Parmi les six amateurs qui prendront ce jeudi le départ de la 104e édition de l'open de France, Hugo Le Goff, Oihan Guillamoundeguy et Nathan Legendre entendent faire honneur à leur invitation surprise.
Accueillir les meilleurs amateurs du pays dans le champ d'un open national est une tradition sacro-sainte du golf professionnel. De retour au calendrier du circuit européen après deux éditions annulées pour cause de Covid, le Cazoo Open de France ne déroge pas à la règle, pour le plus grand bonheur de six garçons pleins d'avenir. Ce jeudi, grâce à des invitations attribuées par la Fédération française de golf, six des meilleurs amateurs de l'Hexagone iront se frotter à l'élite européenne sur le tracé iconique du Golf National : l'Albatros. D'un côté, Martin Couvra, Julien Sale et Tom Vaillant, qui faisaient vibrer la France ici même il y a trois semaines lors d'un championnat du monde amateur par équipes conclu à la 6e place. Pour ces trois-là, cette participation est un tremplin dans leur carrière, déjà bien engagée sur la voie du professionnalisme : Julien et Tom changeront de statut dans quelques semaines, alors que Martin envisage de les suivre l'automne prochain.
Le plaisir avant tout
Pour les trois autres en revanche, c'est un premier plongeon dans le grand bain qui les attend ce jeudi. Du haut de ses 14 ans, Hugo Le Goff résume avec justesse le sentiment général : « J'ai appris il y a deux semaines environ que j'étais invité à jouer. Depuis, j'y pense souvent, j'imagine un peu le départ du 1 au premier tour, donc ça va être drôle de m'y retrouver demain... J'ai hâte ! » Malgré son (très) jeune âge, le pensionnaire du centre de performance du Golf National arrive avec de sérieuses références, à commencer par le titre de champion de France amateur décroché l'an dernier, et plus récemment une victoire sur ce même tracé de l'Albatros lors du Grand Prix Jeunes Majeur en mai. De quoi nourrir des ambitions sur un parcours qu'il connaît comme le dos de sa main, même s'il assure que « le but est surtout de prendre un maximum de plaisir au contact des pros. Je veux voir comment ils jouent, comment ils se préparent et s'organisent avant une compétition comme celle-là, et engranger de l'expérience pour la suite », assure-t-il.
Apprendre au contact des pros
Côtoyer des pros appartenant à l'élite européenne n'est en effet pas chose commune pour ces garçons, comme l'indique Nathan Legendre, successeur d'Hugo au palmarès du trophée Jacques Léglise. « Je suis venu ici pour la Ryder Cup et une ou deux fois pour voir l'open, donc ça va changer d'être à l'intérieur des cordes, avec les clubs, pour jouer ce beau parcours plutôt que de le regarder. C'est génial ! » Originaire du golf de Coutainville en Normandie, le joueur de 20 ans a mis à profit le début de semaine pour reconnaître le tracé, partageant notamment sa reco' de mardi avec Adrien Saddier. Un moment riche en enseignements : « Si j'analyse ce qu'il a fait par rapport à ce que j'ai fait, je dirais qu'il n'a pas joué tant que ça mieux que moi, mais il a évité les grosses erreurs. Pour moi, la petite erreur qui est censée me coûter un bogey va parfois me coûter un double, alors qu'un pro va souvent réussir à sauver un par. Donc ça peut vite faire plusieurs coups d'écart sur une partie, et ça fait une très grosse différence à la fin », explique-t-il. Histoire d'apprendre un maximum de choses cette semaine, Nathan s'est même attaché les services d'un caddie pro, l'expérimenté Axel Bettan : « Ça va me permettre de m'enrichir en termes d'expérience de ce côté-là aussi. Ça va être très intéressant de passer la semaine avec lui. »
De l'ambition à revendre
Malgré leur jeunesse et leur statut d'amateur, ces espoirs du golf français ne débarquent pas dans leur open national sans ambition. « J'espère apprendre beaucoup cette semaine, mais surtout je suis prêt à en découdre », assure Oihan Guillamoundeguy. Ce Landais de 17 ans est déjà rôdé au milieu professionnel puisqu'il évolue depuis le début de l'année sur l'Alps Tour, la 3e division européenne, et qu'il s'y est même imposé début mars en Égypte. « Il y a forcément de l'excitation du fait d'être ici, mais c'est normal : c'est mon premier tournoi du Tour européen donc c'est un peu la folie ! Il va falloir gérer cela, mais quand je serai au départ du 1 je vais faire du Oihan, m'amuser et faire de mon mieux. Il va falloir faire le plus bas possible pour aller chercher quelque chose de beau », lance-t-il. Quelque chose de beau ? « Quand on se présente au départ d'un tournoi, on a toujours en tête l'idée de gagner. Je sais que ça va être difficile, mais j'ai ça en tête... En tous cas, si je passe le cut tous mes potes vont venir me voir, donc ça va être un premier objectif ! » conclut-il dans un grand éclat de rire.