 3 dessus. Ça a lancé le retour où j'ai déroulé ma stratégie. J'ai très bien négocié les deux autres par 5, j'ai tapé de bons coups sous pression et j'ai rentré des putts pour birdie sur les par 4 du 14 (2 m), du 15 (4 m) et du 17 (5 m). Ce n'était pas des putts très longs, mais ils étaient importants, et les putts sur ce parcours ne sont jamais faciles car ils sont rarement droits.
Edgar Catherine
Quelle valeur accordez-vous à cette victoire dans un tournoi historique du calendrier français, devant un beau plateau ?
Effectivement, il y avait de beaux noms du golf français parmi les engagés, un bon champ avec des joueurs du Challenge Tour, de l'Alps Tour et du Pro Golf Tour, donc c'est valorisant de me dire que j'ai battu tout ce beau monde ! Je suis super fier de ça. J'étais venu parce que j'avais un break dans le calendrier de l'Alps Tour, en m'inscrivant un peu au dernier moment car je n'avais pas trop fait attention aux dates, mais comme je jouais très bien depuis mon top 5 sur l'Alps Tour la semaine précédente, je n'ai pas hésité à aller à Roissy. J'ai de la famille à Paris, c'était assez simple d'y monter pour quelques jours, donc j'y suis vraiment allé dans un bon état d'esprit. Et c'est top d'en être reparti avec la coupe !
Après un début de saison moyen, vous voilà enfin sur les bons rails... Quels sont vos objectifs en 2022 ?
Oui, la saison se lance bien comme il faut ! J'ai maintenant deux bonnes références sur la façon d'aborder les tournois, donc j'espère que ça va me servir pour la suite. Je ne sais pas trop pour le moment à quoi va ressembler mon calendrier, car en finissant 9e de l'Alps Tour la saison dernière, j'ai décroché une petite catégorie sur le Challenge Tour. Donc il y a deux options : viser le top 5 de l'Alps Tour ou essayer de décrocher une carte sur le Challenge Tour via les quelques tournois que je pourrai jouer. Ce n'est pas encore décidé, mais je sais que j'ai un bon niveau de jeu en ce moment et je me sens capable de monter sur le Challenge Tour de ces deux façons. Et cette victoire à Roissy va, je l'espère, me donner l'élan nécessaire.
C'est votre deuxième succès chez les pros en moins d'un an, après celui décroché en Andalousie au mois de septembre sur l'Alps Tour. À quoi ou à qui sont dus ces bons résultats ?
En grande partie à mon entraîneur, Benoît Ducoulombier, avec qui je travaille depuis novembre 2020. Il est basé au golf de Saint-Donat à Cannes, donc pour moi qui suis à Aix-en-Provence ce n'est pas très compliqué de faire un aller-retour pour aller le voir. Et comme on a pas mal de tournois en Italie, c'est aussi pratique de s'arrêter sur la route avant de partir en tournoi. On ne s'est pas vu énormément cet hiver, quelque chose comme trois fois en trois ou quatre mois, ce qui est peu, mais il m'avait donné plein de pistes à travailler de mon côté, et ça paye. Je travaille également avec une préparatrice mentale qui s'appelle Stéphanie Buisson. C'est un domaine important, clairement, et c'est ce qui permet de faire la différence quand on se retrouve à la bagarre pour la gagne en tournoi. C'est en grande partie grâce à ce travail que je fais avec elle que j'ai gagné l'autre jour, et pas juste fait une bonne place. Enfin je dois beaucoup aussi aux partenaires qui me soutiennent : Préfal, mon club du Set Golf à Aix-en-Provence et le magasin Golf des Marques à Fuveau.