Freiné par un dos récalcitrant depuis plusieurs mois, Julien Guerrier demeure toutefois ambitieux en se fixant des objectifs élevés : gagner sur le Tour européen et être présent à la finale de la Race en novembre prochain.

Julien Guerrier sera en Belgique cette semaine puis en Allemagne et en Suède avant un break de deux semaines. © Lintao Zhang / Getty Images - AFP

Comme beaucoup de joueurs européens, Julien Guerrier accueille avec une joie non dissimulée l’arrivée cette semaine du DP World Tour sur le Vieux Continent. Le Soudal Open, disputé du côté d’Anvers, en Belgique, lance en effet à partir de jeudi une longue séquence en Europe qui ne prendra fin que le 24 octobre prochain pour un déplacement en Corée du Sud. Avant les deux tournois finaux dans les Émirats arabes unis rebaptisés cette saison DP World Tour Play-offs.

Terminés donc les trajets interminables d’un continent à un autre et les décalages horaires épuisants. « On va dire que c’est la continuité de la saison, tout est important, tempère à peine le Rochelais domicilié en banlieue lyonnaise. Mais c’est sûr qu’on est content car on a moins de déplacement à effectuer. On va avoir l’occasion de rentrer à la maison dès le dimanche. Et si c’est avec un trophée dans la valise, c’est encore mieux (rires). »

La saison 2023-24 de Julien Guerrier a déjà été jalonnée de plusieurs pépins physiques. Autant d’obstacles qui ont freiné sa marche en avant, lui qui avait terminé 39e de la Race 2023, signant là sa meilleure performance sur le Tour européen. Une blessure au dos contractée mi-novembre lors de cette finale de la Race à Dubaï l'a ainsi empêché de démarrer comme il le souhaitait l’exercice suivant. Victime d’une fissure au niveau des vertèbres L5 et S1, il est resté sur le flanc tout le mois de décembre. Pendant 25 jours, il n’a ainsi pas pu toucher le moindre club de golf, la faute à un lumbago plus que tenace.

Après une reprise effectuée en janvier ponctuée par quelques bons résultats (une 15e place au Dubai Invitational dans un champ réduit, 8e à Bahreïn malgré un vent à décorner un bœuf), une seconde alerte, toujours au dos, l’a contraint à annuler sa présence à Singapour puis en Inde. Nouveau coup d’arrêt !

« J’effectue un gros travail à ce niveau-là, souligne Julien Guerrier, qui soufflera ses 39 bougies le 1er juillet. C’est un peu ennuyeux mais ça fait partie du job… Après, ce n’est pas pour autant que je peux ne pas me blesser. Je prends ça en considération. Je n’ai pas le temps pour me faire opérer, je gère mes blessures comme un sportif de haut niveau. On fait du bon travail avec ma prépa physique, Charlotte Ducos, une ancienne joueuse de basket pro. »

Il peut également compter sur l’appui de Raphaël Jacquelin, son coach technique depuis plus d’un an maintenant. L’entente entre les deux hommes est parfaite. Et ça aussi, ça compte ! « Cela se passe très bien. Je l’ai vu avant-hier (Ndlr, en début de semaine dernière). Il est venu à Lyon. Il fait actuellement des allers-retours entre Montpellier et la Suisse car il est en train de déménager. On en profite. On se voit d’ailleurs toute la semaine en Belgique, là, cette semaine… On essaie d’affiner. Le sport de haut niveau, ce sont des détails. Des fois, on fait des mauvais choix, des fois des bons… On essaie de continuer sur la bonne voie. »

Mariage la semaine de l’U.S. Open

Car l’objectif est clair pour celui qui convolera en justes noces la semaine de l’U.S. Open (13-16 juin). C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il n’a pas pris part aux qualifications sur 36 trous ce lundi 20 mai à Walton Heath. Oui, il veut enfin débloquer son compteur au plus haut niveau. « Je veux aussi être de nouveau à la finale de la Race, annonce-t-il en complément. Ces objectifs sont à la fois atteignables et relevés puisque je ne les ai pas atteints pour l’instant, en tout cas en ce qui concerne la victoire. J’ai dû jouer sept ou huit tournois depuis le début de la saison (Ndlr, neuf exactement). C’est peu. Habituellement, à cette période de l’année, j’en suis déjà à 12 ou 13. J’attends donc d’avoir un peu plus de rythme, c’est-à-dire trois semaines de tournoi et une ou deux semaines de pause. Et c’est justement ce rythme qui va faire que je vais me sentir dedans, dans mon jeu. »

« Mon début de saison et ce que j’ai fait au Japon (cut manqué) puis en Chine (23e) il y a quelques semaines lors de mes dernières sorties prouvent que je suis sur le même rythme, conclut le vainqueur du Championnat de France professionnel MCA le 7 avril dernier au Golf du Médoc. Les résultats ne sont pas flamboyants, mais je ne suis pas hors sujet non plus. Pourtant mon golf est loin d’être médiocre. Je n’arrive pas aligner toutes les planètes pour le moment. Mais je fais le boulot. Avec l’expérience, j’ai appris que le plus dur était d’attendre, ou plus encore, d’aller provoquer ces semaines favorables. On ne maîtrise pas tout au golf. J’essaie de me concentrer sur le processus pour y arriver, sans m’affoler. Je sais que je ne suis pas loin de faire quelque chose de bien… »