Absent du Tour européen depuis début mai, opéré le 23 septembre du poignet gauche, Julien Brun poursuit sa rééducation du côté de Biarritz. Un retour à la compétition est prévu pour le début du mois de février. Si tout va bien…
C’est à Biarritz et Arcangues que Julien Brun a décidé de poursuivre sa rééducation. Au Pays basque depuis trois semaines maintenant, l’Antibois domicilié à l’année à Prague, en République tchèque, enchaîne ainsi les entraînements avec ses coaches et les exercices de renforcement de son poignet gauche opéré le 23 septembre dernier. « Tout se passe bien pour l’instant, souffle-t-il doucement. Je reste encore à Biarritz une petite semaine. Tout suit son cours normalement. J’en profite pour reprendre les bases avec Olivier Léglise (son coach technique et grand jeu). Robin Cocq (son coach performance et petit jeu) est venu aussi trois, quatre jours me voir. On essaie de repartir avec des bases saines afin que lorsque je pourrais recommencer à jouer, je sois concentré sur le jeu et tous les autres aspects de l’entraînement. »
Victime à la fin du mois de mai d’une fracture du petit os crochu de la main (Ndlr, l’hamulus de l’hamatatum), résultante d’une fracture de fatigue et d'un mauvais choc encaissé en amont, Julien Brun a bien tenté un retour durant l’été, d’abord sur un tournoi du Pro Golf Tour puis sur une épreuve locale en République tchèque. Deux tests loin d’être concluants, qui ont finalement poussé le golfeur français à se faire opérer à la rentrée.
« J’ai été dans le plâtre durant un mois à peu près, énumère-t-il. On m’a ensuite placé une orthèse que je pouvais enlever afin de démarrer un petit peu la rééducation. Cela a pris encore un mois. J’ai recommencé à m’entraîner plus ou moins normalement depuis la mi-novembre en commençant à putter. Depuis, j’ai recommencé à taper les balles le 25 novembre… Pour le long jeu, avec les bois, j’ai tapé cinq ou six drives ces trois, quatre derniers jours. Tout est évidemment progressif. Au début, c’était beaucoup de petit jeu, wedging et putting, car ça ne me faisait pas mal. On a augmenté ensuite sur des fers moyens, puis un peu plus avec les longs… Là, je recommence à taper quelques bois. Tout en essayant de faire un petit peu plus à chaque fois, quand c’est possible. Mais on peut dire que l’essentiel pour l’instant reste le petit jeu. »
Cette progression tant souhaitée, Julien Brun l’a effectuée à Biarritz et non pas à Prague où tout est fermé, en termes de zones d’entraînement, depuis le 15 novembre. Frapper la balle sur des tapis n’était en effet clairement pas la bonne solution. Car le chemin semble encore fastidieux avant d’envisager un retour à la compétition. Un processus parsemé de doute et, forcément, d’interrogation. « Je n’en suis qu’à une partie, prévient l’ancien étudiant à la Texas Christian University. Je n’ai par exemple toujours pas rejoué sur le parcours. Il y a encore du travail devant moi avant d’être prêt à jouer les tournois à 100 %, sans arrière-pensées. Les doutes sont surtout liés à l’incertitude. Par rapport à ma main et aux sensations que j’aurai, notamment au niveau de la cicatrice. Là, je peux taper 80 à 100 balles au practice, mais il y a des jours où ça fait un peu mal, comme des jours où il n’y a pas de problème… Le plus important, c’est de ne pas précipiter les choses. »
Outre le travail technique, Julien Brun peut également bénéficier de la proximité de l’Institut sud-aquitain de la main et du membre supérieur situé à Biarritz. Après un passage dans leur locaux la semaine passée, il doit y retourner deux fois cette semaine. Des visites auprès d’un ostéopathe sont aussi à l’ordre du jour. « J’ai plein d’exercices à faire, confirme-t-il. Mon quotidien en ce moment, c’est un paquet d’exercices de rééducation, d’élastiques, de renforcement de la main et de l’avant-bras. J’essaie d'harmoniser en peu le tout. Et de récupérer la force… Il me manque en effet beaucoup de force, car il y a un gros déséquilibre entre le côté gauche et le côté droit, forcément. »
« Avec mon préparateur physique (Ndlr, le Tchèque Svatopluk Byma), on a mis en place des exercices pour voir si ça progresse dans le bon sens, et si je suis capable de les réaliser, ajoute-t-il. Il y a tout un travail de récupération aussi au niveau de la cicatrice, des étirements afin d’éviter les tendinites et autres problèmes de cet ordre. Sans oublier les massages sur la main que je dois effectuer aussi de mon côté à la maison. »
Alors à quand un retour à la compétition ? On rappelle que Julien Brun n’a plus joué le moindre tour sur le DP World Tour depuis le vendredi 3 mai 2024, au Volvo China Open. « En étant gourmand, je dirais le Hero Dubaï Desert Classic (16-19 janvier), car c’est un gros tournoi avec des gros points en jeu, déclare-t-il. Mais il ne faut pas que cela vienne perturber ce que nous sommes en train de mettre en place. La reprise est donc encore floue. Mais je pense qu’en février, je serai capable de rejouer. Aux alentours du Qatar Masters (6-9 février) par exemple ou pour le Kenya (20-23 février), ce serait bien plus raisonnable. Depuis le mois de mai, je n’ai dû jouer qu’une dizaine de fois, c’est tout. J’ai été arrêté complet pendant quatre mois, entre ma première convalescence et la seconde… Et quand j’ai repris, j’ai rechuté rapidement… De là à repartir en janvier et se dire que je vais bien rejouer en performant tout de suite, cela me paraît un peu utopique. Après, dans le golf, on ne sait jamais… »
Exemption médicale et 14 tournois au programme
En possession pour le moment d’une catégorie 10a, Julien Brun a 14 tournois pour sauver son droit de jeu pour la saison 2025-26. Pas un de plus. L’équation est donc simple. Il ne faudra surtout pas se manquer à son retour sur les fairways et bien choisir le moment pour renouer avec la compétition.
« Le plus important ici, c’est de mettre toutes les chances de son côté et ne pas tenter de jouer deux tournois pour ensuite arrêter de nouveau, conclut-il. C’est une option, mais ça ne me correspond pas trop… Alors oui, la période est difficile. Elle l’est surtout d’un point de vue physique. Est-ce que je vais pouvoir revenir ? Est-ce que je vais pouvoir rejouer comme avant ? On n’en sait rien pour l’instant. Mais cette période n’est pas la plus difficile que j’aie eu à vivre. Mentalement et humainement, cela m’a permis de mettre d’autres choses en perspective. Je me sens mieux maintenant par rapport à il y a cinq ou six mois. En fait, les moments les plus durs, c’était il y a six, sept ans, quand je ne jouais pas bien. J’essayais de faire mon trou et je galérais. C’était dur, ça. Je ne dis pas que c’est facile ce que je vis en ce moment mais, bon, je suis quand même installé sur le Tour, je vais avoir 14 tournois a minima… Il y a pire dans la vie ! »