Pour sa première année pleine sur le DP World Tour, David Ravetto en est pour le moment à cinq cuts passés en six tournois, et un top 10. De belles nouvelles, surtout lorsque l’on sait qu’il y a encore huit mois, la première division lui semblait très lointaine.
L’envie que les choses aillent encore plus vite. Mais en même temps l’attention à ne pas se brûler les ailes, comme cela a failli lui arriver l’année passée. En ce début d’année 2023, David Ravetto est globalement animé par ces deux sentiments, pas nécessairement contradictoires, mais par rapport auxquels il essaie de se tenir sur une ligne de crête. Et sur ce point, la satisfaction est là. « Je dirais que oui, c’est un début de saison réussi », admet-il.
Les chiffres vont dans le même sens. Après avoir gagné de belle manière son droit de jeu sur le DP World Tour à l’épreuve des Cartes, en novembre, l’ancien étudiant de TCU, passé pro fin 2020, a joué six tournois. Seul le premier d’entre eux, le Joburg Open, fin novembre, s’est soldé par un cut loupé. Pour le reste, il a toujours joué l’intégralité des quatre tours, et s’est même offert son premier top 10 en carrière sur la première division européenne lors de l’Alfred Dunhill Championship. Sans avoir pu disputer les deux épreuves des Rolex Series, car sa catégorie 17 ne le permet pas, il pointe néanmoins à la 86e place de la Race to Dubai, au moment d’aborder cette semaine le Thailand Classic. Réussi, assurément.
Éviter les erreurs de l'an passé
« Je me sens à ma place, souligne-t-il. Ok, je ne joue pas les Rolex Series, donc je ne peux pas jouer avec les tout meilleurs. Mais sur les autres tournois, il y a quand même des bons joueurs, et à côté d’eux, je me sens à ma place en matière de niveau de jeu. »
Il n’empêche, en bon compétiteur, David Ravetto espère toujours des résultats non seulement meilleurs, mais surtout plus prompts à venir. Un état d’esprit dont il a, toutefois, pu mesurer le possible effet boomerang, l’an passé, alors qu’il évoluait sur le Challenge Tour. « Je suis rentré de la tournée de début d’année en Afrique du Sud un peu frustré, narre-t-il. J’étais 35 ou 40e, rien d’extraordinaire mais j’avais fait un début correct, avec de bons résultats qui m’avaient permis de marquer pas mal de points. Mais en rentrant, j’ai voulu changer pas mal de choses dans mon putting. En réalité, je pense que je ne m’y suis pas bien pris. J’ai voulu chercher la petite bête, j’ai été impatient. »
Un mauvais filon qui a débouché, une fois le Challenge Tour revenu en Europe après six semaines de pause, sur dix cuts manqués consécutifs. « Le problème, c’est que dans ce sport, quand on perd la confiance, c’est dur de remonter, constate-t-il. Cette année, je n’ai clairement pas envie de faire la même erreur, d’autant que sur le DP World Tour, avec une petite catégorie, j’ai encore moins de marge. »
« Si j’avais dû retourner sur l’Alps Tour, je ne sais pas si j’aurais continué. »
Pour parvenir à apprécier sa situation actuelle, David Ravetto a seulement besoin de revenir quelques mois en arrière, précisément au début de l’été 2022. À l’issue de sa série d’insuccès, le Racingman commençait alors tout doucement à sentir le mur de la sortie par le bas du Challenge Tour lui frotter le dos. « Je jouais avec la peur du cut, j’avais du mal à engager mes coups, livre-t-il. Honnêtement, si j’avais dû retourner sur l’Alps Tour, je ne sais pas si j’aurais vraiment continué. »
Une 21e place lors du Vaudreuil Golf Challenge permet tout d’abord de stopper l’hémorragie. Mais la délivrance, en tout cas pour ce qui est de conserver la carte, est arrivée à l’Open de Portugal, où il participait à un inédit playoff à trois 100% français avec Pierre Pineau (vainqueur au final) et Félix Mory. Puis vint donc l’épreuve des Cartes, et le gain d’un droit de jeu sur le grand circuit. Alors… où et quand est arrivé le déclic ? « Franchement, si on savait comment ils arrivent, on les provoquerait plus souvent », rigole-t-il. Mais le travail constant avec son coach Benoît Ducoulombier, son préparateur mental Makis Chamalidis et son préparateur physique Cédric Deschamps ont sans doute joué un rôle.
Or donc, ce début de saison 2022-2023 le satisfait, sans toutefois le combler. Selon lui, la marge de progression se situe surtout à moins de 50 m du trou. Un point faible qu’il avait déjà identifié, mais qu’il peut désormais quantifier précisément, grâce aux statistiques beaucoup plus étoffées sur le DP World Tour que sur les circuits secondaires. « La semaine dernière à Singapour, je prends la 23e place du tournoi, mais en étant au-delà de la 100e place sur les statistiques de putting, illustre-t-il. Avec un putting à peu près correct, le top 5 était largement atteignable. » Alors, pourquoi pas prochainement ? Lui-même le dit : « Au golf, tout va très vite. »