Auteur d’une très solide saison 2023 sur le Challenge Tour, Ugo Coussaud enchaîne plutôt bien avec plusieurs premiers résultats encourageants sur le DP World Tour. Le meilleur est encore à venir.
Six tournois joués depuis le début de la saison 2023-24 sur le DP World Tour, cinq cuts franchis et déjà deux tops 15. À Leopard Creek, à l'Alfred Dunhill Championship (15e), puis à Bahreïn le week-end passé (12e). Le début de saison d’Ugo Coussaud est donc plutôt convaincant, lui qui débarque directement du Challenge Tour où il s’est offert un très solide exercice 2023 riche d’une victoire, de trois deuxièmes places et d’un top 10, pour une 4e place finale à la Road to Mallorca.
« C’est positif, lâche l’Angoumoisin, 31 ans, passé professionnel en 2016. Je ne joue pas très bien et pourtant, je m’en sors plutôt pas mal au niveau des scores. Je me suis bien intégré, on va dire. Je n’ai pas franchement été dépaysé… Je suis pro depuis six ans maintenant. La seule vraie différence, c’est ce que j’ai vécu il y a trois semaines lors du Rolex Series à Dubaï (Hero Dubai Desert Classic). »
Irrésistible l’an passé lors des premiers rendez-vous sur le Challenge Tour (Ndlr, aucun cut manqué en huit départs, une victoire, deux deuxièmes places, un top 10 (6e), deux tops 15), Ugo Coussaud, alors largement en tête de la Road et déjà assuré d’un droit de jeu sur le DP World Tour 2023-24, avait effectué quelques incursions à l’étage supérieur, plutôt enrichissantes. En cinq tournois, il avait ainsi réussi à jouer trois fois le week-end.
« Cela m’a permis de prendre mes marques, nous confirme-t-il par téléphone depuis une salle de sport de Doha. J’ai pu voir à quoi tout cela ressemblait, à ne pas être surpris au niveau du jeu, ni quand on croise des grands joueurs, tout en appréhendant bien le public. Cela m’a fait gagner du temps, c’est ce qui était prévu avec mon équipe (voir plus bas). C’était ça l’intérêt d’aller jouer ces tournois en quelque sorte. Cette année, je me suis tout de suite retrouvé dans le bain. »
Celui qui collabore depuis trois ans maintenant avec Robin Cocq a malgré tout identifié quelques « différences » entre les deux circuits. Celles-ci ne se situent pas forcément au niveau du jeu proprement dit… À une exception près.
« Il y a eu une vraie différence, flagrante, entre le Rolex Series à Dubaï et le Challenge Tour, souligne-t-il tout de suite. Rien à voir. Des gros noms, les infrastructures, le niveau de jeu, la qualité du parcours et sa difficulté… Sur les deux tournois que l’on vient de jouer (Ras Al Khaimah et Bahreïn), il y a une différence aussi au niveau des installations, qui sont plus impressionnantes évidemment que sur le Challenge Tour, mais aussi sur le soutien et l’aide aux joueurs… Les hôtels, les salles de sport, les physios, les prépas physiques… Ils sont là pour nous aider. En tout cas, moi, ça m’aide. En revanche, en termes de niveau de jeu, la différence n’est pas monstrueuse, si ce n’est sur la qualité des parcours. Et puis il y a cette densité du champ. À Bahreïn, j’ai fini 12e à -6 et les mecs à -3 ou -2, donc trois quatre coups derrière, étaient entre la 29e et la 43e place. C’est ça qui fait la différence… »
Douzième à Bahreïn - « mon meilleur résultat en carrière sur le Tour européen ! » - Ugo Coussaud sait que sa marge de progression est encore importante. Mais il ne veut pas en faire trop non plus. Il dispute ainsi cette semaine au Qatar son quatrième tournoi d’affilée. Une cadence qu’il n’entend pas renouveler régulièrement sur le Tour cette saison.
« À Bahreïn, je n’ai vraiment pas eu la sensation de jouer mon meilleur golf, juge-t-il. En termes de frappe de balle en tout cas, même si j’ai bien putté. Cela a été néanmoins assez solide dans des conditions de jeu tout sauf simple. On a fait du bon travail avec mon caddie (Sébastien Clément), on est restés calmes, on a accepté les faits de jeu, les mauvais rebonds… En termes de calendrier, je vais prendre du temps un peu pour moi aussi. Là, c’était particulier car on joue dans les Émirats. Les déplacements sont courts. On a eu 45 minutes d’avion hier soir (dimanche). On est dans des beaux hôtels dès le dimanche soir… Il y a aussi de belles salles de sports… C’est très pratique. Cela nous permet de ne pas trop se fatiguer. Je vais essayer de faire trois tournois d’affilée à partir de maintenant, pour ne pas me brûler. Je n’ai ainsi pas prévu d’aller au Kenya (22-25 février), j’aurais donc deux semaines pour souffler avant d’enchainer avec les deux dates en Afrique du Sud (du 29 février au 10 mars). »
Classé 58e de la Race, le touring pro du golf d’Arcangues (64), membre également de la Team St Laurent, tout comme Matthieu Pavon notamment, ne se fixe pas pour le moment d’objectif précis pour le reste de la saison. Une victoire, qui sait ? Sauver sa carte le plus rapidement possible ?
« J’essaie de ne pas trop me projeter sur le fait de garder la carte, justement, rétorque-t-il. Cela peut être réducteur de temps en temps. Le seul objectif avoué, c’est de me concentrer sur mon jeu, de continuer à être juste dans ce que je fais, de faire du mieux possible toutes les semaines et après, les résultats suivront. Dans l’idéal, ce serait de gagner toutes les semaines, mais on sait que c’est impossible. Il faut optimiser. »
« Je savoure le fait d’être ici, au meilleur du niveau européen, conclut-il. Pour ma première saison pleine. C’est la continuité d’années de travail. J’en profite mais je ne me repose pas non plus sur mes lauriers. Je bosse, je vais à la salle, le niveau est plus élevé que sur le Challenge Tour, il ne faut donc pas s’endormir. J’essaie de faire avancer mon golf et on verra où tout cela va nous mener. »
Son staff au complet
- Robin Cocq : coach golf
- Mathieu David : préparateur mental
- Adrien Leurent : préparateur mental
- Robert Froissart : coach physique
- Maxime Demory : agent