C’est un sacre complet, maîtrisé d’un bout à l’autre. Avec quatre coups d’avance, Matthieu Pavon n’a pas douté pour s’offrir son premier titre sur le DP World Tour.
Vainqueur indétrônable et jamais détrôné. S’il n’a en aucun cas volé sa toute première victoire sur le circuit européen, Matthieu Pavon a survolé les débats de l’acciona Open de España. Ce dimanche, il a d’ailleurs éteint toute possibilité de révolte en démontrant l’étendue de sa maîtrise technique et des reliefs du Club de Campo Villa de Madrid. Au 1 d’abord, lorsqu’il a planté le mât à 1,20 m depuis le fairway 150 m plus loin. Au 2 dans la foulée, en manquant de peu de fourrer un chip pour birdie depuis le rough. Au 5 et 6 aussi, au détour d’un par et d’un nouveau birdie acquis après s’être égaré dans l’ombre des pins madrilènes. En ayant presque tout vécu sur l’aller, le n° 6 tricolore présentait pourtant une carte vierge de tout bogey et riche de quatre birdies. Les trois autres oiselets qui on suivi avant le 14e exercice lui assuraient une avance de cinq coups et permettaient alors à la plupart des médias d’entamer le récit d’une victoire prédestinée.
Pourtant, certains ont tenté d’instiguer le doute au Bordelais. Marcel Siem, auteur d’une énorme carte de 61 (-10) ce dimanche, aurait pu réellement perturber le début de partie du leader s’il avait rentré son chip au 18 pour claquer une carte de 59. Mais ni lui, ni Zander Lombard, ni Fabrizio Zanotti, parmi les plus en forme pour remonter à -18, n’ont réussi à atteindre le niveau du Français.
Plus calme, moins agressif à cinq trous de la fin, le joueur de 30 ans a géré sa fin de partie comme l’aurait fait un vainqueur sur le DP World Tour ; ce qu’il est désormais. « C’était une longue attente, ça fait sept ans que je suis sur le Tour et je n’avais même rien gagné sur le Challenge Tour donc c’était long mais ça valait le coup d’attendre. Je suis fier du travail qu’on a fait cette semaine avec Woodie (Mark Sherwood, son caddie, ndlr) : on est resté dans le moment présent, toujours à essayer de toucher les fairways, les greens, et moi à gérer mes émotions », a-t-il commenté au micro du DP World Tour avant de dédier sa victoire à son grand-père : « Il serait très fier de moi. Mon grand-père vivait ici, en Espagne, il a rejoint la France sous le régime de Franco. J’y pensais sur le parcours et c’était dur de retenir les larmes. »
Une belle semaine tricolore
Outre la réussite de Matthieu Pavon, de nombreux Français ont brillé dans le même temps à l’instar de Julien Guerrier, deuxième meilleur Tricolore avec son 6e rang à -15. Malgré des journées moins payantes que les précédentes, Mike Lorenzo-Vera et Romain Langasque signent tous deux une 9e place à -14 pour faire partie des six Bleus du top 30.
Le classement des Bleus
1er - Matthieu Pavon (-23)
6e - Julien Guerrier (-15)
9e - Mike Lorenzo-Vera (-14)
Romain Langasque
28e - Alexander Levy (-10)
Victor Perez
Julien Brun
35e - Antoine Rozner (-9)
64e - Jeong weon Ko (-3)