Ugo Coussaud dispute cette semaine son troisième Rolex Series de la saison, mais celui-ci propose une saveur particulière : après l’avoir souvent regardé à la télévision, il va enfin jouer le BMW PGA Championship !

Ugo Coussaud va plus que jamais pouvoir bénéficier cette semaine en Angleterre des conseils éclairés de son caddie, Sébastien Clément. © Andrew Redington / Getty Images - AFP

À bientôt 32 ans (le 10 octobre prochain), Ugo Coussaud découvre cette semaine le BMW PGA Championship et Wentworth (Surrey), dans la grande banlieue sud-ouest de Londres. C’est l’un des lieux les plus mythiques de la saison sur le Tour européen. Un événement incontournable au calendrier du DP World Tour depuis sa création en 1972, et qui n’a plus changé de site depuis 1984.

Wentworth Club, qui est aussi le siège du PGA European Tour, propose comme chaque année un champ hyper relevé avec la présence cette semaine d’un bon deux tiers des vainqueurs européens de la dernière Ryder Cup à Rome il y a presque un an maintenant. Citons évidemment ici Rory McIlroy, battu d’un rien chez lui en Irlande du Nord dimanche dernier par le Danois Rasmus Højgaard, mais aussi Justin Rose, Matthew Fitzpatrick, Tommy Fleetwood, Robert MacIntyre, Shane Lowry, Nicolai Højgaard, Sepp Straka ainsi que leur capitaine, Luke Donald… Un plateau prestigieux donc pour un Rolex Series à 9 millions de dollars de dotation.

« J’ai découvert le parcours ce lundi en faisant 18 trous, souffle Ugo Coussaud, arrivé dimanche après avoir changé son vol en raison d’un cut manqué le vendredi soir à l’Irish Open. C’est un sacré parcours de golf, un très bel endroit dans les arbres et les bruyères. Ce fut une très belle balade. C’est sympa de le voir comme ça car d’habitude je le voyais à la télévision. Je n’avais en effet jamais eu l’occasion de le jouer. C’est un parcours intéressant où il faut très bien mettre en jeu. Si c’est le cas, il y a pas mal d’opportunités pour faire des birdies. En revanche, si les coups de départ ne sont pas là, c’est compliqué ensuite. »

L’actuel 265e joueur mondial a effectué cette première reconnaissance en compagnie de David Ravetto, vainqueur pour la première fois sur le Tour le 18 août dernier en République tchèque et lui aussi novice à Wentworth. Et comme le Racingman, Ugo Coussaud va pouvoir s’appuyer sur les conseils éclairés de son caddie, Sébastien Clément, que l’on ne présente plus et qui connait par cœur ce par 72 long de 6646 mètres.

L’Angoumoisin dispute ici son troisième Rolex Series de la saison après le Hero Dubai Desert Classic en janvier et le Genesis Scottish Open à la mi-juillet. Trois salles, trois ambiances différentes.

« C’est toujours sympa de disputer un tournoi comme celui-ci, avoue-t-il. Il y aura beaucoup de monde, comme chaque année. De façon générale, les parcours sont plus durs quand il s’agit d’un Rolex Series. À Dubaï, en début d’année, le parcours était loin d’être facile. En Écosse, on n’a pas eu trop de vent cette année, donc je n’ai pas trouvé ça trop compliqué. Sur ce que j’ai ressenti, on va dire que le plus dur des trois, c’est celui de Dubaï. La préparation du parcours fait que c’est un vrai test de golf. Après, le champ de joueurs est énorme alors quand les mecs sont en forme… Un garçon comme McIlroy, quand il joue bien, c’est très difficile d’aller le chercher… C’est sympa de se confronter à ces joueurs-là, de faire du mieux possible, de voir où on se place… Bref, c’est plutôt excitant. »

J’ai un peu plus de mal cette année à gérer ma concentration sur 72 trous. C’est là-dessus que je dois surtout travailler.

Depuis sa 7e place acquise le 9 juin au Scandinavian Open, Ugo Coussaud traverse une petite zone de turbulences. Lors de ses sept dernières sorties, il n’a jamais fait mieux qu’une 22e place (en Italie fin juin), ne jouant que quatre fois sous le par sur ses dix derniers tours.

« Je joue bien au golf, mais c’est vrai que j’ai du mal à enchaîner quatre tours, confirme-t-il. La saison est longue, j’ai beaucoup joué cette année (23 tournois pour l’instant), j’ai un peu plus de mal cette année à gérer ma concentration sur 72 trous. C’est là-dessus que je dois surtout travailler. Les dernières semaines, j’ai pris un gros score sur les tournois, et ça fait du mal (Ndlr, un 10 sur le par 5 du 1 au Royal County Down Golf Club à l’Irish Open pour une carte de 80 (+9) au 2e tour). Mais le jeu est là, il n’y a pas de raison. Il faut faire un effort là-dessus et ça finira par tourner. Je ne suis pas forcément inquiet. Cela reste du bon golf globalement. »

« Sur le Tour, dès qu’on est un peu moins en forme, on peut moins se cacher, poursuit-il. Surtout la semaine dernière en Irlande du Nord. Cela fait quelques semaines que l’on joue dans des conditions un peu particulières. Au Danemark, on a eu énormément de vent. À Crans-sur-Sierre, on a eu une journée totalement ridicule (le samedi). Le truc, c’est que je découvre cette année de nombreux parcours. Si je ne suis pas au top de ma forme, c’est peut-être un peu moins facile… Mais je ne suis pas mécontent de ce que je réalise sur le parcours. Je le répète, je ne suis pas inquiet ! »

L’objectif n’a pas changé : la finale à Dubaï

Quarantième de la Race, son objectif demeure évidemment d’être présent à Dubaï pour la finale programmée du 14 au 17 novembre. Cela viendrait forcément couronner une riche première saison au plus haut niveau, lui qui fut tout près de débloquer son compteur au Qatar le 11 février en prenant seul la 2e place juste derrière le Japonais Rikuya Hoshino.

« Au-delà de ça, l’objectif est surtout de refaire quatre tours solides, lâche-t-il. D’être content de ce que je produis sur le parcours et on verra où tout cela me mène… La victoire ? On y pense tous. David (Ravetto) et Fred (Lacroix) ont prouvé récemment que c’était possible. En tout cas, pour le golf français, c’est super ! »

Après Wentworth, on le verra dans la foulée à Madrid pour l’Open d’Espagne avant le grand rendez-vous du 10 au 13 octobre au FedEx Open de France au Golf National. Il sera aussi à l’Andalucía Masters à Sotogrande du 17 au 20 octobre… « J’espère que je n’aurais pas besoin d’aller en Corée ensuite », conclut-il. C’est tout le mal qu’on lui souhaite.