Passé professionnel le 12 septembre dernier, Martin Couvra, 20 ans, fait partie des plus sérieux espoirs du golf tricolore. Ambitieux, l’élève de Mathieu Santerre a pour objectif le Tour européen en 2025. Avant de goûter à des choses bien plus grandes encore.
À peine posés la valise et le sac de golf qu’il faut déjà penser à repartir. Revenu en France lundi après une belle semaine à Johannesburg au South African Open, Martin Couvra, 21 ans le 20 janvier prochain, s’apprête à faire le chemin inverse. Il est en effet dans le champ de l’AfrAsia Bank Mauritius Open, ultime rendez-vous du Tour européen en 2023 programmé du 14 au 17 décembre…
« Je repars dimanche pour Maurice, confirme-t-il. Cela fait beaucoup de temps passé dans l’avion mais pour les miles avec Air France, c’est plutôt pas mal (rires). J’ai bénéficié d’une invitation. Cela va être cool. Il paraît que le tout nouveau parcours (La Reserve Golf Links, sur le domaine de l’Heritage) est vraiment top. Ce sera sans mon caddie habituel, Olivier Elissondo. Il a un empêchement. À Maurice, je serai avec Tom Ayling, que l’on ne présente plus. On va découvrir un nouveau discours et une autre façon de travailler mais ce n’est pas du tout un arrêt avec Elich'. J’espère qu’il sera avec moi l’année prochaine. »
L’élève de Mathieu Santerre vient de signer une très belle performance pour son… second départ sur le DP World Tour (après le Cazoo Open de France 2022). Une 12e place au SA Open, sur le plus long tracé proposé par le Tour européen. Un par 72 de 7527 mètres ! Décidément, l’Afrique du Sud semble lui réussir. En février dernier, il avait ainsi remporté coup sur coup le South African Stroke Play Championship et le South African Amateur Championship.
« J’adore ce pays, lâche-t-il. On y est allé il y a trois ans avec le Pôle France et je n’ai que des bons souvenirs là-bas. Forcément, ça aide quand on se sent bien dans un endroit pour bien jouer. Ce top 15 ? J’ai tout de suite senti que le jeu était très bon. Avec Elich', lors des recos, j’ai senti que je pouvais faire quelque chose. Sincèrement, je pense que c’est la première fois que je jouais un parcours aussi long. Même si avec l’altitude, la balle vole énormément. Sur le papier, c’est très long. Ceci dit, on avait des clubs qui n’étaient pas forcément aussi longs par rapport aux distances. Mais c’est vrai que j’avais l’impression de jouer que des pars 5 toute la journée… »
Vainqueur le 10 septembre du Challenge de España alors qu’il est amateur, il décide de passer professionnel 48 heures plus tard. Depuis, il s’est retrouvé à la finale de la Road du côté de Majorque, le bouton quelque part bloqué sur la touche « accélérer ».
« Ce qui est assez cool, c’est que ça se passe plutôt très bien, souligne-t-il doucement. Certes, ça va vite mais on n’est pas non plus surbooké. Les gens qui m’entourent, ma famille, mon staff, m’aident à bien gérer tout le côté un peu compliqué de la chose, notamment tout ce qui est administratif… J’essaie juste de me concentrer sur mon niveau de jeu et de progresser petit à petit, faire les bons choix, m’entraîner comme il faut… »
« Je n’avais pas d’appréhension à effectuer le grand saut, ajoute-t-il. On a été très bien préparé à ça. Même si sur le papier j’étais amateur, ce n’est qu’un statut. J’avais déjà la vie d’un pro. Je ne faisais que du golf dans la journée, je m’entraînais le matin à la salle de sport… Ma vie n’a pas du tout changé. Seul le statut a changé. »
Le Challenge Tour d’abord…
Avec une catégorie 7 sur le Challenge Tour pour 2024, le Sudiste va pouvoir élaborer à sa guise son calendrier à venir. Son objectif est évidemment d’accrocher un top 20 et grimper, comme l’a fait cette année son ancien partenaire en équipe de France, Tom Vaillant, sur le DP World Tour en 2025. Mais il ne fera pas l’erreur de courir plusieurs lièvres à la fois. Ce sera focus sur le Challenge Tour, avec quelques apparitions à l’échelon supérieur. Sans plus.
« Oui, mon objectif est de décrocher une catégorie pleine le plus rapidement possible sur le Tour européen, prévient-il. J’ai envie d’aller jouer toute l’année 2025 sur le Tour européen, ça c’est sûr. La priorité, ça reste toutefois le Challenge Tour, en jouant le plus de tournois possibles. En 2023, je n'en ai joué que 13. Je veux cette saison pleine sur le Challenge Tour pour me prouver que j’ai le niveau pour dominer un circuit pro. Et coupler cela pendant les périodes de break avec des invitations sur le DP World Tour. Je pense avoir l’opportunité de jouer entre sept à dix tournois. Cela dépendra des calendriers évidemment… Mais je le répète, je favoriserai toujours le Challenge Tour. »
Même si le calendrier définitif n’a pas encore été dévoilé, il devrait selon toute vraisemblance être en Afrique du Sud (encore !) au mois de février pour la reprise de la saison. Disputera-t-il les quatre tournois déjà au programme ? Rien n’est moins sûr. Ce qui est certain, c’est que ce jeune homme de 20 ans sait ce qu’il veut. Jouer rapidement sur le DP World Tour avant de voir plus grand encore…
« Le Tour européen, je le vois comme une finalité à moyen terme, affirme en guise de conclusion celui dont les modèles se nomment Tiger Woods, Justin Thomas, Rory McIlroy ou encore Scottie Scheffler. Le but est de jouer avec les meilleurs du monde. Montrer que le golf français a sa place dans ce sport. Donc forcément, c’est le PGA Tour mais aussi disputer des Majeurs, faire des Ryder Cup… Il n’y a pas de limite, juste toucher ce qui se fait de mieux… »