Romain Langasque espère être dans le champ du prochain PGA Championship, qui se jouera du 15 au 18 mai à Quail Hollow, en Caroline du Nord. En manque de résultats probants, il doit briller ces quinze prochains jours sur les deux étapes chinoises du DP World Tour pour atteindre cet objectif.

Avant de parler de vous, peut-on vous demander ce que vous pensez de la victoire de Rory McIlroy au Masters ce dimanche 13 avril ?
C’était incroyable ! On ne va pas se mentir, tout le monde n’attendait que ça. Très sincèrement, j’ai cru que cela allait lui échapper une fois de plus… Au-delà de cette victoire, cela remet un très gros coup de boost au niveau mondial pour le golf. On en avait besoin. Et puis ça a touché plein de gens au-delà même du golf. Ils ont été fiers et heureux pour lui.
Revenons à vous. Quel bilan pourriez-vous tirer de votre premier trimestre sur le Tour européen ?
En termes de résultats, c’est décevant. Franchement, je n’ai pas bien joué au golf. Cela a été moyen tout le temps. Depuis le début de l’année, j’ai passé pas mal de cuts (Ndlr, sept en neuf départs) mais mon meilleur résultat en 2025 reste une 19e place (au Joburg Open). Je n’ai jamais réussi vraiment à trouver mon rythme, trouver mon fond de jeu. Mais l’année dernière, à la même époque, je n’avais également pas très bien joué. Je ne sais pas pourquoi… Et à l’inverse, j’entre maintenant dans une période où j’avais très bien joué en 2024, jusqu’au mois d’août. Pourtant, cette année, je m’étais bien préparé en effectuant des breaks mais à chaque fois que je me suis retrouvé en tournoi, parfois je ne me sentais pas bien, et parfois je me sentais très bien. Comme à Singapour, je fais un bon tournoi mais les choses ne se goupillent pas comme je veux. En Inde, je me sens super bien et on fait deux grosses bêtises avec mon caddie, je perds ma tête et je m’auto-flagelle tout seul. Là, cette semaine, je me sens bien, il y a beaucoup de points positifs. Je vais essayer de baisser au maximum mes attentes, être au maximum loin de tout ça, être concentré sur le coup par coup et on verra ce qu’il en ressort.
Plus d’ennuis de santé ? On sait qu’il y a un an, vous sortiez d’une période de pépins physiques…
Je n’ai plus mal au poignet, donc ça c’est bien. Idem au niveau de mon dos. Plus de soucis non plus. Physiquement parlant, je n’ai pas d’excuse. C’est vraiment cool. Après, ces deux tournois en Chine sont importants parce qu’il y a une qualification en jeu pour le PGA Championship.
Justement, vous êtes 113e mondial cette semaine et seul le top 110 est généralement qualifié pour le PGA Championship. L’Asian Swing permet également aux trois premiers à l’issue de la semaine prochaine de valider leur ticket pour ce deuxième Majeur de la saison. À très court terme, c’est votre objectif principal ?
C’était un objectif de début de saison de se qualifier pour l’USPGA. Mais depuis, je n’ai fait que de perdre des places au classement mondial. Ceci dit, je reste encore en bonne position pour me qualifier. Il y a deux tournois en Chine (Volvo China Open et Hainan Classic). Comme je l’ai dit, je vais essayer de ne pas m’embarquer dans ces attentes et dans l’impatience. Je vais me détacher, j’espère vraiment me qualifier. Si ce n'est pas le cas, j’irai jouer les qualifications de l’U.S. Open à Walton Heath (Angleterre) qui auront lieu le lundi 19 mai au lendemain justement de l’USPGA. Je suis déjà inscrit. Mais si je suis à l’USPGA, je ne ferai pas ces qualifications… On va bien voir, mais je me sens bien.
Quel va être votre programme après ces deux semaines en Chine ?
Tout dépendra de ma qualification ou pas à l’USPGA. Il y a de grandes chances que je joue la Belgique (Ndlr, Soudal Open du 22 au 25 mai). J’avais bien joué l’année dernière là-bas (2e ex æquo). Je ne jouerai pas le KLM Open (5-8 juin), ça c’est sûr. Tout va découler de mes performances ici en Chine pendant quinze jours.
En revanche, vous serez bien à The Open en juillet, du côté du Royal Portrush. Un endroit que vous connaissez puisque vous aviez disputé l’édition de 2019 qui avait vu Shane Lowry l’emporter…
Très sincèrement, Portrush fut mon meilleur open britannique. L’atmosphère était incroyable. Le public irlandais et l’endroit s’y prêtent. Le parcours est fantastique. Le site est vraiment fait pour un open britannique. D’ailleurs, je crois qu’il y avait eu un retour très positif, c’est pourquoi on y retourne aussi rapidement. L’avoir déjà joué sera, je pense, un avantage. J’aurais déjà entre guillemets des repères que d’autres n’auront pas forcément. Jouer un British Open sur un parcours que vous connaissez déjà, c’est pour moi un avantage. Dans cette optique, et pour préparer l’événement, je jouerai le BMW International Open et le Scottish Open…
Et puis ce sera aussi une sorte de petite revanche à prendre puisque vous vous étiez blessé le jeudi lors du premier tour à Troon…
Oui, c’est vrai. Les blessures font partie d’une carrière. On passe tous par là. Malheureusement, abandonner un British Open, ce n’est jamais agréable. Mais je n’avais pas eu le choix.
L’objectif principal de votre saison, c’est toujours d’être présent à la finale de la Race en novembre avec ces dix spots en jeu pour le PGA Tour ?
Oui, bien sûr. Je sais aussi que la saison est longue. L’année dernière, je n’avais pas bien joué en fin de saison, quand il y avait beaucoup de points en jeu. Je sais que j’ai de la marge par rapport à l’an dernier. Je sais que j’en suis capable. Il faut juste que les planètes s’alignent.
Comment fait-on pour gérer cet objectif qui est tout sauf anodin ? C’est une pression constante ?
Pour moi, ce fut un vraie pression la première année (saison 2022-23). Maintenant, je me dis que si je joue assez bien, j’irai sur le PGA Tour. Et si ce n’est pas le cas, tant pis. J’essaie d’être le plus terre à terre possible. Et ne pas être trop concentré là-dessus. Quand on voit Matthieu Pavon il y a deux ans, il y est parvenu sur les deux derniers mois. Antoine Rozner, il l’a fait sur les trois dernières semaines… Donc, tout est possible.