Cette opération de l’arthrodèse le 4 janvier 2023, une soudure du sacrum avec la première vertèbre (L5, S1) - le mal dont a souffert Tiger Woods - n’est aujourd’hui plus qu’un mauvais souvenir pour Julien Quesne. À 44 ans, il fait feu de tout bois sur le circuit français, et vise bien plus haut encore cette année.

Il est l’homme à battre ! À quelques jours du championnat de France professionnel MCA (1er-3 mai) au Cabot Bordeaux, Julien Quesne fait incontestablement partie des grands favoris. Le Manceau installé en Gironde depuis plusieurs années maintenant vient en effet de s’offrir les deux premiers tournois au calendrier 2025 du circuit français.
Le 30 mars, au 57e Omnium de la Riviera, au golf de Valescure (83), il a ainsi laissé son plus proche adversaire, Edgar Catherine, à douze coups, claquant au passage un splendide 59 lors du 2e tour (sur un par 68). Une semaine plus tard, rebelote : il s’est imposé à l’open PGA France de Mont-de-Marsan (40) avec six coups d’avance sur Romain Guillon et Antoine Auboin.
« J’ai gagné deux tournois mais dans le golf, on le sait tous, rien n’est jamais écrit, tempère Julien Quesne. Pour être franc, je ne m’attendais pas à dominer comme ça. Mais c’est vrai que tout va bien pour le moment. Comment je l’explique ? La maturité peut-être ! Et puis je n’ai jamais cessé de travailler. Pendant de nombreuses années, j’ai cherché à régler techniquement un problème dans mon swing. Mais je n’y arrive pas. Je fais avec. C’est trop ancré en moi. Au final, je perds plus de temps qu’autre chose. Aujourd’hui, j’accepte mes points forts, je refais pas mal de petit jeu. Et puis physiquement, je n’ai plus aucun souci, que ce soit au dos ou au poignet. »
Un joli rebond qui fait suite à une cruelle désillusion lors des PQ2 des Cartes européennes au tout début du mois de novembre dernier. En Espagne, à Huelva, sur l’Isla Canela Links, Julien Quesne n’était ainsi pas parvenu à franchir l’écueil. Malgré un jeu de golf bien en place…
« L’année dernière, je jouais plutôt bien, confirme-t-il. Mais aux PQ2, je suis tombé sur un parcours beaucoup trop ouvert, ce qui ne me convient pas toujours. Et puis j’ai joué trois tours avec un mec qui trichait, et ça m’a pourri mes Cartes. Un Asiatique qui était caddeyé par son père, qui nous a fait des balles-poches, qui plaçait la balle, etc. Malgré mon expérience, j’ai toujours eu du mal à gérer ce genre de situation. »
Membre au Cabot Bordeaux (ex-Golf du Médoc Resort), Julien Quesne aura la semaine prochaine le privilège de connaître quasiment par cœur le parcours des Châteaux, qui accueille justement ce championnat de France professionnel dont Julien Guerrier est le tenant du titre.
« Oui, je pense que c’est un avantage, reconnait-il doucement. Mais cela va dépendre de la préparation de ce même parcours. Vont-ils laisser du rough ? Les greens seront-ils un peu plus fermes et rapides ? Pour le moment, il n’est pas en super état. Ils sont en train de bosser dessus comme des acharnés afin qu’il soit impeccable. J’espère que ça va porter ses fruits. On verra bien. On a eu 100 ml d’eau de pluie en deux jours ! C’est monstrueux. Mais je pense que ça va sécher car on prévoit du beau temps à partir de jeudi (24 avril). »
Se qualifier pour le FedEx Open de France
Au-delà de ce championnat de France professionnel, au-delà des étapes françaises sur lesquelles il est déjà inscrit, à la fois sur le circuit français (Open de Roissy, Biarritz Cup…) comme sur l’Alps Tour, la 3e division européenne (Lacanau Alps Open, Hauts-de-France-Pas-de-Calais Alps Open à Saint-Omer…), l’objectif est de nouveau fixé sur les PQ2 des Cartes européennes à l’automne prochain. Mais également vers le FedEx Open de France, délocalisé en septembre à St-Nom-la-Bretèche (78), sans oublier les deux dates tricolores de l’HotelPlanner Tour (ex-Challenge Tour) prévues au Blot Play9 (19-22 juin à Pléneuf-Val-André) et au Vaudreuil Golf Challenge (26-29 juin).
« Pour Saint-Nom, il va falloir que je marque un maximum de points au classement français pour avoir une chance, souligne-t-il. La ffgolf protège d’abord ceux qui ont une catégorie du Tour européen et qui n’entrent pas dans le champ. Ensuite, il y a des places, une ou deux suivant l’ordre du classement national (Ndlr, cinq places issues du champ national pro devrait être attribuées). »
« J’apporte aussi beaucoup d’importance aux deux étapes françaises de l’HotelPlanner Tour, poursuit-il. Je me suis qualifié pour ces deux tournois via les Cartes françaises. J’ai toujours en tête l’idée d’essayer de prendre un maximum de points pour, pourquoi pas, finir la saison sur ce circuit. Et ainsi me battre pour essayer de finir dans le top 45, voire le top 20. Je ne suis pas à l’abri d’en planter un ou deux. Je sais que je joue très bien. J’ai vécu une expérience qui me permet de gérer beaucoup de situations différentes. Je me connais de mieux en mieux, ce qui n’était pas toujours le cas avant. »
En attendant, et quand il n’endosse la panoplie du compétiteur, Julien Quesne distille son savoir faire au Cabot Bordeaux où il entraîne quelques jeunes golfeurs professionnels. Mais aussi en Belgique, au golf d’Hulencourt, situé près de Genappe, où il exerce depuis cinq ans maintenant.
« Je n’ai fait qu’une semaine en Belgique pour le moment cette année, conclut-il. Je ne leur force pas la main. Là-bas, c’est tous les niveaux. Du baby golf à 5 ans au senior de 90 ans, des écoles de golf en passant par les membres. Au Cabot Bordeaux, j’ai récemment organisé un stage en Espagne pour des seniors d’un très bon niveau. Mais je n’ai pas le droit de m’occuper des amateurs. En revanche, j’ai des jeunes pros qui viennent vers moi. Encore aujourd’hui (mardi 22 avril), j’ai joué avec un gars du Pro Golf Tour, Maxime Goupy, avant que je le fasse taper pendant une heure et demie. J’entraîne aussi Victor Veyret, Aubin Lacaze, Pierre Rabassa et Julien Lebrere… J’en ai quatre vraiment réguliers et des jeunes qui viennent me solliciter de temps en temps… Je ne communique pas trop là-dessus. Je laisse venir… »