Issu du Challenge Tour il y a un an, le Lyonnais installé sur la Côte d’Azur s’est offert, via sa 92e place à la Race, un droit de jeu plein pour la saison 2023-24 du DP World Tour. Et de facto un nouveau statut.
Clément Sordet s’est envolé depuis l’Espagne ce lundi vers le Golfe persique l’esprit un peu plus léger. Sa 19e place à l’Andalucía Masters après une longue, très longue série de cuts manqués, lui a en effet permis d’assurer un droit de jeu complet pour la saison 2023-24 du DP World Tour. Le Lyonnais, installé sur la Côte d’Azur, occupe ainsi la 92e place de la Race, soit sept rangs de mieux que la semaine passée.
« C’est un grand soulagement, confirme l’élève de Benoît Ducoulombier, qui vient de souffler ses 31 bougies le 22 octobre. Même si je savais que j’avais déjà engrangé les points nécessaires avant ce bon top 20 en Andalousie… C’est un soulagement car j’ai vécu une période assez compliquée durant laquelle je n’ai pas très bien joué. Ces quatre derniers mois, sur les onze tournois que j’ai joués (avant l’Andalucía Masters), je n’ai fait qu’un seul cut (Ndlr, au Barbasol Championship le 16 juillet, pour une 52e place finale). Je me suis même demandé à un moment si j’allais réussir à passer un cut avant la fin de la saison… Pour être franc, cette histoire de points me trottait un peu dans la tête. »
C’est avec ses deux préparateurs mentaux basés à Cagnes-sur-Mer (06), Éric Fournier et Delphine Herblin (Mindset Performance), que l’ancien étudiant de Texas Tech a beaucoup travaillé sur cette perte de confiance. « Je les ai toutes les semaines au téléphone, ajoute-t-il. Je les vois également lorsque je suis à la maison. »
En réalité, Clément Sordet a connu deux saisons en une durant l’exercice qui s’achèvera le 19 novembre prochain aux Émirats arabes unis. Une première moitié accomplie, avec notamment une deuxième place début décembre au South African Open juste derrière le Sud-Africain Thriston Lawrence, et deux tops 10 en quinze jours au printemps, en Corée du Sud (7e) puis à l’Open d’Italie (9e), avant une seconde partie bien plus chaotique au cours de laquelle il a accumulé de nombreux revers.
« Cette 2e place en Afrique du Sud était la suite logique de ma fin d’année sur le Challenge Tour, lorsque je jouais très bien, analyse-t-il doucement. La saison a été très longue et j’ai fait l’erreur d’arrêter le physique en ne faisant plus que des étirements et du stretching. J’ai eu ensuite un petit problème de matériel : j’ai cassé mon driver au moment où j’ai commencé à manquer tous ces cuts (Ndlr, à partir de la fin du mois de juin). J’ai eu beaucoup de mal à trouver un driver de remplacement. Je n’arrivais plus à mettre en jeu la balle… De là, j’ai perdu confiance en mon driving. Maintenant, ça va de mieux en mieux, même si ce n’est pas encore ça… De manière générale, ça reste toutefois une très bonne saison puisque l’objectif était d’obtenir un droit de jeu plein sur le DP World Tour. Chose que je n’avais jamais réussi à faire auparavant… En résumé, j’ai encore pas mal appris cette année ! »
Présent cette semaine au Qatar Masters, dernière étape de la saison régulière du Tour européen 2022-23, son objectif sera de réaliser un gros coup et de viser le top 75 de la Race qui serait, selon lui, suffisant pour prendre le départ du Nedbank Golf Challenge programmé du 9 au 12 novembre à Sun City (Afrique du Sud). Un top 4 voire 5 à Doha est nécessaire pour rendre visite à Gary Player, et se laisser ainsi encore une infime chance d’être ensuite au rendez-vous du DP World Tour Championship, la finale regroupant les 50 meilleurs de la Race.
Gagner un tournoi !
Mais si ce plan échoue, Clément Sordet n’en fera pas une maladie. Il s’accordera un peu de repos. « J’avoue que j’ai vraiment envie de faire un break, souligne-t-il. J’ai envie de rentrer chez moi et de profiter, avec ma chérie… Je prendrai une ou deux semaines pour partir à la montagne, me reposer, poser le portable et faire une petite randonnée… »
Avant de songer à la saison 2023-24 qui arrivera très vite. Plus précisément dès le 23 novembre en Afrique du Sud (et en Australie pour les plus courageux). A-t-il à ce titre déjà élaboré une ébauche de programme ? « Pour la saison qui arrive, l’avantage que j’ai avec ce droit de jeu plein est de pouvoir construire mon calendrier comme je l’entends, souffle-t-il. Ce qui n’était pas le cas cette année. C’est donc très positif. L’objectif sera de gagner un tournoi. Je m’en sens capable. Disputer un Majeur ? Ce n’est pas une priorité. Ce serait la cerise sur le gâteau. Mais ce n’est pas un objectif principal pour l’instant. »
« Le calendrier d’ici Noël nous propose trois semaines en Afrique du Sud et une autre à l’île Maurice… Je pense que je jouerai le Joburg Open (23-26 novembre) et le South African Open (30 novembre-3 décembre). Et peut-être Maurice (14-17 décembre) si ma chérie vient avec moi ou pas. Pour dire vrai, je n’ai pas encore trop réfléchi à ce calendrier, mais on devrait ne pas être très loin de ça… »
Cette nouvelle saison, la première en tant que professionnel avec une catégorie 10 en poche, va aussi lui permettre d’entrer dans le champ de tournois dont habituellement les portes lui restaient fermées. On parle évidemment ici des Rolex Series : « C’est indiscutablement un grand changement pour moi, conclut-il. Il y a potentiellement l’occasion de jouer le Scottish Open, Wentworth, etc. À part peut-être le Hero Dubai Desert Classic (18-21 janvier) que le Tour réfléchit à réduire à 60 joueurs en format pro-am… Ce qui n’est pas très juste pour les autres, mais plutôt sympa si on se trouve dans le top 60 de la Race. À moi de jouer, donc. Je pense que ma progression depuis mon passage en professionnel (en 2015) est constante. Je me sens mieux dans mon swing, mon petit jeu est meilleur. Même s’il reste encore beaucoup de boulot à effectuer. Je me sens bien dans ma vie de manière générale. Et si on est bien dans sa vie perso, on est bien aussi au golf… »