Après plus de deux mois de break, Tom Vaillant entame sa seconde année sur le DP World Tour à Dubaï, pour le premier Rolex Series de la saison. Le jeune Français a hâte de se mesurer aux meilleurs joueurs du circuit.

Finale de la Race, jouer un Majeur, gagner un tournoi : tels sont les objectifs de Tom Vaillant en 2025. © Andrew Redington / Getty Images - AFP

Arrivé le jeudi 9 janvier à Dubaï, Tom Vaillant a élu « domicile » dès le lendemain au Trump International Golf Club, pour y tester notamment les bois de son équipementier TaylorMade. Il est depuis ce dimanche à l'Emirates Golf Club, hôte du Hero Dubai Desert Classic, premier Rolex Series de la saison 2024-25 du DP World Tour

Vous effectuez cette semaine votre grand retour à la compétition après une très longue pause entamée à l’issue du Genesis Championship, fin octobre, en Corée du Sud. Pourquoi une si longue absence ? 
J’avais prévenu mon staff que je ne jouerais pas de l’hiver. J’en avais besoin. J’ai eu quelques blessures dans le courant de l’année 2024, notamment au dos. J’ai joué quasiment toute la saison sous anti-inflammatoires… Je ne pouvais pas continuer comme ça. Quand j’étais amateur, j’ai toujours connu un break entre fin octobre et début février. Cela a été dur au moment de la montée du Challenge Tour au DP World Tour, l'hiver dernier, d’aller en Afrique du Sud puis à l’île Maurice. Je n’ai pas eu de trêve hivernale. Il n’y a pas eu de travail de fond pour me préparer pour 2024. Je voulais prendre donc du temps pour recharger les batteries, surtout mentalement. On joue tellement de tournois que même là, en n’ayant pas joué en novembre et décembre, j’ai quand même cumulé 27 tournois la saison passée. C’est beaucoup.

Qu’avez-vous fait durant cette parenthèse ? 
J’ai eu des petites phases où pendant trois, quatre jours, je ne touchais pas les clubs. Mais j’adore le golf, j’avais envie de jouer dans le sens plaisir du terme, avec mes potes, rigoler sur le parcours et mettre de côté la performance que je peux avoir tous les jours. Retrouver l’essence du jeu en quelque sorte. J’ai joué dans la région de Cannes, à Terre Blanche, un peu à Vidauban, etc. Je faisais tellement de sport que je trouvais ça inutile de mettre de l’intensité au golf puisque physiquement, je ne tenais pas du tout. Quand j’ai allégé un peu plus le sport, j’ai pu reprendre le golf avec bien plus d’intensité. Toute la journée, à taper beaucoup de balles, et à mettre du volume.

C’est vrai qu’en regardant Abou Dhabi et Dubaï à la télévision, ça commençait à me titiller, je me disais que j’aurais bien voulu y être. Mais je ne regrette pas grand-chose quand je me penche sur la saison qui vient de s’achever.

Vous avez terminé à la 90e place de la Race to Dubai 2023-24. Était-ce le rang que vous espériez atteindre en début de saison ?
J’aurais voulu faire mieux que 90e. L’an passé, j’étais un peu dans la découverte du calendrier, du circuit… À un moment, je n’étais pas très bien, et il fallait que je valide d’abord la carte. Après avoir coché cette étape, j’ai visé plus haut mais jusque là, j’aurais signé tout de suite pour finir 90e. C’est vrai aussi qu’en regardant Abou Dhabi et Dubaï à la télévision (Ndlr, les Play-Offs du circuit en novembre), ça commençait à me titiller, je me disais que j’aurais bien voulu y être. Mais je ne regrette pas grand-chose quand je me penche sur la saison qui vient de s’achever. J’ai trouvé une formule qui me convient, que je vais essayer d’appliquer le plus tôt possible en 2025.

Une formule ? De quoi s’agit-il au juste ? 
C’est une manière de penser, de voir les choses par rapport à la performance. Dans l’entraînement, avec Jeff (Ndlr, Jean-François Lucquin, son coach), on se connaît tellement bien qu’il n’y a pas vraiment de changement, c’est automatique dès qu’on arrive sur la première balle au practice. J’ai eu deux mois pour bosser physiquement, ça aussi c’était le but. Bref, c’est une manière de penser, un travail physique et juste la continuité dans le swing. Ce sont les trois choses importantes.

Être présent à Dubaï pour la finale en novembre, c'est vraiment l’objectif principal. La victoire, elle viendra naturellement, je pense.

Quels sont vos objectifs pour 2025 ? 
Ils sont fixés depuis quelque temps maintenant, pour 2025 et même pour le moyen et long terme. Il y a eu un travail effectué cet hiver. En 2024, j’ai remarqué à quel point la saison était longue. Ce qui m’a frappé l’an passé, c’est de jouer autant de tournois. Et je sais que cette année, j’en jouerai encore un peu plus. Pour répondre plus précisément à la question, je dirais être présent à Dubaï pour la finale en novembre. C’est vraiment l’objectif principal. La victoire, elle viendra naturellement, je pense. En faisant le travail comme il faut. Comme je l’ai dit, j’ai trouvé une recette plutôt pas mal pour toute la fin de saison dernière. Le but est maintenant de l’appliquer dès le début de cette saison, et d’améliorer cela au fur et à mesure. On verra où tout cela nous mènera.

Avez-vous effectué des changements dans votre staff pour cette seconde année sur le Tour européen ? 
Non. J’ai juste ajouté Matthieu David, qui travaille déjà avec quelques gars du Tour. Il m’aide sur le côté mental et sur la structuration de mon projet, pour que tout soit clair. Cela se passe super bien. Je me connais de mieux en mieux, ça aide pour pouvoir avancer et échanger de la bonne manière. J’ai arrêté de travailler avec Makis Chamalidis. Cela faisait sept ou huit ans qu’on collaborait ensemble. Cela s’est bien fini. Makis m’a tellement aidé depuis ma rentrée dans les pôles Espoirs que je l’ai surtout remercié infiniment pour tout ce qu’il avait fait. Sinon, Jeff est avec moi cette semaine. On est venus un peu plus tôt pour avoir trois, quatre jours de préparation avant d’aller à l’Emirates, s’acclimater à la chaleur et pouvoir s’entraîner dans de bonnes conditions.

J’avais fait une "reco" avec Tommy Fleetwood qui me disait que le rough ici était celui que l’on retrouvait en Majeur. Cela démontre la complexité du lieu. En tout cas, c’est un super test pour se remettre dans le bain.

Vous allez disputer votre second Hero Dubai Desert Classic après celui de l’an dernier. Quel souvenir en gardez-vous ? 
C'est dans le top 3 des meilleurs tournois que j’ai joués (Ndlr, il n’a pas passé le cut). J’avais fait une « reco » avec Tommy Fleetwood qui me disait que le rough ici était celui que l’on retrouvait en Majeur. Cela démontre la complexité du lieu. En tout cas, c’est un super test pour se remettre dans le bain. Il va falloir être à 100 % tout de suite en termes d’intensité et de concentration. J’ai vu que le champ était incroyable, avec Rory McIlroy, Jon Rahm, Fleetwood… Ça va être un super tournoi. J’ai hâte de pouvoir mettre l’intensité qu’il faut et voir surtout où j’en suis par rapport à ces gars.

C’est pour l’instant le seul Rolex Series que vous ayez joué…
C’est vrai. Et j’étais entré dans le champ au dernier moment. Je ne me rendais pas trop compte d’avoir joué un Rolex Series. Cela avait été un peu une surprise. Mais j’ai néanmoins trouvé mes repères par la suite, notamment sur la phase Back 9 où on n'a joué que des gros tournois, avec des grosses dotations. On joue alors dans des champs un peu plus réduits avec des points plus importants, entourés de gros joueurs. Je pense qu’il n'y aura pas d’effet de surprise cette fois… Il faut surtout savourer car il y en a peu dans l’année. C’est pour moi une récompense d’y prendre part. À moi d’en profiter.

Un Majeur ? Je l’ai inscrit dans mes objectifs. J’irai donc à la qualification de l’U.S. Open et du British. L’an passé, j’ai manqué de peu l’U.S. Open.

Quel sera votre programme ensuite ? 
Je vais tout jouer - Dubaï, Ras Al Khaimah, Bahreïn, Qatar - mis à part le Kenya (20-23 février). J’aurai deux semaines off. Après, il y aura l’Afrique du Sud pendant quinze jours et on partira ensuite à Singapour, en Inde, en Chine, au Japon… J’ai décidé de tout jouer pour vite entrer dans le bain. J’ai besoin de retrouver la compétition, l’intensité. Ça me manque… Surtout les routines de tournoi. Avoir un calendrier à la minute près, où tout est chronométré... C’est quand même bien d’avoir un cadre à respecter.

Participer à un Majeur en 2025, y songez-vous aussi ? 
Je l’ai inscrit dans mes objectifs. J’irai donc à la qualification de l’U.S. Open et du British. L’an passé, j’ai manqué de peu l’U.S. Open (Ndlr, 15e pour neuf places en jeu). Avec la connaissance des parcours, et les conditions de tournois, je vais essayer de participer à un max de choses et me donner une chance. Un Majeur, très peu sont élus pour jouer de tels tournois. J’aimerais bien en faire partie !