Dans la foulée de sa très bonne saison dernière et sa 64e place finale à la Race, Adrien Saddier enregistre de solides résultats depuis le début de l’exercice 2024-25. Avant, qui sait, une première victoire au plus haut niveau.

Septième au Kenya, Adrien Saddier entend confirmer à Durban cette semaine. © Graham Denholm / Getty Images - AFP

Six tournois joués, cinq cuts franchis avec des résultats plutôt probants… Le début de saison d’Adrien Saddier, 33 ans le 15 mai prochain, est solide. À l’image de cette 7e place obtenue le week-end dernier à Nairobi au Magical Kenya Open, son premier top 10 depuis le Danish Golf Championship (5e) le 25 août dernier. Preuve d’une semaine réussie, le Haut-Savoyard n’a ainsi jamais quitté le top 7 du tournoi en 72 trous, s’offrant même un 3e tour en compagnie du futur vainqueur, le Sud-Africain Jacques Kruyswijk, en antépénultième partie. Malgré un vent tourbillonnant et un tracé hyper exigeant…

« Si on prend en compte les deux tournois en Australie, on va dire que le bilan est plutôt correct, souffle-t-il doucement. Onzième à l’Australian Open puis 13e à Ras Al Khaimah (Ndlr, avec notamment un trou-en-un claqué le dimanche sur le par 3 du trou n° 7). Hélas, j’ai raté le cut au Rolex Series (Hero Dubai Desert Classic). C’est une déception car c’est un tournoi qui permet de grimper au classement (en termes de points distribués). »

En constante progression depuis deux saisons maintenant, Adrien Saddier surfe surtout ici sur son très convaincant exercice 2024 où en prenant la 64e place finale de la Race, il a pu prendre le départ du Abu Dhabi HSBC Championship, premier des deux Play-Offs de fin de saison ne regroupant que le top 70 du Tour européen. Même s’il n’a pas validé son ticket pour la finale à Dubaï, l’horizon semble s’être totalement dégagé pour lui. Mais son ambition est évidemment toute autre. Il est ainsi toujours en quête d’un premier succès sur le Tour.

« J’ai l’impression d’être dans la continuité de l’an dernier, confirme-t-il. Je fais des top 15, des 30es places, des places d’honneur qui permettent d’avancer un peu. Mais j’aimerais bien signer cette année plus de top 10. Cela passe par deux, trois coups en moins par semaine. C’est vrai que la marge est ténue. Je crois que j’ai juste envie de signer de meilleures places plus souvent dans l’année. De faire au moins cinq, six tops 10, des trucs qui permettent de passer un petit cap. L’objectif, c’est Dubaï (finale de la Race), mais j’aimerais le sécuriser un peu plus tôt dans l’année et pas sur la fin de saison… »

Ses statistiques depuis son premier tournoi au BMW Australian PGA Championship (21-24 novembre 2024) sont convaincantes : 60 % au driving (29e du DPWT), 67,5 % de greens pris en régulation (56e), 28,8 putts (47e) et surtout une moyenne de score par tour de 70,1 (15e) résument ici l’homogénéité et la robustesse de son jeu de golf en ce moment. « Je trouve que je joue bien sans forcément me dire que je suis à mon pic de niveau, analyse l’actuel 40e à la Race. Je fais beaucoup de bonnes choses mais je pourrais faire encore un peu mieux dans chaque domaine. Le driving est très bon. Après, tout ce qui est coups de fer, je pourrais être un poil plus proche, je pourrais glisser deux, trois putts de plus. J’ai l’impression, parfois, de faire des -3, -4 en ayant le sentiment d’en avoir encore sous le pied. Tant mieux, on ne va se plaindre. Je joue correctement, mais je sais que je pourrais faire mieux. »

Ces dernières semaines n’ont pourtant pas été propices à une totale sérénité dans son métier de golfeur professionnel puisqu’il a dû également gérer un déménagement, et tous les à-côtés. « Cela a été un peu compliqué à la maison, il y avait pas mal de choses à penser mais là, je suis parti sur trois semaines de tournoi (Kenya, SA Open, Joburg Open) et je vais être totalement focalisé sur le golf.  On va voir si ça permet de gratter encore quelques top 10 ou top 5 ces prochaines semaines. »

Trois places pour The Open à Durban

Sa présence ce jeudi au départ du Investec South African Open Championship du côté de Durban peut également coïncider avec une qualification pour le 153e The Open de l'histoire qui aura lieu du 17 au 20 juillet au Royal Portrush (Irlande du Nord). Trois places sont effet en jeu en Afrique du Sud ! Jouer un Majeur, ce serait d’ailleurs une première pour le 215e joueur mondial. « Il y a plusieurs tournois cette saison sur le Tour européen qui offrent des places, souligne-t-il. Outre le SA Open, il y a je crois l’Italian Open et le Scottish Open. Trois tournois où si ça se goupille bien, en faisant un top 5, il y a de grandes chances d’y aller. On verra ce qui arrive, mais ce n’est pas non plus une attente particulière. »

On ne le verra en revanche pas à Walton Heath (Angleterre) le 19 mai pour les qualifications sur 36 trous de l’U.S. Open prévu à Oakmont (Pennsylvanie) du 12 au 15 juin. 
« Je n’irai pas là-bas, assure-t-il. C’est le lundi d’une semaine de tournoi (Ndlr, Soudal Open du 22 au 25 mai). Je trouve que ça te crame pour la semaine qui arrive. Trente-six trous en une journée, le voyage, la reconnaissance… L’an passé, je ne l’avais pas fait et j’avais bien performé derrière sur le Tour. »

Une fois les deux tournois sud-africains joués, Adrien Saddier bénéficiera de quelques jours de repos (semaine du 10 au 16 mars) avant d’enchaîner avec Singapour et l’Inde. Mais il n’effectuera pas le déplacement jusqu’en Chine où deux tournois sont au programme entre le 17 et le 27 avril, en conclusion de l’Asian Swing.