Très mal embarqué à la Race, Clément Sordet n’a plus beaucoup de solutions pour espérer conserver son droit de jeu plein en 2025. Il doit briller en Andalousie cette semaine puis en Corée du Sud dans moins de quinze jours. Deux destinations où il a récemment performé…

Clément Sordet retrouve cette semaine Sotogrande où il avait réussi un très bon top 20 l'an passé © Jung Yeon-je / AFP

Il y a un an, presque jour pour jour, Clément Sordet, venu du Challenge Tour l’année précédente, validait un droit de jeu plein pour la saison 2023-24 du DP World Tour grâce à une 19e place acquise à l’Andalucía Masters, au Real Club de Golf Sotogrande, en Espagne. Ce top 20 salvateur, après une série de sept cuts manqués d’affilée, lui avait permis de finir à la 99e place finale de la Race à l’issue d’un dernier échec sans conséquence la semaine suivante au Qatar.

Cette année, la mission s’annonce encore bien plus périlleuse. Le Lyonnais, qui fêtera ses 32 ans le 22 octobre, occupe la 162e place de la Race to Dubaï. Classé 62e du FedEx Open de France, il demeure sur une série peu avantageuse. Lors de ses douze dernières sorties, il n’a ainsi joué qu’à deux reprises le week-end. En République tchèque (43e) et donc au Golf National il y a quelques jours seulement.

« Cela fait plusieurs semaines voire plusieurs mois pour ne pas dire toute la saison que c’est compliqué pour moi, confirme le 708e joueur mondial. Je prends beaucoup moins de plaisir ces derniers temps. J’ai mis en place pas mal des choses avec mon préparateur mental (Laurent Ermellini). Il était avec moi sur le Challenge Tour. J’avais arrêté pour x raisons et j’avais de nouveau besoin de lui. Donc, je l’ai rappelé. Cela a l’air de fonctionner, je me rapproche peu à peu de mon niveau que j’avais avant. C’est positif. » 

Bien sûr que je veux garder ma carte, mais j’ai aussi fait quelques changements. Cela prend plus de temps que prévu mais je sais que si je continue dans cette direction, ça va le faire…

Clément Sordet n’a plus de temps à perdre. Il a deux semaines pour sauver ce qui peut l’être encore. Dès jeudi en Andalousie, sur un tracé qui lui avait donc souri l’an passé, et en Corée du Sud dans quinze jours, au Genesis Championship (4 millions de dollars de dotation), là encore sur un parcours (le Jack Nicklaus Golf Club Korea, à Incheon) où il avait accroché la 7e place le 30 avril 2023.

Seul petit inconvénient, celui qui collabore avec Benoît Ducoulombier depuis plusieurs années maintenant enchaîne cette semaine son huitième tournoi consécutif. Avec la Corée, il en sera à neuf. Difficile d’imaginer par conséquent qu’il parviendra à se présenter frais comme un gardon au Pays du Matin calme, après un très long déplacement en avion afin d’espérer finir dans le top 115 de la Race… « Ce sont deux parcours que j’aime bien, souffle-t-il. Ce sont deux tournois où j’avais plutôt bien joué. Alors, tant qu’il y a de l’espoir... Bien sûr que je veux garder ma carte, mais j’ai aussi fait quelques changements. Cela prend plus de temps que prévu mais je sais que si je continue dans cette direction, ça va le faire… »

27 tournois joués, 8 cuts franchis

« Cela fait un moment que je ne regarde plus les points, ajoute-t-il. J’essaie de mettre des choses en place pour 2025, que ce soit sur le Challenge Tour ou sur le DP World Tour. On verra. C’est une question de niveau. Si je finis bien cette saison, je pourrais très bien rester sur le Tour européen. Dans le cas contraire, je remonterai avec le Challenge Tour. Si je continue à progresser. Je perdrai peut-être une saison, mais on ne sait jamais ce qui peut se passer sur la D2 européenne car ça joue très bien. Bref, je vis l’instant présent. »

On ne va pas se mentir : si l’on se réfère à sa saison sur le Tour européen – 27 tournois joués, 8 cuts franchis avec comme meilleur résultat une 13e place au Volvo China Open le 5 mai – Clément Sordet est bien plus proche de disputer les PQ2 des Cartes européennes à la fin du mois (31 octobre-3 novembre) sur l’un des quatre sites proposés en Espagne que de poursuivre l’aventure une année de plus au plus haut niveau.

À moi de lâcher un peu plus les chevaux et voir les bons scénarios dans ma tête. Là, j’avais tendance à ne voir que les mauvais…

« Je n’ai jamais participé aux PQ2, avoue-t-il doucement. Mais si je dois y aller, j’irai (Ndlr, les joueurs classés entre la 116e et la 150e place de la Race vont directement aux PQ3)… Monter, redescendre à l’échelon inférieur, c’est bien sûr stressant. Les Cartes, c’est un petit joker mais la catégorie n’est pas bonne, on le sait. Les Cartes, je connais (Ndlr, 8e en 2018, cut manqué après 4 tours en 2019). Je suis redescendu, je suis remonté… Il n’y a pas de raison que je ne sois plus capable de le faire. »

À lui maintenant d’évacuer pour de bon tous les « parasites » qui, d’un seul coup, viennent gripper son jeu. Il en a encore fait l’amère expérience au dernier Open de France lors des deux premiers tours. Après un très solide 67 (-4) jeudi, il était en train de signer une nouvelle très bonne carte avant de concéder deux bogeys sur ses deux derniers trous (au 8 et au 9) et signer à la sortie un très frustrant 72 (+1).

« Dans ma tête, je me saborde tout seul, lâchait-il en guise de bilan de son open national. J’ai des pensées négatives qui arrivent pour rien. Je me mets une pression supplémentaire. Une pression aussi par rapport à la carte. À moi de lâcher un peu plus les chevaux et voir les bons scénarios dans ma tête. Là, j’avais tendance à ne voir que les mauvais… Bref, j’ai foiré mon tournoi. À moi cependant de continuer à trouver du positif. Je sais que je ne suis pas très loin. »