Pour la seconde fois en un an, David Ravetto s’est extirpé des terribles PQ3 des Cartes européennes et confirmé son droit de jeu sur le Tour européen qui débute cette semaine en Afrique du Sud. Le Racingman est l’un des sept Français présents au Joburg Open.
David Ravetto n’a pas eu franchement le temps de savourer sa 16e place aux PQ3 des Cartes européennes achevées ce mercredi 15 novembre à Tarragone (Espagne). Il est en effet depuis ce lundi à Johannesburg (Afrique du Sud) pour disputer l’un des deux premiers tournois de la saison 2023-24 du Tour européen, le Joburg Open.
« J’avais prévu de ne pas faire comme l’an passé où après les Cartes, j’avais enchaîné tout de suite, souffle-t-il au téléphone depuis sa chambre d’hôtel. Je voulais cette fois me reposer mais malheureusement, ça semble entrer plus haut dans les tournois pour cette nouvelle saison. Le DP World Tour donne plus de points aux « petits tournois ». Du coup, je ne rentre pas au Dunhill Championship (7-10 décembre), sauf si je fais un résultat cette semaine, et je suis pour l’instant 8e réserve au South African Open (30 novembre-3 décembre). Donc, je n’avais pas trop le choix… »
Cent trente-deuxième de la Race à l’issue du dernier tournoi de la saison régulière (Qatar Masters), le Racingman a été le seul parmi les treize français présents aux PQ3 à s’extirper de ce marathon en six tours, avec un cut après 72 trous. Un exercice hyper stressant qui laisse forcément des traces…
« C’est vraiment horrible comme semaine, ce n’est pas du golf très agréable, confirme-t-il. L’an passé, j’arrivais aux PQ3 après une bonne fin de saison sur le Challenge Tour, j’étais assez confiant, bien armé, bien dans mon golf (Ndlr, il avait d’ailleurs terminé 2e). Cette année, c’était plutôt l’inverse. Cela faisait trois mois que je n’enregistrais aucun bon résultat, pas un seul cut. C’est d’ailleurs pour ça que je perds ma carte. Normalement, ça ne doit jamais arriver. Bref, je n’arrive pas du tout en confiance. En plus, je ne commence pas très bien (Ndlr, 71 le premier jour). C’est toujours dur d’engager ses coups, de lorgner constamment sur ce top 25 qui vous permet de rester sur le Tour. Mentalement et physiquement, c’est épuisant. »
« Six tours, c’est très long, ajoute-t-il. Il faut rester patient, avoir le même état d’esprit, être concentré sur chaque coup. Aux Cartes, on passe par toutes les émotions. Je suis parvenu à rester solide sur les quatre derniers trous qui font à l’arrivée la différence et qui me permettent de finir 16e. Ce qui m’ouvre de meilleures perspectives que si vous finissez 25e ex æquo. Durant cette dernière heure, je suis passé par toutes les émotions avant la délivrance. En termes de sensation, c’est très fort. Mais il est évident que mon expérience en 2022 m’a beaucoup aidé. »
Objectif : entre 20 et 25 tournois
En 2023, avec une catégorie 17, David Ravetto, 26 ans, avait joué 29 tournois pour 13 cuts franchis. En possession d’une catégorie 18 cette saison – le DP World Tour a en effet créé la catégorie 12 offrant un droit de jeu aux joueurs classés entre la 126e et la 200e places à la FedEx Cup sur le PGA Tour – son calendrier est encore très loin d’être finalisé. Tout dépendra de ses premiers résultats et de ce fameux re-ranking en milieu de saison, propre à cette catégorie venant directement des Cartes.
« Je pense que je peux espérer jouer entre 20 et 25 tournois, souligne l’élève de Benoît Ducoulombier. Cela dépendra du re-ranking. Avec le nouveau calendrier, ça peut le faire. Là où ce sera compliqué, c’est avec les tournois co-sanctionnés en Asie et en Afrique du Sud. Il y aura moins de places. Mais après, avec les champs pleins, ça ne devrait plus poser de problème… »
L’objectif principal sera évidemment d’éviter de rééditer les mêmes erreurs qui l’ont poussé vers les PQ3, et pourquoi pas s’immiscer le plus souvent possible dans le haut du leaderboard. En 2022-23, il a fini à deux reprises dans le top 10 (9e), au Dunhill Championship et au Barbasol Championship. Pour l’instant ses meilleurs résultats au plus haut niveau…
« Il y a eu deux saisons en une pour moi, conclut-il. Jusqu’au mois d’août, ça a été plutôt bon. J’étais 93e à la Race après les trois semaines de break… Mais je me suis mis un peu trop de pression pour faire les points nécessaires afin d’assurer la carte. Tout va vite dans ce sport. Cette saison, il y a pas mal d’opportunités de jeu. Je vais prendre les tournois comme ils viennent, et ne pas faire trop de projection. Voilà comment j’imagine la saison qui démarre ce jeudi… Ce n’est pas vraiment agréable à vivre avec cette catégorie de jeu car on ne peut pas prévoir quoi que ce soit, notamment par rapport à la vie privée. Mais je l’ai déjà vécu. Je sais ce que c’est. De façon générale, j’ai du mal à breaker, j’aime bien enchaîner. Mais il faut aussi écouter son corps. Au mois d’août, au moment de la reprise, je suis allé jouer ce tournoi en Irlande du Nord (ISPS Handa World Invitational) sans avoir eu le temps d’aller voir mon coach. Je sais que je ne referai pas ce genre d’erreur. Si je peux éviter de jouer un petit tournoi et effectuer une bonne semaine d’entraînement avec Benoît, je le ferai. »