Premier non-exempté dans la série de qualification du DP World Tour pour l’U.S. Open qui prend fin ce dimanche à Hambourg, l’Azuréen veut encore rester prudent, même si ses chances de rejoindre Victor Perez et Matthieu Pavon en Californie sont de plus en plus élevées.
Après une petite escapade Porte d’Auteuil ce lundi pour vivre au plus près le Grand Chelem de tennis de Roland-Garros, Romain Langasque est arrivé ce mardi midi à Hambourg, hôte du Porsche European Open. L’Azuréen reste sur deux dernières sorties plus que probantes sur le DP World Tour. Une 2e place à l’Italian Open le 7 mai, devancé d’une longueur seulement par le Polonais Adrian Meronk, et un top 20 (16e) au KLM Open il y a quelques jours sans avoir jamais été battu par le pourtant redoutable Bernadus Golf de Cromviort (Pays-Bas).
Ces résultats lui permettent pour le moment de valider son ticket pour le 123e U.S. Open de l’histoire programmé du 15 au 18 juin au Los Angeles Country Club. Avec 507,54 points, l’élève de Mathieu Santerre occupe en effet la deuxième place de la série de qualification regroupant l’Italian Open, le Soudal Open, le KLM Open et le Porsche European Open. Les deux premiers non exemptés à l’issue de ce mini-championnat seront qualifiés.
Sachant que Meronk, solide leader avec 710 points, est d’ores et déjà assuré de prendre part au 3e Majeur de la saison par le biais de sa 45e place au classement mondial, la possibilité de voir un trio de Français dans trois semaines en Californie (avec Victor Perez et Matthieu Pavon) est de plus en plus élevée. D’autant que les Espagnols Pablo Larrazábal et Adrian Otaegui, respectivement quatrième et cinquième, ne sont pas au départ cette semaine en Allemagne.
« J’en ai parlé récemment avec mon préparateur mental (Makis Chamalidis), explique-t-il calmement. C’est une situation dans laquelle je ne me suis pas projeté, dans laquelle je n’étais pas censé être avant l’Italie. Je joue très bien au golf en ce moment. Je me suis très bien préparé. Je me sens bien. Si jamais je me qualifie, je le prendrai vraiment comme un bonus, pas comme un objectif. »
C’est d’ailleurs pour cela qu’il ne s’est pas aligné le 16 mai dernier à Walton Heath (Angleterre) aux qualifications sur 36 trous pour ce même U.S. Open, cette journée marathon qui a permis justement à Matthieu Pavon de décrocher l’un des sept sésames mis en jeu. « Je sentais que j’avais besoin de souffler après l’Italie et me préparer de nouveau pour les tournois en Europe, enchaîne-t-il. Je ne voulais surtout pas précipiter les choses. Malgré le fait que je sens que mon jeu prend une bonne direction. »
« Il y a encore un petit mois, ce n’était même pas dans les plans, renchérit-il. Évidemment, je me sens prêt, je me sens capable de jouer un U.S. Open. Je me sens capable d’y faire un très bon résultat mais pour l’instant, je ne suis pas qualifié (Ndlr, en septembre 2020, il avait terminé 34e à Winged Foot (New York) pour son seul et unique U.S. Open disputé pour le moment). Procédons étape par étape. Forcément que c’est motivant, forcément que ça fait rêver. Surtout après l’USPGA qu’on vient de vivre. J’ai envie d’y être mais je ne me projette pas là-dessus… »
Dix-septième de la Race to Dubai avec 806,69 points, Romain Langasque est aussi tout près de ce fameux top 10 qualificatif en fin de saison pour évoluer en 2024 sur le prestigieux PGA Tour. Un objectif qu’il s’était d’ailleurs fixé en début de saison.
« On va dire que là, fin mai, je suis en très bonne position, souffle-t-il. Je suis là où il faut être. Après, tout ça je ne le contrôle pas. Depuis le début de la saison, je joue plutôt bien au golf. J’étais 50, 60e de la Race et puis là, avec une bonne semaine, je passe dans le top 20… À moi d’être patient, rigoureux et d’être capable d’enchaîner des bonnes semaines. »
Les dix spots pour le PGA Tour ? C’est encore flou…
« Quand la saison a démarré, l’objectif principal, c’était d’abord le top 30 de la Race, ajoute-t-il. J’ai aussi misé sur deux victoires sur le Tour européen. Sans oublier cet objectif de respecter mon calendrier. J’avais eu, c’est vrai, beaucoup de mal en 2022 à le respecter. Pour 2023, j’ai un calendrier qui est en place. Et je me dois m’y tenir. Quand je sens que j’ai besoin de deux semaines off, je les prends… C’est quelque chose de concret. »
Ce qui l’est moins, ce sont les informations qui parviennent à circuler au sujet de ces dix spots promis aux joueurs du Tour européen sur le plus relevé des circuits professionnels. De quel genre de catégorie vont-ils bénéficier ? Combien de tournois pourront-ils jouer ? À l’heure où nous écrivons ces lignes, on est encore largement dans le flou.
« Ce que je sais, c’est que le premier du Korn Ferry Tour passe devant nous, souligne Romain Langasque en guise de conclusion. Ensuite, ce sera notre tour. Avant les 29 autres du Korn Ferry. Cela reste une belle catégorie. Après, y aura-t-il des tournois en face des Elevated Events (à champ réduit) ? Et si c'est le cas, vont-ils installer des tournois à 3 ou 4 millions pour nous permettre de jouer ? On ne le sait pas encore. Je le répète, je me concentre sur ce que je peux contrôler. Je suis vraiment dans une dynamique où je ne suis pas trop concentré sur ce que le résultat peut m’apporter. Je prends beaucoup de plaisir depuis deux, trois mois à jouer au golf. À m’entraîner, à faire ce que je fais… C’est ce qui est le plus important pour moi. »