Soixante-quinzième de la Race, Adrien Saddier va disputer du 7 au 10 novembre le Abu Dhabi HSBC Championship, premier des deux tournois des Play-Offs du DP World Tour. L’objectif est clair : valider son ticket pour la finale à Dubaï une semaine plus tard.
À peine revenu, bientôt reparti ! Adrien Saddier est rentré chez lui, en Haute-Savoie, lundi matin après un long périple aérien depuis la Corée du Sud. Treize heures de vol entre Séoul et Helsinki, avant de changer d’avion pour trois heures de plus dans les airs entre la capitale finlandaise et son port d’arrivée, Genève. Une expédition harassante, assurée toutefois en classe Business. « Le billet n’était pas si cher que ça, ça allait ! », souffle le golfeur français. Le temps de profiter de quelques jours en famille et il sera de nouveau l’heure de s’envoler, cette fois vers Abou Dhabi. Décollage prévu ce dimanche 3 novembre, pour certainement l’un de ses plus importants rendez-vous de la saison.
Malgré sa 75e place finale à la Race et un ultime top 45 (44e au Genesis Championship le week-end passé), Adrien Saddier va en effet disputer le Abu Dhabi HSBC Championship (7-10 novembre), premier des deux Play-Offs du DP World Tour regroupant donc le top 76 de la Race (et non plus top 70). Il doit ainsi sa présence dans les Émirats aux absences conjuguées de six concurrents mieux placés que lui au général, à savoir Billy Horschel (n° 4 de la Race), Ludvig Aberg (n° 16), Jon Rahm (n° 34), Matthieu Pavon (n° 55), Zander Lombard (n° 56) et Aaron Rai (n° 57).
Son objectif sera bien évidemment d’être au départ du DP World Tour Championship programmé du 14 au 17 novembre et fort d’une dotation record de 10 millions de dollars. Pour y parvenir, Adrien Saddier devra obligatoirement terminer dans le top 52 de cette même Race. Avec 752,34 points au compteur, il accuse 150,55 points de retard sur le dernier qualifié provisoire, l’Autrichien Bernd Wiesberger. « Mon objectif principal, c’est d’être à Dubaï, confirme-t-il. Il y a cependant encore du boulot, même s’il y a des gros points en jeu. Je n’ai plus rien à perdre. Alors autant essayer ! Je pense qu’il va me falloir un top 10… Vu que c’est un 9 millions (de dotation), un top 10 pourrait suffire, selon ce que les autres devant feront, bien évidemment. »
Troisième tournoi de la saison à 9 M$
Il s’apprête à jouer ici son troisième tournoi de la saison à 9 millions de dollars, après le Hero Dubai Desert Classic en janvier et le BMW PGA Championship au mois de septembre. Deux Rolex Series au champ très relevé où il n’a pas réussi à franchir le cut… « Dubaï, c’était le premier tournoi de la saison pour moi, explique-t-il doucement. Je n’étais pas réellement prêt pour ce tournoi-là. J’avais décidé de faire un gros break en décembre. Et puis le parcours était sacrément difficile. Avec toutes ces conditions, je n’étais pas forcément prêt à relever le défi. Wentworth ? J’avais un virus à ce moment-là. J’étais très fatigué. Un virus qui tournait depuis l’Irlande… Quelques caddies et autres joueurs étaient concernés… Je ne sais pas ce que c’était. Cela n’excuse pas tout mais je n’étais, là non plus, pas totalement en condition. Après, c’est sûr que si l’on veut avancer dans tous les classements, quels qu’ils soient, mondial ou européen, il faut performer dans ces tournois. C’est quelque chose que je vais essayer de prendre en compte pour l’an prochain. Et pourquoi pas dès la semaine prochaine à Abou Dhabi… »
Les chiffres parlent néanmoins pour lui. Depuis le ISCO Championship (11-14 juillet), Adrien Saddier reste sur neuf cuts franchis en onze départs. Son jeu est clairement en place. Il n’y a plus qu’à… « Je pense que si on regarde toute la saison en Europe, je n’ai raté que quatre cuts, précise-t-il. Depuis la Belgique, en fait… Depuis mai, c’est effectivement assez solide et consistant. Le facteur important, et qui est un peu mental aussi, c’est que je me sens plus à l’aise en Europe parce que je suis un peu moins éloigné de ma famille. Avec les décalages horaires, notamment en Corée où on avait sept heures, c’était compliqué. »
« Et puis cette année, je me suis beaucoup entraîné à mettre dans mon jeu différents coups de golf, plusieurs trajectoires, essayer d’oublier un peu le côté technique et de revenir un peu plus au jeu, poursuit-il. Et cela m’a fait beaucoup de bien : coller au jeu, sortir des trajectoires différentes sur plusieurs coups, retrouver un peu cette sensation d’insouciance et taper quelque part le coup qu’on a envie, ne pas rester centrer uniquement sur une seule trajectoire, comme certains peuvent parfois le recommander… Cela m’a fait beaucoup de bien de travailler là-dessus. Donc c’est aussi un travail mental (Ndlr : il collabore sur ce point avec Makis Chamalidis) parce qu’il faut transposer cela sur le parcours. Et puis l’arrivée de Mathieu Santerre dans mon équipe m’a fait également du bien. Il m’a donné pas mal d’exercices là-dessus. Alors bien sûr, il y a eu aussi du travail technique, pour créer deux, trois coups. Mais à l’arrivée, tout ça s’est vu sur mes résultats. »
Incontestablement, un changement s’est opéré en plein cœur du mois d’août pour l’élève de Benoît Ducoulombier lorsqu’il a signé coup sur coup deux très belles performances en République tchèque puis au Danemark, finissant respectivement aux 3e et 5e places finales… Il a ainsi prouvé aux yeux de tous qu’il pouvait, lui aussi, remporter un tournoi du Tour européen ! « C’est le travail physique qui a payé ici, affirme-t-il. Quinze jours auparavant, j’étais à Tignes avec David Baudrier pendant une semaine. Je suis arrivé donc en forme sur ces deux semaines de tournoi. Il y a eu ce bel enchaînement où je ne suis pas passé loin de la victoire. C’est sûr que ça m’a donné un bon coup de boost pour la saison et puis ça m’a démontré que le travail effectué prenait une bonne direction. Derrière, forcément, ça a bien suivi… »
Le Yas Links, la grande découverte !
Il ne lui reste désormais plus qu’à apprivoiser le superbe tracé du Yas Links où se jouera dans quelques jours maintenant cet Abu Dhabi HSBC Championship, dernière sortie avant la finale. Adrien Saddier l’avoue, il ne sait rien de ce par 72 long de 6790 mètres où Victor Perez s’était imposé en janvier 2023, devenant au passage le premier golfeur français à remporter un Rolex Series !
« Je ne peux vraiment rien vous dire là-dessus, s’excuse-t-il en guise de conclusion. Je sais juste qu’il peut y avoir du vent. C’est pas mal, c’est quelque chose que j’aime bien. Mais sinon… Je sais juste qu’il y a un bunker au 17 parce que Victor (Perez) avait directement boîté sa sortie le dimanche pour gagner le tournoi. Ne connaissant pas le parcours, c’est pour cela que j’y vais dès le dimanche, afin d’avoir trois jours pour bien me préparer. Je pense que je vais essayer de faire 27 trous et un peu de marche sur le parcours avec un putter et un wedge pour cerner les à-côtés des greens. »