Victime d’une fracture de fatigue au poignet gauche, Julien Brun ne devrait pas retrouver la compétition avant la fin du mois d’août au British Masters. Un coup d’arrêt dans une saison déjà très difficile pour l’Antibois.
Il y a une semaine, vous annonciez sur les réseaux sociaux votre retrait pour plusieurs mois du DP World Tour en raison d’une blessure au poignet gauche…
Tout à fait. Cela me gênait un tout petit peu en Chine (Ndlr, au Volvo China Open au début du mois de mai). On a pris quelques précautions avec des exercices afin de renforcer la zone touchée et de voir si ça allait mieux. Ce qui semblait être le cas puisque toute la semaine d’entraînement qui a suivie chez moi à Prague a été bien meilleure. Je n’ai eu aucune douleur. Mais, hélas, c’est revenu de nouveau une semaine avant le tournoi (Ndlr, Soudal Open, du 23 au 26 mai). J’ai passé quelques jours à Paris pour des journées sponsors et ça a empiré le mardi, juste avant le tournoi.
Vous vous prépariez à prendre normalement le départ du Soudal Open, c’est bien cela ?
Oui, j’étais d’ailleurs déjà sur place (à Anvers). On ne savait pas exactement ce que c’était. On joue tous avec des petites douleurs, des petites choses comme ça… C’est le quotidien d’un sportif de haut niveau, même si on pratique un sport avec moins de traumas, moins de contacts que dans d’autres disciplines. La douleur que j’avais me faisait penser à une tendinite, à quelque chose qui s’était peut-être déplacé. D’autant que la douleur n’était pas forte du tout. Mais après avoir passé des tests, il fallait prendre la décision d’arrêter et de passer des examens complémentaires.
Qu'ont révélé au juste les examens ?
C’est une fracture sur le petit os crochu de la main (Ndlr, fracture de l’hamulus de l’hamatatum). C’est sûrement un mixte d’une fracture de fatigue et de ce que j’ai pu faire les semaines auparavant, peut-être en tapant un mauvais coup, un mauvais choc, sur une frappe. Ce qui est sûr, c’est qu’il y avait un terrain propice, la zone devait être déjà affaiblie depuis un petit moment. Mais pour résumer, oui, ça ressemble à une fracture de fatigue.
Est-ce la première fois dans votre carrière de golfeur pro ou amateur que vous êtes comme cela contraint à du repos forcé ?
Cela m’était déjà arrivé lors de ma première année à la fac (à Texas Christian University). C’était le dernier tournoi de ma première année, à l’automne. Je n’ai pas joué pendant trois, quatre mois ensuite. C’était déjà le poignet mais ce n’était pas la même chose. Cette zone là est sujette à beaucoup de chocs. C’est une zone à risque pour les golfeurs. C’est souvent source de soucis.
Avez-vous envisagé de vous faire opérer ?
Le médecin que j’ai vu Paris avait l’air de dire que la fracture était « bien placée » et qu’il n’y avait aucun problème pour que je récupère totalement. Il n’y avait donc pas besoin d’opérer à l’endroit de la fracture.
Vous nous confirmez que vous partez pour six semaines d’immobilisation ?
Oui, six semaines avec une orthèse. Le poignet est complètement immobilisé. Ensuite, on refait un scanner pour vérifier que tout est bien en ordre. Il y aura par la suite un plan d’action pour la rééducation et la reprise du jeu.
Tablez-vous toujours votre retour pour la fin du mois d’août, plus précisément pour le British Masters (29 août-1er septembre) au Belfry ?
Je pense que ça semble réaliste. Même s’il y a encore beaucoup d’interrogations sur la reprise. À quel point je vais être par exemple capable d’encaisser une charge de travail cohérente, de pouvoir aussi enchaîner les tours plusieurs semaines de suite… Ce qui est sûr, c’est qu’à ma reprise, le calendrier sera différent de celui qu’il aurait pu être si j’avais été en pleine forme physique. Je vais devoir faire plus de breaks par-ci, par-là. Mais oui, je pense que c’est cohérent de vouloir reprendre à la fin août, début septembre. On verra par la suite.
Pourriez-vous bénéficier d’une exemption médicale ?
On est en contact avec l’European Tour depuis le mardi en Belgique, le jour où j’avais extrêmement mal et la veille de mon abandon. On a constitué un dossier pour expliquer ce qui s’était passé. On les tient au courant de l’évolution. Ce qui est sûr c’est que j’ai trop joué pour avoir une exemption médicale. Je ne pourrais pas récupérer toute la saison, puisque j’ai déjà pris part à onze tournois. En revanche, j’aurai une extension. Je jouerai, si besoin, des tournois en plus (lors de la saison 2024-25). En fait, il y a deux cas de figure. Soit je reprends et tout se passe bien en conservant la carte sur les tournois que j’aurais jusqu’à la fin de saison, soit je ne conserve pas la carte et dans ce cas-là, je bénéficierai d’une extension avec x nombres de tournois par rapport à ceux que j’aurais manqués.
Une chose est certaine, cette blessure ne tombe franchement pas au bon moment pour vous puisque votre début de saison a été difficile jusque-là…
Oui, le bilan est mitigé (Ndlr, onze tournois joués, cinq cuts franchis, un seul top 20). Le début de saison a été très mauvais. Il n’y a pas grand-chose à dire sur les tournois aux Émirats arabes unis et à Bahreïn où je n’étais pas dedans, pas performant. Cela a été difficile d’enchaîner avec la finale (de la Race) et le début de la saison où j’ai connu d’autres soucis physiques (notamment à l’épaule). Cela m’a quand même servi pour mettre d’autres choses en place et effectuer quelques changements qui ont été très bénéfiques, notamment à partir du Kenya. J’ai beaucoup mieux joué même si cela ne s’est pas trop vu dans mes résultats. Je n’ai pas été bon sur les greens, ce qui n’est pas une habitude pour moi. Tout était en place et puis il est arrivé ce qui est arrivé. L’important maintenant est de revenir dans de meilleures dispositions, avec un poignet nickel mais aussi de l’énergie mentale pour pouvoir performer.